La marche de l’Union Européenne étant figée et empêtrée dans un certain égoïsme de nos dirigeants respectifs, aveuglée par un court-termisme indécrottable propre à une grande partie de la classe politique ( surtout en France, Italie, Grèce … etc ), ligotée dans une gangue ultra-libérale et financière qui la paralyse et la détourne de son but originel, ce texte est hélas toujours actuel. Et le volet finaciaro-économique, non abordé directement devient de plus en plus source de précarité et de révolte justifiée.
Voici notre déclaration pour faire redémarrer ce chef d’oeuvre en péril dont certains commencent à se détourner … à tort. Encore faut-il leur redonner envie d’Europe ! Nos propositions et nos pistes d’action.
» Le simple citoyen à la recherche de sens ne peut concevoir l’Europe que sur un plan politique et un plan humaniste à la fois, et aussi en cherchant des résultats concrets.
Conscients de nos destins liés par une histoire partagée et par une culture commune, et voulant redonner envie d’Europe, nous proposons d’énoncer, en cohérence, une vocation politique et une vocation humaniste de l’Europe.
Mais aussi pour nous en tenir d’abord à « l’Europe que nous pouvons » aujourd’hui, nous suggérons d’identifier des actions concrètes à mener, au plan politique d’un côté, vers les jeunes et les enfants d’un autre côté.
Une vocation politique mondiale : un peu de géostratégie
Une géostratégie ambitieuse doit pouvoir être perçue comme telle par les peuples et les citoyens de l’UE, mais aussi par les autres peuples proches ou lointains. Avec une exigence : actes et paroles doivent être indissociables.
Si l’effet « médias informatisés instantanés » accroît considérablement l’audience – ce qu’utilisent ceux qui préfèrent au dialogue l’activisme terroriste ou nationaliste – l’effet « actions de terrain pérennes »devra accroître la notoriété de l’engagement politique durable, d’autant mieux qu’il sera coordonné avec d’autres démocraties. Avec des objectifs communs à long terme :
• un monde qui évolue vers la résolution des conflits par la prévention, tellement plus simple même s’il faut dépasser les vieux schémas et des intérêts à court terme : politiques, économiques, individuels des dirigeants … et les menaces toujours latentes de conflits locaux enracinés dans l’histoire ;
• un monde d’où les armes NBC seraient progressivement exclues ;
• un monde où les difficultés économiques et sociales seraient véritablement prises en compte à l’échelle de la planète et traitées dans l’intérêt des peuples et des individus ; et pas pour quelques intérêts privés ou déviés ;
• un monde où l’on pourrait parler de solidarité géostratégique devant l’urgence : sociale, écologique, économique, démographique … ; Face à l’irruption des risques militaristes et terroristes, une « Europe des lumières » se doit d’être visionnaire pour le monde, à l’aube du XXI ème siècle, comme elle le fut pour elle même au milieu du XX ème siècle.
Faut-il des exemples d’engagements et de positionnements attendus ? • redéfinition de politiques agricoles globales (européenne et mondiale) • initiatives pour des conférences régionales et mondiales de désarmement • intelligence et ouverture d’esprit sur les franges de l’UE (Turquie, Balkans, …) • engager un développement durable préservant les ressources de la planète • participer activement à la gestion des flux migratoires mondiaux Sur tous ces thèmes, les peuples et les citoyens d’Europe attendent d’être consultés et de manifester à quel point ils ont envie d’Europe.
Une vocation humaniste : la solidarité d’abord
L’union est le principe fondateur de l’Union Européenne, son emblème. C’est sa force à l’intérieur, pour faire régner la paix, et à l’extérieur, pour soutenir son rayonnement économique, culturel et politique. Mais cela implique l’expression de rapports de force et toutes sortes de marchandages.
La solidarité, qui n’est encore qu’optionnelle, devient pour les citoyens et les peuples d’Europe une ardente obligation imposée par l’histoire et une actualité douloureuses. Aujourd’hui, nous attendons de l’Europe qu’elle puisse rassembler :
• des gens qui se sentent concernés – car porteurs de l’espérance que l’Europe est un espace de solidarité assumée – et conscients de vivre une chance historique qui nous confère des responsabilités devant nos petits enfants ;
• des gens qui invoquent des droits universels, comme le droit au logement, le droit à la santé, le droit à la formation, le droit au travail, finalement le droit de « vivre ensemble en harmonie » ; des gens qui luttent contre l’exclusion, dont celle issue du handicap, et qui militent pour la solidarité intergénérationnelle ;
• des gens qui veulent faire barrage aux mouvements spéculatifs de capitaux et de valeurs foncières, aux injustices fiscales et aux dérives financières;
• des gens qui défendent les prérogatives des syndicats et des associations.
Cette vision globale répondra aux peurs et inquiétudes des populations et aux défis posés : social, économique, démographique, migratoire, écologique, des minorités et marginalités, extrémiste, énergétique, à condition d’être ambitieuse et solidaire.
A l’opposé d’une Europe-ghetto éclatée, âgée, figée et en voie de paupérisation, qui retournerait à ses peurs et à ses anciens démons, il y aurait une Europe des projets, capable de mobiliser les gens autour d’initiatives comme par exemple : • étendre à l’UE certains régimes nationaux d’assurances sociales • politique communautaire pour inciter à valoriser les logements vacants • lutte au niveau de l’UE contre la spéculation foncière et l’inflation immobilière • innovations fiscales, comme la « contribution volontaire de solidarité »
En fait, nous souhaitons que le Mouvement Européen soit porteur des valeurs d’une Europe forte et généreuse et que l’on puisse lire un jour sous son drapeau : « Si l’union fait la force, la solidarité fait le droit ».
L’Europe que nous pouvons : quelques actions concrètes
En plus des pistes précises déjà citées, et par ce que nous sommes convaincus des nécessités de l’union et de la solidarité, qui ont remplacé les moyens idéologiques et spoliateurs du passé, nous pouvons évoquer ce qui nous permettrait de faire un pas les uns vers les autres.
Deux options se présentent déjà sur des efforts ou des sacrifices à consentir : 1. miser sur les jeunes de tous les pays, pour inventer avec eux de nouvelles voies, 2. faire quelques pas ensemble à 3 ou 4 pays, en pensant ainsi entraîner les autres.
Dans la première voie (vers les jeunes et les enfants) : • aller dans les écoles et les collèges, porter témoignage de messages d’espoir, suggérer des pistes de rapprochements, écouter et donner envie de bouger et au moins de communiquer (se trouver des correspondants, …)
• promouvoir une action globale dédiée à l’enfance, au même niveau que les programmes européens dédiés à la jeunesse
• favoriser par tous moyens l’apprentissage de toutes langues étarngères
Dans la deuxième voie (au plan politique) : • militer dans les partis politiques pour constituer le « noyau dur » initial, qui accepterait d’aller vers l’harmonisation sociale et économique
• préparer, avec les syndicats, associations et partis politiques, le terrain des domaines (sociaux, économiques, écologiques, financiers, fiscaux, …) où l’harmonisation aura le plus de chance d’aboutir, sur la voie d’une future fédération.
Chacun d’entre nous est capable de trouver ses affinités entre ces deux voies. »