|
|
« Les mesures efficaces pour réduire la consommation de tabac sont connues. L’une des difficultés majeures pour les appliquer est l’ingérence de l’industrie du tabac dans nos politiques publiques. Le groupe de travail sur l’ingérence de l’industrie du tabac, formé de parlementaires, sénateurs et membres de la société civile (1), a présenté aujourd’hui ses recommandations à la presse.
« Qu’est-ce qui empêche la France de rejoindre l’Australie, la Suède, le Danemark, où une consommation de tabac marginale est envisagée à horizon 2030 ? » s’interroge Jean-Louis Roumégas, animateur du groupe. « La relation ambigüe des pouvoirs publics avec l’industrie du tabac, nourrie par l’illusion que le tabac contribue positivement aux comptes publics, nuit à l’efficacité de nos politiques anti-tabac. »
Le groupe de travail se félicite donc de l’adoption, mercredi 25 juin 2014, d’un amendement du député Grandguillaume – non soutenu par le gouvernement – visant à garantir une traçabilité indépendante du tabac.
Michèle Rivasi, députée européenne, encourage la France à « transposer de façon ambitieuse la directive européenne sur les produits du tabac adoptée en février 2014 ». Elle souligne que « les propositions du groupe favorisent le principe du pollueur-payeur, afin que les bénéfices colossaux de l’industrie du tabac servent à la prévention et aux soins des malades ». Le tabac tue 73 000 personnes par an en France. Il coûte 47 milliards d’euros annuels à la collectivité, soit un impôt indirect de 772 euros par citoyen ; il ne rapporte que 14 milliards.
Le groupe de travail recommande :
1) Le renforcement de la coordination interministérielle avec un portage politique fort du Ministère de la Santé, piloté par « Monsieur ou Madame Tabac ».
2) Une stricte transposition en droit français de l’article 5.3 de la CCLAT, ratifiée par la France, afin de pénaliser l’ensemble des responsables publiques (élus, collaborateurs, agents publics, membres de cabinets etc.) acceptant des invitations festives de la part de fabricants de l’industrie du tabac.
3) L’interdiction de toutes les actions de mécénat décrites comme « socialement responsables » par l’industrie du tabac, lorsqu’elles coexistent avec un financement de l’Etat.
4) La saisie de l’Autorité de la concurrence pour statuer sur les soupçons d’entente illicite sur les prix entre fabricants du tabac.
5)L’application du principe pollueur-payeur à l’industrie du tabac :
– Hausse des droits de consommation définis à l’article 575A du Code Général des Impôts (64,75% depuis le PLFSS 2013) de 1,25 point, qui rapporterait 200 millions d’euros. La taxe abonderait un fonds de prévention du tabagisme.
– Garantir une traçabilité indépendante en modifiant l’article 569 du Code Général des impôts, qui confie la traçabilité des produits aux cigarettiers.
– Instaurer une taxe sur les mégots de cigarettes (26 millions d’euros par an). »
(1) Les membres du Groupe de travail : Députés : Jean-Louis Roumégas, Gérard Bapt, Sophie Errante, Denis Baupin. Sénateurs : Aline Archimbaud, Marie-Christine Blandin.
Parlementaires européens : Michèle Rivasi, José Bové. Association : Professeur Yves Martinet, Président du Comité National Contre le Tabagisme. Elue et citoyenne : Pauline Delpech, conseillère municipale, écrivain, marraine de la campagne pour le dépistage contre le cancer du sein.
» Mesdames, Messieurs,
Vous travaillez sur l’olive et l’olivier en différents secteurs : culture, production d’huile dans vos moulins privés ou coopératifs, vente d’huile et de produits à base d’olives, recherches sur la génétique, les origines de l’olivier, l’auto-fertilité, les maladies, etc. Tous, vous êtes amenés à nommer les variétés d’oliviers et leurs olives pour étiqueter vos produits, diffuser des conseils agricoles ou rédiger vos textes scientifiques. Et tous, vous commettez des erreurs, inexorablement, pour qualifier les variétés. Pourquoi ?
Parce que, Occitans d’origine, vous avez partiellement ou totalement perdu votre langue, la seule qui nomme les oliviers depuis des siècles de père en fils : l’occitan (ou langue d’oc) dans toutes ses variétés (languedocien, provençal, niçois).
Parce que, non Occitans d’origine mais amoureux des oliviers et devenus acteurs de l’oléiculture, vous n’avez, encore plus que les précédents, absolument pas conscience que les oliviers ne sont nommés qu’en langue d’oc, forcément, ces arbres ne poussant pas en terres de langue d’oïl. Ce sont donc des noms occitans que vous utilisez, qui ont été adaptés en français (et non des noms français vernaculaires), et adaptés de façon parfois catastrophique. Or toute langue a sa grammaire.
Parce que, chercheurs, peut-être encore plus que les deux catégories précédentes, vous ne vous posez même pas la question des noms que vous utilisez, diffusés sans conscience, sans connaissance, sans connaître leur sens, leur étymologie, et leur grammaire (ce qui est anti-scientifique).
Comme lexicographe (donc rédactrice de dictionnaires), et encore plus comme ethnobotaniste (de terrain et dans les livres depuis 30 ans) particulièrement spécialisée sur le lexique de la vigne et de l’olivier (en dialectes provençal et languedocien), comme locutrice de cette langue en provençal, je constate donc avec grande tristesse et consternation les entorses faites au lexique concernant les oliviers et les olives dans vos publicités ou vos textes scientifiques. Cependant, les archives sont nombreuses, les dictionnaires et les textes tout autant, pour s’apercevoir des erreurs commises dans le lexique employé actuellement et qui auraient donc dû/pu être évitées aisément, par une consultation rapide du dictionnaire de F. Mistral.
Employer un mot suppose pourtant la curiosité élémentaire de se demander quelle est sa grammaire pour l’utiliser correctement. En français, vous ne pressez pas un oranger et vous ne greffez pas une orange, n’est-ce pas ? Vous ne pelez pas un bananier mais une banane ? Vous ne crachez pas un noyau de cerisier mais de cerise ? Vous ne dites pas « une olive amer » ni « un olivier vieille » ? Aucun pépiniériste n’écrit dans sa liste d’arbres fruitiers à la vente dans son catalogue « cerisier, prune, pommier, poire, figuier, jujube », mélangeant sans distinction noms d’arbres et noms de fruits : il ferait rire tout le monde avec cette liste. Pourquoi commettez-vous donc ces équivalents lorsque vous parlez des oliviers et des olives ?
Non, « aglandau » ne saurait qualifier une olive puisque c’est du masculin : cela ne qualifie que l’olivier, lequel fait des olives aglandales, en toute logique, et comme cela se dit et s’écrit depuis des siècles en occitan (aglandau/aglandala ou en graphie mistralienne aglandau/aglandalo). Non, « salonenque » ne saurait qualifier un olivier puisque c’est du féminin. L’olivier selonenc/selounen porte l’olive selonenca/selounenco, ce qui, transposé en français, donne « un sélonenc porte de sélonenques » ou plus radicalement adapté « un salonais porte des salonaises » puisqu’il s’agit de la ville de Salon (qui se dit Selon/Seloun en occitan et non Salon/Saloun). Non, « grossane » ne peut qualifier un olivier car c’est du féminin : c’est l’olivier grossan qui fait des grossanas (ou en graphie mistralienne groussan/groussano), ce qui en français se traduit par un olivier grossan (ou plus simplement le grossan) fait des olives grossanes (ou des grossanes). Non, les listes des « variétés d’oliviers » telles qu’on les trouve dans absolument tous les textes scientifiques (dont ceux publiés dans Le retour de l’olivier, Retour sur l’olivier, Études héraultaises, 2009, où j’alerte pourtant sur ce sujet, ou l’article plus récent Faut-il réorganiser les vergers ? publié dans les Annales de la SHHNH vol. 153, année 2013) et tous les dépliants distribués par les coopératives oléicoles ne sauraient comporter, pas plus que le catalogue du pépiniériste, des noms masculins et féminins indistinctement mélangés, ce qui donne une liste totalement surréaliste pour qualifier les oliviers : bouteillan (masculin), olivière (féminin), aglandau (masculin), picholine (féminin), grossane (féminin), cailletier (masculin), etc., etc., noms que l’on retrouvera dans « variétés d’olives » !
Non, avoir perdu sa langue ou l’ignorer n’autorise pas à soutenir « mordicus » qu’aglandau est bien le nom de l’olive, parce qu’on le dit soi-même ou qu’on l’a entendu dire ou lu sur Internet ou vu écrit dans un article scientifique, en l’occurrence bien anti-scientifique sur ce point. Non, cette erreur ne peut être « une référence » : un amateur en astronomie ou en histoire, même s’il parle de ces deux matières par goût, ne peut être une référence. Il en est de même en linguistique. Ceux qui n’ont pas perdu la langue, les dictionnaires et les textes d’auteurs en langue d’oc, font tous la distinction élémentaire olivier au masculin/olive au féminin : c’est cela la référence parce que c’est le fonctionnement de la langue d’oc. Par exemple, on peut lire dans le dictionnaire de F. Mistral à l’entrée selounen, enco adj et n : « oulivo selounenco, variété d’olive, petite, allongée, (etc.) ; óulivié selounen, olivier qui porte l’olive selounenco. ». Et à l’entrée pigau, alo adj et n : « olivier qui porte l’olive pigalo ». Et à l’entrée aglandau, alo adj : « óulivié aglandau, variété d’olivier dont le fruit est en forme de gland ». On ne peut être plus clair. Même en l’absence des deux données dans un dictionnaire (car ils sont incomplets et que chaque entrée n’est pas forcément illustrée par un exemple au masculin plus un exemple au féminin), on déduit l’une de l’autre par simple bon sens et logique. On trouve pareillement des citations à profusion chez les auteurs de langue d’oc où tous les oliviers sont désignés au masculin et toutes les olives forcément au féminin : « Ah ! li bèlli vergello d’óulivo verdalo ! oh ! li bèu bouquet di couliasso ! E li boutihenco, li fachouiro, li reialo, li redounalo e li vermeialo, agachas-li, amiras coume n’en plòu… » (Baptiste Bonnet, 19/20ème), c’est-à-dire verdale, colliasse, bouteillenque, fachouire, royale, redounale, vermeillale, toutes au féminins puisque l’auteur parle d’olives et non d’oliviers.
Rappelons donc cette évidence puisqu’elle semble échapper à la profession : les variétés d’oliviers ne peuvent être nommées QUE par des noms masculins, les variétés d’olives QUE par des noms féminins, puisque l’olivier est du genre masculin et l’olive du genre féminin (en occitan comme en français). Ce qui donne sur quelques exemples limités les correspondances logiques :
Oliviers en occitan adaptés en français Olives adaptées en français
Pigau/Pigal Pigau/Pigal Pigala Pigale
Aglandau/Aglandal Aglandau/AglandalAglandala Aglandale
Verdau/Verdal Verdau/Verdal Verdala Verdale
Menudau/Menudal Ménudau/Ménudal Menudala Ménudale
Corniau/Cornial Corniau/Cornial Corniala Courniale/Corniale
Grossan Grossan Grossana Grossane
Botelhan Bouteillan Botelhana Bouteillane
Botinhan Boutignan Botinhana Boutignane
Calhetier Cailletier Calheta Caillette
Selonenc Sélounenc/Salonais Selonenca Sélounenque/Salonaise
Negret Négret Negreta Négrette
Roget Rouget Rogeta Rougette
Berruguet Berruguet Berrugueta Berruguette
Provençalet Provençalet Provençaleta Provençalette
Negron Négron Negrona Négronne
Calhon Caillon/Cailloun Calhona Caillone/Cailloune
Marselhés Marseillais Marselhesa Marseillaise
Tripard Tripard Triparda Triparde
Picholin Picholin Picholina Pichouline/Picholine
Luquier ou Lucal Lucquier Luca Lucques
Ou en graphie mistralienne pour les olives : Pigalo, Aglandalo, Verdalo, Menudalo, Cournialo, Groussano, Boutignano, Cailleto, Selounenco, Negreto, Rougeto, Berrugueto, Prouvençaleto, Negrouno, etc.
Tous les noms de la première colonne peuvent être adjectif ou nom : on dit aussi bien l’olivier aglandau que l’aglandau, l’olivier rouget que le rouget, etc. Tous les noms de la deuxième colonne pareillement : l’olive grossane ou la grossane, l’olive triparde ou la triparde.
L’adaptation française du O occitan (prononcé [ou]) est soit O, soit OU conservé à l’identique de l’occitan (comme pour Roquette/Rouquette, la salade). On peut donc avoir Cornial ou Cournial, Sélounenc ou Sélonenc, Pichoulin(e) ou Picholin(e), Groussan(e) ou Grossan(e), etc. C’est la seule hésitation possible mais qui en aucun cas ne porte tort à aucune des deux langues ni à l’olivier. Et les oléiculteurs occitanophones ont forgé naturellement la forme masculine Lucal ou Luquier (les deux sont valables) pour désigner l’arbre à partir de l’olive Luca/Luco.
Les quelques 140 noms de variétés (avec synonymes bien sûr) que j’ai relevées ont toutes leur couple logique nom masculin de l’olivier/nom féminin de l’olive pour les désigner. À ce jour, il n’y a que deux variétés où les textes (ou les locuteurs) ne m’ont pas permis de trouver les correspondances olive/olivier : l’olive tanche (de l’occitan tancha) où je n’ai pas le symétrique pour l’arbre (la seule façon correcte de le nommer est alors « l’olivier à tanche », et non pas « tanche » tout seul, puisque tanche est féminin, Mistral restitue l’expression tancho d’aubre, tanche d’arbre (?) pour l’olive) et l’olivière qui qualifie une olive, mais qui semble venir du catalan où l’olivier peut être aussi du genre féminin (y-a-t’il eu mauvaise interprétation/adaptation ? Donc un point obscur à éclaircir linguistiquement).
Non, toutes ces considérations ne sont pas des poils de mouche… de l’olivier bien sûr ! Vous n’accepteriez pas que l’on vous donne du Denise en place de Denis, que l’on vous vende un poirier en place d’une poire. Vous ne parlez pas de l’autofertilité de l’orange et des pépins de l’oranger. Pour l’olivier, c’est exactement pareil… Les Occitans au courant de leur langue et de leur culture, les chercheurs en linguistique et ethnobotanique occitanes, n’admettent pas de voir traitées par dessus la jambe l’une et l’autre, voire ridiculisées par des emplois erronés à répétition de leur lexique et de leur grammaire, a fortiori dans un domaine qui les concerne au plus près : la culture de l’olivier exclusivement méditerranéenne, exclusivement nommée depuis des siècles en langue d’oc. Félicitations donc aux oléiculteurs qui ne commettent point ces erreurs (quelle que soit la graphie de la langue d’oc qu’ils utilisent), voire même qui font leur site d’accueil bilingue français-langue d’oc. Mais ceux qui affichent des huiles monovariétales devraient remplacer sur leurs étiquettes aglandau par aglandale, boutignan par boutignane, car jusqu’à preuve du contraire, c’est le jus de l’olive qu’ils vendent pour le plaisir de nos papilles et non le jus de l’olivier. Quant aux chercheurs, je n’ai trouvé aucun texte exempt de ces erreurs : tous sont du type « catalogue du pépiniériste surréaliste» cité plus haut, noms masculins et féminins allègrement mélangés aussi bien pour qualifier les olives que les oliviers.
Merci donc à tous de bien vouloir prendre conscience des erreurs linguistiques diffusées, de l’aspect totalement anti-scientifique qui en résulte et du préjudice culturel causé à l’olivier, qui a le droit, comme tout végétal, d’être nommé correctement. Le respect élémentaire est dû à une langue millénaire, que vous la parliez ou pas car c’est elle qui dit l’olivier (et non le français), en dehors du respect élémentaire de la grammaire en général, quelle que soit la langue. Car en français « un olivier salonenque, une olive aglandau » sont tout simplement des « monstres grammaticaux », comme « un olivier vieille, une poire juteux ». Je ne parle bien sûr ici que des noms occitans : les mêmes erreurs linguistiques doivent être commises sur les variétés espagnoles, corses, italiennes, grecques, citées dans les textes scientifiques. Il y a en effet des noms visiblement féminins pour qualifier des oliviers, alors que l’arbre est masculin dans la langue en question. Et toutes ces erreurs sont bien sûr diffusées à nouveau par Wikipédia, ce qui n’est certes pas une preuve. Ainsi la liste des moulins oléicoles département par département, qui m’a servi à trouver vos adresses, est suivie d’une liste des olives où l’on peut lire : « La Grossanne ou Groussan … » ; « La Salonenque ou Plant de Salon, Salounen, Salonen, Saurine» (!) pour ne donner que deux exemples. Il est assez alarmant qu’il ne vienne à l’idée de personne de se poser la question : « est-ce bien normal qu’un adjectif masculin (groussan, salounen) ou féminin (groussane, salonenque) puisse qualifier indifféremment une olive du genre féminin ? ». Et que personne n’ait l’idée d’attribuer spontanément la forme masculine à l’arbre et la forme féminine à l’olive. On peut aussi lire sur le site des oléiculteurs varois : « Le Cayon, petite olive douce noire (comparable à la niçoise), la Varagenque (Salonenque) en cassée verte, la Belgentieroise, très douce… ». « LA Varagenque, LA Belgentieroise »… mais « LE Cayon » pour UNE olive ?!… Ou encore sur le site de l’ACCOPA à « variétés d’olives »: « La Bouteillan, variété rustique, est surtout cultivée dans le Var ». Non, c’est le Bouteillan pour l’arbre et la Bouteillane pour l’olive … On touche du doigt les tragiques dégats collatéraux de la déculturation que provoque la perte d’une langue, laquelle génère chez les usagers une perte totale de sens (de simple bon sens) et de structure des mots utilisés. Or vous communiquez tous sur « l’authenticité de vos produits », « l’ancienneté de vos moulins », l’huile « produit culturel », voire vous restituez des poèmes en provençal sur l’olivier sur les sites des Chevaliers de l’olivier : n’est-ce pas totalement contradictoire avec le fait de ne pas/plus savoir nommer correctement olives et oliviers ?
À travers ce plaidoyer, vous aurez tous compris combien je suis passionnée d’olives et d’oliviers, et que les voir nommer à tort et à travers me peine énormément par tout ce que cela signifie en perte de culture des gens du pays. Si je pouvais vous avoir alertés pour que cela ne soit pas irrémédiable… J’encourage donc la diffusion de ce plaidoyer pour les noms authentiques respectueux de la langue d’oc et de sa grammaire à tous les oléiculteurs, coopératives, chercheurs sur l’olivier que je n’ai pas pu contacter, faute d’avoir trouvé leur adresse électronique, car il est grand temps d’arrêter le « massacre linguistique » de notre arbre. Il est déjà suffisamment malmené symboliquement en espaces publics avec sa désacralisation honteuse sur les carrefours, ou sa consommation comme simple élément de décor dans des pots violets ou roses posés n’importe où, dans les galeries marchandes ou les gares, et jetable à volonté (cf. mon ouvrage épuisé Des Arbres et des Hommes, Edisud, 1997), ou sa taille ridicule « en nuages, en tonsure, en porte-manteaux ». Vidé de sa symbolique, en passe d’être maintenant privé de ses noms millénaires manipulés n’importe comment « sans science ni conscience », … une prise de conscience collective s’impose justement et c’est la moindre des choses que l’on puisse tous faire en faveur de notre arbre sacré.
Bien entendu, vous pouvez me contacter pour des conseils linguistiques.
Cordialement.
Josiane Ubaud
Copie diffusable à volonté
Courrier envoyé à :
* chercheurs
André Bervillé, Catherine Breton, Raymond Gimiglio
* oléiculteurs et institutions
AFIDOL de Aix, Montpellier, Nyons, Paris
Chevaliers de l’olivier du Languedoc-Roussillon
Aude : Coopérative de Bizes-Minervois, Moulin à huile des Geyssières (Narbonne), Moulin à huile des Restanques (Roubia)
Hérault : Jean-Paul Creissac, Jean-Luc Dedieu, Afidol Hérault, Coopérative de Clermont-l’Hérault, Coopérative de Pignan, Lo Moulinet (Puisserguier), Moulin de la Garrigue (St-André-de-Sangonis)
Gard : Moulin de la Voie Domitienne (Beaucaire), Moulin Paradis (Martignargues), Moulin des Costières (St-Gilles), Moulin d’Uzès (Uzès), Moulin de Beaufort (Vestric et Candiac), Moulin de la Chartreuse (Villeneuve-lez-Avignon), Coopérative de Sommières (Villevieille)
Drôme : Afidol Nyons, Chevaliers de l’olivier de Nyons
Vaucluse : Coopérative Oléicole La Balméenne (Beaumes de Venise), Moulin du Comtat (Caromb), Moulin Saint-Augustin (Le Coustellet), Moulin Dauphin (Cucuron), Moulin & Domaine Oliversion (Cucuron), Moulin à huile » le Trésor des Oliviers » (Mazan), Moulin à huile Mathieu (Oppèdes)
Alpes de Haute Provence : Moulin Fortuné ARIZZI (Les Mées), Le Moulin de l’Olivette (Manosque)
Bouches-du-Rhône : Annie et Pierre Tourrenc, Olives de Provence, Afidol d’Aix, Chevaliers de l’olivier du pays d’Aix, Moulin à huile Margier (Auriol), L’Oliveraie du Mas Mérici (Berre), Moulin de Coudoux (Coudoux), Domaine Camaïssette (Éguilles), Établissements Barle & fils (Éguilles), Moulin du Mas de Saint-Jean (Fontvieille), Coopérative oléicole (La Fare-les-Oliviers), Les Oléastelles (Lançon), Mas Sénéguier (Lançon), Château Calissanne (Lançon), Château Virant (Lançon), Le Moulin d’Hortense (Lançon), Perle de Provence (Lançon), Pigeonnier de la Goiranne (Lançon), Moulin Le Castelas (Les Baux), Domaine de Montau (Miramas), Moulin Saint-Michel (Mouriès), Moulin coopératif (Mouriès), Moulin du Mas de Vaudoret (Mouriès), Moulin des Costes (Pélissanne), Domaine Sacaron (Pourrières), Moulin La Cravenco (Raphèle), Moulin Gueury (Rousset), Mas des Bories (Salon), Domaine de Suriane (St-Chamas), Lou Moulin dou Fustié Craven (St-Martin-de-Crau), Coopérative oléicole (Velaux), Terroirs de Provence (Velaux)
Var : Moulin à huile Gervasoni (Aups), Domaine de Taurenne (Aups), Le Moulin de Callas (Callas), La Carçoise (Carcès), Coopérative Oléicole (Correns), Le Moulin de Pascaline (Cotignac), Le Moulin de St-Joseph (Cotignac), Coopérative Oléïcole (Cotignac), Moulin des 5 ponts (Cuers), Cooperative oleïcole la Solidarité (Entrecasteaux), Moulin du Flayosquet (Flayosc), Moulin de la Combette (Flayosc), Domaine de Garbelle (Garéoult), Le Moulin de St Côme (La Crau), Moulin à huile du Partegal (La Farlède), Sarl Moulin à huile Guiol (La Farlède), Moulin du Haut Jasson (La Londe les Maures), Domaine de Souviou (Le Beausset), Coopérative oléicole Moulin du Grimaudet (Le Luc), Moulin de l’Esquirol (Le Pradet), Moulin à Huile Communal (Mazaugues), Société Coopérative (Ollioules), Moulin de la Loube (Puget-Ville), Moulin à huile Le Clos St-Martin (Roquebrune-sur-Argens), Domaine de la Pierre Plantée (Sainte-Maxime), Coopérative oléicole La Cayanne (Salernes), Coopérative Oléïcole « La Salernoise » (Salernes), Earl Vallon de l’Allamande (Sanary), Coopérative Oléïcole La Tavernaise (Tavernes), Moulin Communal (Tourtour), Moulin Gervasoni (Tourtour), Coopérative Oléïcole » La Varageoise » (Varages)
Alpes Maritimes : Syndicat Interprofessionnel de l’Olive de Nice (Nice), Moulin communal de Bonson (Bonson), Moulin à huile Moulin de Castagniers (Castagniers), Moulin de Castellar (Castellar), Coopérative Oléicole (Gilette), Huilerie Sainte-Anne (Grasse), Moulin communal (L’Escarène), Moulin communal du Broc (Le Broc), Coopérative Oléicole (Levens), Moulin à huile Emile Tihy (Luceram
Mesdames, Messieurs,
Vous travaillez sur l’olive et l’olivier en différents secteurs : culture, production d’huile dans vos moulins privés ou coopératifs, vente d’huile et de produits à base d’olives, recherches sur la génétique, les origines de l’olivier, l’auto-fertilité, les maladies, etc. Tous, vous êtes amenés à nommer les variétés d’oliviers et leurs olives pour étiqueter vos produits, diffuser des conseils agricoles ou rédiger vos textes scientifiques. Et tous, vous commettez des erreurs, inexorablement, pour qualifier les variétés. Pourquoi ?
Parce que, Occitans d’origine, vous avez partiellement ou totalement perdu votre langue, la seule qui nomme les oliviers depuis des siècles de père en fils : l’occitan (ou langue d’oc) dans toutes ses variétés (languedocien, provençal, niçois).
Parce que, non Occitans d’origine mais amoureux des oliviers et devenus acteurs de l’oléiculture, vous n’avez, encore plus que les précédents, absolument pas conscience que les oliviers ne sont nommés qu’en langue d’oc, forcément, ces arbres ne poussant pas en terres de langue d’oïl. Ce sont donc des noms occitans que vous utilisez, qui ont été adaptés en français (et non des noms français vernaculaires), et adaptés de façon parfois catastrophique. Or toute langue a sa grammaire.
Parce que, chercheurs, peut-être encore plus que les deux catégories précédentes, vous ne vous posez même pas la question des noms que vous utilisez, diffusés sans conscience, sans connaissance, sans connaître leur sens, leur étymologie, et leur grammaire (ce qui est anti-scientifique).
Comme lexicographe (donc rédactrice de dictionnaires), et encore plus comme ethnobotaniste (de terrain et dans les livres depuis 30 ans) particulièrement spécialisée sur le lexique de la vigne et de l’olivier (en dialectes provençal et languedocien), comme locutrice de cette langue en provençal, je constate donc avec grande tristesse et consternation les entorses faites au lexique concernant les oliviers et les olives dans vos publicités ou vos textes scientifiques. Cependant, les archives sont nombreuses, les dictionnaires et les textes tout autant, pour s’apercevoir des erreurs commises dans le lexique employé actuellement et qui auraient donc dû/pu être évitées aisément, par une consultation rapide du dictionnaire de F. Mistral.
Employer un mot suppose pourtant la curiosité élémentaire de se demander quelle est sa grammaire pour l’utiliser correctement. En français, vous ne pressez pas un oranger et vous ne greffez pas une orange, n’est-ce pas ? Vous ne pelez pas un bananier mais une banane ? Vous ne crachez pas un noyau de cerisier mais de cerise ? Vous ne dites pas « une olive amer » ni « un olivier vieille » ? Aucun pépiniériste n’écrit dans sa liste d’arbres fruitiers à la vente dans son catalogue « cerisier, prune, pommier, poire, figuier, jujube », mélangeant sans distinction noms d’arbres et noms de fruits : il ferait rire tout le monde avec cette liste. Pourquoi commettez-vous donc ces équivalents lorsque vous parlez des oliviers et des olives ?
Non, « aglandau » ne saurait qualifier une olive puisque c’est du masculin : cela ne qualifie que l’olivier, lequel fait des olives aglandales, en toute logique, et comme cela se dit et s’écrit depuis des siècles en occitan (aglandau/aglandala ou en graphie mistralienne aglandau/aglandalo). Non, « salonenque » ne saurait qualifier un olivier puisque c’est du féminin. L’olivier selonenc/selounen porte l’olive selonenca/selounenco, ce qui, transposé en français, donne « un sélonenc porte de sélonenques » ou plus radicalement adapté « un salonais porte des salonaises » puisqu’il s’agit de la ville de Salon (qui se dit Selon/Seloun en occitan et non Salon/Saloun). Non, « grossane » ne peut qualifier un olivier car c’est du féminin : c’est l’olivier grossan qui fait des grossanas (ou en graphie mistralienne groussan/groussano), ce qui en français se traduit par un olivier grossan (ou plus simplement le grossan) fait des olives grossanes (ou des grossanes). Non, les listes des « variétés d’oliviers » telles qu’on les trouve dans absolument tous les textes scientifiques (dont ceux publiés dans Le retour de l’olivier, Retour sur l’olivier, Études héraultaises, 2009, où j’alerte pourtant sur ce sujet, ou l’article plus récent Faut-il réorganiser les vergers ? publié dans les Annales de la SHHNH vol. 153, année 2013) et tous les dépliants distribués par les coopératives oléicoles ne sauraient comporter, pas plus que le catalogue du pépiniériste, des noms masculins et féminins indistinctement mélangés, ce qui donne une liste totalement surréaliste pour qualifier les oliviers : bouteillan (masculin), olivière (féminin), aglandau (masculin), picholine (féminin), grossane (féminin), cailletier (masculin), etc., etc., noms que l’on retrouvera dans « variétés d’olives » !
Non, avoir perdu sa langue ou l’ignorer n’autorise pas à soutenir « mordicus » qu’aglandau est bien le nom de l’olive, parce qu’on le dit soi-même ou qu’on l’a entendu dire ou lu sur Internet ou vu écrit dans un article scientifique, en l’occurrence bien anti-scientifique sur ce point. Non, cette erreur ne peut être « une référence » : un amateur en astronomie ou en histoire, même s’il parle de ces deux matières par goût, ne peut être une référence. Il en est de même en linguistique. Ceux qui n’ont pas perdu la langue, les dictionnaires et les textes d’auteurs en langue d’oc, font tous la distinction élémentaire olivier au masculin/olive au féminin : c’est cela la référence parce que c’est le fonctionnement de la langue d’oc. Par exemple, on peut lire dans le dictionnaire de F. Mistral à l’entrée selounen, enco adj et n : « oulivo selounenco, variété d’olive, petite, allongée, (etc.) ; óulivié selounen, olivier qui porte l’olive selounenco. ». Et à l’entrée pigau, alo adj et n : « olivier qui porte l’olive pigalo ». Et à l’entrée aglandau, alo adj : « óulivié aglandau, variété d’olivier dont le fruit est en forme de gland ». On ne peut être plus clair. Même en l’absence des deux données dans un dictionnaire (car ils sont incomplets et que chaque entrée n’est pas forcément illustrée par un exemple au masculin plus un exemple au féminin), on déduit l’une de l’autre par simple bon sens et logique. On trouve pareillement des citations à profusion chez les auteurs de langue d’oc où tous les oliviers sont désignés au masculin et toutes les olives forcément au féminin : « Ah ! li bèlli vergello d’óulivo verdalo ! oh ! li bèu bouquet di couliasso ! E li boutihenco, li fachouiro, li reialo, li redounalo e li vermeialo, agachas-li, amiras coume n’en plòu… » (Baptiste Bonnet, 19/20ème), c’est-à-dire verdale, colliasse, bouteillenque, fachouire, royale, redounale, vermeillale, toutes au féminins puisque l’auteur parle d’olives et non d’oliviers.
Rappelons donc cette évidence puisqu’elle semble échapper à la profession : les variétés d’oliviers ne peuvent être nommées QUE par des noms masculins, les variétés d’olives QUE par des noms féminins, puisque l’olivier est du genre masculin et l’olive du genre féminin (en occitan comme en français). Ce qui donne sur quelques exemples limités les correspondances logiques :
Oliviers en occitan adaptés en français Olives adaptées en français
Pigau/Pigal Pigau/Pigal Pigala Pigale
Aglandau/Aglandal Aglandau/AglandalAglandala Aglandale
Verdau/Verdal Verdau/Verdal Verdala Verdale
Menudau/Menudal Ménudau/Ménudal Menudala Ménudale
Corniau/Cornial Corniau/Cornial Corniala Courniale/Corniale
Grossan Grossan Grossana Grossane
Botelhan Bouteillan Botelhana Bouteillane
Botinhan Boutignan Botinhana Boutignane
Calhetier Cailletier Calheta Caillette
Selonenc Sélounenc/Salonais Selonenca Sélounenque/Salonaise
Negret Négret Negreta Négrette
Roget Rouget Rogeta Rougette
Berruguet Berruguet Berrugueta Berruguette
Provençalet Provençalet Provençaleta Provençalette
Negron Négron Negrona Négronne
Calhon Caillon/Cailloun Calhona Caillone/Cailloune
Marselhés Marseillais Marselhesa Marseillaise
Tripard Tripard Triparda Triparde
Picholin Picholin Picholina Pichouline/Picholine
Luquier ou Lucal Lucquier Luca Lucques
Ou en graphie mistralienne pour les olives : Pigalo, Aglandalo, Verdalo, Menudalo, Cournialo, Groussano, Boutignano, Cailleto, Selounenco, Negreto, Rougeto, Berrugueto, Prouvençaleto, Negrouno, etc.
Tous les noms de la première colonne peuvent être adjectif ou nom : on dit aussi bien l’olivier aglandau que l’aglandau, l’olivier rouget que le rouget, etc. Tous les noms de la deuxième colonne pareillement : l’olive grossane ou la grossane, l’olive triparde ou la triparde.
L’adaptation française du O occitan (prononcé [ou]) est soit O, soit OU conservé à l’identique de l’occitan (comme pour Roquette/Rouquette, la salade). On peut donc avoir Cornial ou Cournial, Sélounenc ou Sélonenc, Pichoulin(e) ou Picholin(e), Groussan(e) ou Grossan(e), etc. C’est la seule hésitation possible mais qui en aucun cas ne porte tort à aucune des deux langues ni à l’olivier. Et les oléiculteurs occitanophones ont forgé naturellement la forme masculine Lucal ou Luquier (les deux sont valables) pour désigner l’arbre à partir de l’olive Luca/Luco.
Les quelques 140 noms de variétés (avec synonymes bien sûr) que j’ai relevées ont toutes leur couple logique nom masculin de l’olivier/nom féminin de l’olive pour les désigner. À ce jour, il n’y a que deux variétés où les textes (ou les locuteurs) ne m’ont pas permis de trouver les correspondances olive/olivier : l’olive tanche (de l’occitan tancha) où je n’ai pas le symétrique pour l’arbre (la seule façon correcte de le nommer est alors « l’olivier à tanche », et non pas « tanche » tout seul, puisque tanche est féminin, Mistral restitue l’expression tancho d’aubre, tanche d’arbre (?) pour l’olive) et l’olivière qui qualifie une olive, mais qui semble venir du catalan où l’olivier peut être aussi du genre féminin (y-a-t’il eu mauvaise interprétation/adaptation ? Donc un point obscur à éclaircir linguistiquement).
Non, toutes ces considérations ne sont pas des poils de mouche… de l’olivier bien sûr ! Vous n’accepteriez pas que l’on vous donne du Denise en place de Denis, que l’on vous vende un poirier en place d’une poire. Vous ne parlez pas de l’autofertilité de l’orange et des pépins de l’oranger. Pour l’olivier, c’est exactement pareil… Les Occitans au courant de leur langue et de leur culture, les chercheurs en linguistique et ethnobotanique occitanes, n’admettent pas de voir traitées par dessus la jambe l’une et l’autre, voire ridiculisées par des emplois erronés à répétition de leur lexique et de leur grammaire, a fortiori dans un domaine qui les concerne au plus près : la culture de l’olivier exclusivement méditerranéenne, exclusivement nommée depuis des siècles en langue d’oc. Félicitations donc aux oléiculteurs qui ne commettent point ces erreurs (quelle que soit la graphie de la langue d’oc qu’ils utilisent), voire même qui font leur site d’accueil bilingue français-langue d’oc. Mais ceux qui affichent des huiles monovariétales devraient remplacer sur leurs étiquettes aglandau par aglandale, boutignan par boutignane, car jusqu’à preuve du contraire, c’est le jus de l’olive qu’ils vendent pour le plaisir de nos papilles et non le jus de l’olivier. Quant aux chercheurs, je n’ai trouvé aucun texte exempt de ces erreurs : tous sont du type « catalogue du pépiniériste surréaliste» cité plus haut, noms masculins et féminins allègrement mélangés aussi bien pour qualifier les olives que les oliviers.
Merci donc à tous de bien vouloir prendre conscience des erreurs linguistiques diffusées, de l’aspect totalement anti-scientifique qui en résulte et du préjudice culturel causé à l’olivier, qui a le droit, comme tout végétal, d’être nommé correctement. Le respect élémentaire est dû à une langue millénaire, que vous la parliez ou pas car c’est elle qui dit l’olivier (et non le français), en dehors du respect élémentaire de la grammaire en général, quelle que soit la langue. Car en français « un olivier salonenque, une olive aglandau » sont tout simplement des « monstres grammaticaux », comme « un olivier vieille, une poire juteux ». Je ne parle bien sûr ici que des noms occitans : les mêmes erreurs linguistiques doivent être commises sur les variétés espagnoles, corses, italiennes, grecques, citées dans les textes scientifiques. Il y a en effet des noms visiblement féminins pour qualifier des oliviers, alors que l’arbre est masculin dans la langue en question. Et toutes ces erreurs sont bien sûr diffusées à nouveau par Wikipédia, ce qui n’est certes pas une preuve. Ainsi la liste des moulins oléicoles département par département, qui m’a servi à trouver vos adresses, est suivie d’une liste des olives où l’on peut lire : « La Grossanne ou Groussan … » ; « La Salonenque ou Plant de Salon, Salounen, Salonen, Saurine» (!) pour ne donner que deux exemples. Il est assez alarmant qu’il ne vienne à l’idée de personne de se poser la question : « est-ce bien normal qu’un adjectif masculin (groussan, salounen) ou féminin (groussane, salonenque) puisse qualifier indifféremment une olive du genre féminin ? ». Et que personne n’ait l’idée d’attribuer spontanément la forme masculine à l’arbre et la forme féminine à l’olive. On peut aussi lire sur le site des oléiculteurs varois : « Le Cayon, petite olive douce noire (comparable à la niçoise), la Varagenque (Salonenque) en cassée verte, la Belgentieroise, très douce… ». « LA Varagenque, LA Belgentieroise »… mais « LE Cayon » pour UNE olive ?!… Ou encore sur le site de l’ACCOPA à « variétés d’olives »: « La Bouteillan, variété rustique, est surtout cultivée dans le Var ». Non, c’est le Bouteillan pour l’arbre et la Bouteillane pour l’olive … On touche du doigt les tragiques dégats collatéraux de la déculturation que provoque la perte d’une langue, laquelle génère chez les usagers une perte totale de sens (de simple bon sens) et de structure des mots utilisés. Or vous communiquez tous sur « l’authenticité de vos produits », « l’ancienneté de vos moulins », l’huile « produit culturel », voire vous restituez des poèmes en provençal sur l’olivier sur les sites des Chevaliers de l’olivier : n’est-ce pas totalement contradictoire avec le fait de ne pas/plus savoir nommer correctement olives et oliviers ?
À travers ce plaidoyer, vous aurez tous compris combien je suis passionnée d’olives et d’oliviers, et que les voir nommer à tort et à travers me peine énormément par tout ce que cela signifie en perte de culture des gens du pays. Si je pouvais vous avoir alertés pour que cela ne soit pas irrémédiable… J’encourage donc la diffusion de ce plaidoyer pour les noms authentiques respectueux de la langue d’oc et de sa grammaire à tous les oléiculteurs, coopératives, chercheurs sur l’olivier que je n’ai pas pu contacter, faute d’avoir trouvé leur adresse électronique, car il est grand temps d’arrêter le « massacre linguistique » de notre arbre. Il est déjà suffisamment malmené symboliquement en espaces publics avec sa désacralisation honteuse sur les carrefours, ou sa consommation comme simple élément de décor dans des pots violets ou roses posés n’importe où, dans les galeries marchandes ou les gares, et jetable à volonté (cf. mon ouvrage épuisé Des Arbres et des Hommes, Edisud, 1997), ou sa taille ridicule « en nuages, en tonsure, en porte-manteaux ». Vidé de sa symbolique, en passe d’être maintenant privé de ses noms millénaires manipulés n’importe comment « sans science ni conscience », … une prise de conscience collective s’impose justement et c’est la moindre des choses que l’on puisse tous faire en faveur de notre arbre sacré.
Bien entendu, vous pouvez me contacter pour des conseils linguistiques.
Cordialement.
Josiane Ubaud
Copie diffusable à volonté
Courrier envoyé à :
* chercheurs
André Bervillé, Catherine Breton, Raymond Gimiglio
* oléiculteurs et institutions
AFIDOL de Aix, Montpellier, Nyons, Paris
Chevaliers de l’olivier du Languedoc-Roussillon
Aude : Coopérative de Bizes-Minervois, Moulin à huile des Geyssières (Narbonne), Moulin à huile des Restanques (Roubia)
Hérault : Jean-Paul Creissac, Jean-Luc Dedieu, Afidol Hérault, Coopérative de Clermont-l’Hérault, Coopérative de Pignan, Lo Moulinet (Puisserguier), Moulin de la Garrigue (St-André-de-Sangonis)
Gard : Moulin de la Voie Domitienne (Beaucaire), Moulin Paradis (Martignargues), Moulin des Costières (St-Gilles), Moulin d’Uzès (Uzès), Moulin de Beaufort (Vestric et Candiac), Moulin de la Chartreuse (Villeneuve-lez-Avignon), Coopérative de Sommières (Villevieille)
Drôme : Afidol Nyons, Chevaliers de l’olivier de Nyons
Vaucluse : Coopérative Oléicole La Balméenne (Beaumes de Venise), Moulin du Comtat (Caromb), Moulin Saint-Augustin (Le Coustellet), Moulin Dauphin (Cucuron), Moulin & Domaine Oliversion (Cucuron), Moulin à huile » le Trésor des Oliviers » (Mazan), Moulin à huile Mathieu (Oppèdes)
Alpes de Haute Provence : Moulin Fortuné ARIZZI (Les Mées), Le Moulin de l’Olivette (Manosque)
Bouches-du-Rhône : Annie et Pierre Tourrenc, Olives de Provence, Afidol d’Aix, Chevaliers de l’olivier du pays d’Aix, Moulin à huile Margier (Auriol), L’Oliveraie du Mas Mérici (Berre), Moulin de Coudoux (Coudoux), Domaine Camaïssette (Éguilles), Établissements Barle & fils (Éguilles), Moulin du Mas de Saint-Jean (Fontvieille), Coopérative oléicole (La Fare-les-Oliviers), Les Oléastelles (Lançon), Mas Sénéguier (Lançon), Château Calissanne (Lançon), Château Virant (Lançon), Le Moulin d’Hortense (Lançon), Perle de Provence (Lançon), Pigeonnier de la Goiranne (Lançon), Moulin Le Castelas (Les Baux), Domaine de Montau (Miramas), Moulin Saint-Michel (Mouriès), Moulin coopératif (Mouriès), Moulin du Mas de Vaudoret (Mouriès), Moulin des Costes (Pélissanne), Domaine Sacaron (Pourrières), Moulin La Cravenco (Raphèle), Moulin Gueury (Rousset), Mas des Bories (Salon), Domaine de Suriane (St-Chamas), Lou Moulin dou Fustié Craven (St-Martin-de-Crau), Coopérative oléicole (Velaux), Terroirs de Provence (Velaux)
Var : Moulin à huile Gervasoni (Aups), Domaine de Taurenne (Aups), Le Moulin de Callas (Callas), La Carçoise (Carcès), Coopérative Oléicole (Correns), Le Moulin de Pascaline (Cotignac), Le Moulin de St-Joseph (Cotignac), Coopérative Oléïcole (Cotignac), Moulin des 5 ponts (Cuers), Cooperative oleïcole la Solidarité (Entrecasteaux), Moulin du Flayosquet (Flayosc), Moulin de la Combette (Flayosc), Domaine de Garbelle (Garéoult), Le Moulin de St Côme (La Crau), Moulin à huile du Partegal (La Farlède), Sarl Moulin à huile Guiol (La Farlède), Moulin du Haut Jasson (La Londe les Maures), Domaine de Souviou (Le Beausset), Coopérative oléicole Moulin du Grimaudet (Le Luc), Moulin de l’Esquirol (Le Pradet), Moulin à Huile Communal (Mazaugues), Société Coopérative (Ollioules), Moulin de la Loube (Puget-Ville), Moulin à huile Le Clos St-Martin (Roquebrune-sur-Argens), Domaine de la Pierre Plantée (Sainte-Maxime), Coopérative oléicole La Cayanne (Salernes), Coopérative Oléïcole « La Salernoise » (Salernes), Earl Vallon de l’Allamande (Sanary), Coopérative Oléïcole La Tavernaise (Tavernes), Moulin Communal (Tourtour), Moulin Gervasoni (Tourtour), Coopérative Oléïcole » La Varageoise » (Varages)
Alpes Maritimes : Syndicat Interprofessionnel de l’Olive de Nice (Nice), Moulin communal de Bonson (Bonson), Moulin à huile Moulin de Castagniers (Castagniers), Moulin de Castellar (Castellar), Coopérative Oléicole (Gilette), Huilerie Sainte-Anne (Grasse), Moulin communal (L’Escarène), Moulin communal du Broc (Le Broc), Coopérative Oléicole (Levens), Moulin à huile Emile Tihy (Luceram), Moulin Alziari (Nice), Moulin de la Brague (Oppio), Moulin à huile Roger Guido et fils (Peillon), Moulin Baussy (Spéracedes), Coopérative Oléicole (St-Césaire). »
PETITION A SIGNER :
http://filiere-paysanne.blogspot.fr/2014/05/lunion-fertile-arretons-de-betonner-nos.html
Nous demandons au Gouvernement et au Parlement de donner un rôle décisionnel aux Commissions Départementales de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CDPENAF). Cela est indispensable pour lutter efficacement contre l’urbanisation dramatique des espaces agricoles. Cette mesure est déjà appliquée dans les DOM (Département d’Outre-Mer) depuis 2012. Elle est reconnue comme efficace par les services d’État, les élus locaux et la société civile de ces territoires. Il est donc possible, nécessaire et urgent de l’étendre à la métropole.
Signer et diffusez la pétition en ligne pour préserver les sols cultivables en France :
Cette pétition a été lancée par l’association Filière Paysanne, le 9 avril dernier, avec le soutien de nombreuses organisations et de multiples personnalités médiatiques (Yann Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot, Marie-Monique Robin…), scientifiques (Jean-Pierre Berlan, Philippe Desbrosses, Marc Dufumier…), politiques (Jean-Luc Bennahmias, Emmanuelle Cosse, Corinne Lepage, Michèle Rivasi…).
La liste des signataires officiels est détaillée ci-dessous. Pour lesorganisations et les personnalités qui souhaitent en faire partie, n‘hésitez pas à nous le signaler :
mail : filiere.paysanne@gmail.com / téléphone : 06 17 47 88 78
LES ORGANISATIONS CITOYENNES, PROFESSIONNELLESET SCIENTIFIQUES QUI APPUIENT CETTE DÉMARCHE :
(par ordre chronologique des témoignages de soutien)
LES PERSONNALITÉS SCIENTIFIQUES ET MÉDIATIQUES :
(par ordre chronologique des témoignages de soutien)
LES ÉLUS PARLEMENTAIRES :
(par ordre chronologique des témoignages de soutien)
LES PERSONNALITÉS POLITIQUES (hors Parlement National) :
(par ordre chronologique des témoignages de soutien)
A lire en entier dans « Le Quotidien du médecin » :
« La France est aujourd’hui, selon les données du Centre International de Recherche contre le Cancer, le premier pays au monde pour l’incidence des cancers hormono-dépendants (sein et prostate) et des cancers masculins », souligne le Réseau Environnement Santé qui déplore l’absence de prise en compte du phénomène. « Le plan Cancer n’en parle pas et les perturbateurs endocriniens, principale hypothèse explicative, ne sont mentionnés que marginalement », poursuit l’association.
L’incidence des maladies chroniques augmente davantage que ce que ne voudrait le seul accroissement démographique. L’incidence des cancers hormonodépendants, sein et prostate, ne peut s’envisager sans prendre en considération les perturbateurs endocriniens, principale hypothèse explicative.
Impact sur la santé
Aujourd’hui, deux décès sur trois dans le monde sont le fait des maladies chroniques, en particulier les maladies cardio-vasculaires et respiratoires, les cancers et le diabète. En France, ces maladies progressent 4 à 5 fois plus vite que le changement démographique.
L’expression « perturbateur endocrinien » fait partie du langage commun, scientifique ou non. Cette expression fait référence aux substances chimiques susceptibles de générer des effets nocifs sur la santé du fait de leurs propriétés hormonales. Les perturbateurs endocriniens environnementaux sont ainsi des polluants chimiques qui interfèrent avec le système hormonal. Leur caractéristique principale est un effet agoniste avec les estrogènes. Ils peuvent également avoir un effet anti-androgénique et sont par ailleurs capables de modifier l’expression des gènes.
Cette catégorie est très diversifiée, et comporte par exemple des molécules pharmaceutiques, des pesticides et des plastifiants comme le bisphénol A (utilisé dans la polymérisation de matières plastiques), des détergents, les polychlorobiphényles (ou « pyralènes »), les dioxines, les produits d’incinération, les hydrocarbures aromatiques et les phytoestrogènes.
Leur impact sur la santé comporte trois particularités remarquables. Il commence dès le stade du développement fœtal, période pendant laquelle la pollution entraîne des pathologies à l’âge adulte. De plus, l’environnement module l’expression des gènes au cours de la vie fœtale, comme l’exemple du distilbène l’a montré. Enfin, leurs effets se transmettent sur plusieurs générations.
Conférence environnementale
Les 2 et 3 octobre prochains aura lieu la 3e conférence environnementale. Le Gouvernement a annoncé la réintégration de la santé environnementale dans son programme de la conférence. Par rapport à la conférence de septembre 2013 qui a réuni treize ministres et 500 participants autour de 5 thèmes : l’économie circulaire, les emplois et la transition écologique, la politique de l’eau, la biodiversité marine, la mer et les océans et l’éducation à l’environnement et au développement durable, cette édition officialise le fait que la question santé fait bien partie de la transition écologique.
L’association demande que les acteurs de la santé environnementale soient réintroduits dans le Conseil National de la Transition Écologique, et que le thème central de la conférence 2014 soit « Santé environnementale et crise sanitaire ».
Un coût estimé à 4 milliards
… «
Dr Gérard Bozet
C’est avec stupéfaction que nous avons découvert que « la nouvelle version finale » du projet de loi transition énergétique comportait deux nouveaux articles sur l’enfouissement des déchets nucléaires, alors que la ministre avait annoncé que cette question ne serait pas abordée dans cette loi.
Pire, ces deux nouveaux articles prévoient que l’enfouissement des déchets en couche géologique profonde (c’est le projet CIGEO à Bure) pourrait être démarré par décret, sans passer par l’étape de la loi et un débat public devant l’Assemblée et le Sénat.
Les écologistes s’insurgent doublement contre cette manière de faire. Sur le fond, le Parlement doit être respecté et on ne peut imaginer qu’un sujet aussi explosif soit traité par décret alors qu’il engage le pays sur des milliers d’années. Sur la forme il est scandaleux de glisser en douce des dispositions aussi peu consensuelles sans même les avoir présentées en amont à la commission spécialisée du Conseil national du débat sur la transition énergétique qui travaille depuis plusieurs mois à l’élaboration du texte.
Pour EELV rien ne justifie la précipitation. La loi sur la transition énergique doit au contraire être l’occasion de recadrer le processus en prenant vraiment en compte les conclusions du débat public. Celui ci a montré que le projet CIGEO doit être revu car il n’est « pas mûr », comme l’a reconnu la Directrice de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs lors de son audition en mai par la commission parlementaire d’enquête sur les coûts du nucléaire. Son calendrier doit être revu, ce qui permettra de « donner du temps au temps », pour reprendre et développer les recherches alternatives au stockage en profondeur trop rapidement exclues (notamment l’entreposage en subsurface), et pour mener un test préalable en grandeur réelle avant toute décision.
EELV réclame le retrait de ces articles permettant d’enfouir les déchets par décret et l’application des conclusions du débat public sur le projet CIGEO. «
Julien Bayou, porte-parole national
Sandrine Rousseau, porte-parole national
L’énergie nucléaire a des caractéristiques spécifiques. Et l’une d’entre elles est sans doute la génération spontanée. Dans l’exposé des motifs du projet de loi sur la transition énergétique, remis mercredi 18 juin aux journalistes, il n’est fait aucune mention du projet de centre de stockage de déchets radioactifs (Cigéo), porté par l’Andra. Tel n’est pas le cas du texte de projet de loi, envoyé dans la soirée aux membres du Comité économique, social et environnemental. Dans cette mouture, revue et corrigée, apparaît un nouvel article, situé en 35e position.
LE RETOUR DE CIGÉO
En 7 paragraphes, le gouvernement fixe une feuille de route pour le futur stockage de Bure, conforme aux recommandations faites début mai par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Le texte instaure donc une phase industrielle pilote du centre de stockage, dont les conditions et la durée seront fixées par un décret en Conseil d’Etat. Comme prévu, la date d’ouverture est repoussée à 2025. Le projet de loi impose aussi au gouvernement la rédaction d’un rapport sur «les modalités opérationnelles prévues pour garantir la réversibilité d’un stockage». Ce rapport devra être transmis aux parlementaires d’ici le 31 décembre 2015; lesquels devront légiférer précisément sur le sujet. Reste à savoir quand?
COMMENT PASSER DE 75% À 50%
Autre interrogation: comment la France réussira-t-elle «à porter la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% à l’horizon 2025»[1], tel que l’impose l’article 2 du projet de loi ? Le texte ne prévoit pas de mécanisme permettant, à coup sûr, de réduire d’un tiers la capacité nucléaire d’EDF. D’autant moins que l’Etat s’est abstenu, finalement, de se doter des moyens lui permettant d’arrêter souverainement des réacteurs, contrairement à ce qu’avait promis le président de la République (et rien n’indique que Fessenheim sera fermée prématurément).
Risquons donc une hypothèse. Sur le principe, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’est pas opposée à l’allongement de la durée de vie des 34 réacteurs de 900 mégawatts, à plusieurs conditions. Le gendarme de l’atome entend notamment que le niveau de sûreté des plus anciennes tranches augmente avec le temps et surtout que ses préconisations post-Fukushima soient rapidement mises en œuvre par EDF. Ces dizaines de milliards d’euros de travaux seront réalisés dans le cadre du «Grand carénage» qui nous mène au-delà de 2030.
TRAVAUX ET BAS RÉGIME
A supposer que toutes les tranches de 900 MW voient leur durée de vie allongée par l’ASN, le gros des travaux se situera précisément «à l’horizon 2025» tel qu’indiqué par le projet de loi Royal. En clair, à cette échéance, l’on pourrait voir une dizaine de réacteurs arrêtés pour une longue période, le temps que se fassent les travaux de remise à niveau de la sûreté. Mécaniquement, la part du nucléaire dans la production d’électrons baisserait donc à 50%, voire moins. A cela s’ajoute le fait que le gouvernement prévoit (encore une fois) un fort développement des énergies renouvelables électriques.
Eoliennes, centrales solaires, hydroliennes devront produire 40% de l’électricité française en 2030, indique l’exposé des motifs. Par la suite, rien n’empêche EDF de faire redémarrer les réacteurs «remis à niveau», sans pour autant les faire fonctionner au maximum de leur puissance. Selon le prix de l’électricité sur les marchés voisins et la capacité de production prévisible des énergies renouvelables, EDF pourra moduler la production de ses réacteurs. «Il n’est déjà pas rare qu’à certaines périodes creuses, les réacteurs tournent à la moitié de leur puissance», confirme-t-on à la Société française d’énergie nucléaire (SFEN).
SCÉNARIO COMPLOTISTE
Interrogé par le JDLE, Denis Baupin ne croit pas à ce scénario, qu’il qualifie volontiers de«complotiste». Pour le député EELV de Paris, le projet de loi prévoit l’instauration d’une programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui, sur 8 ans, obligera EDF à fermer une vingtaine de réacteurs, dont les deux tranches de Fessenheim. Le dispositif est bien prévu par le projet de loi. Mais la dernière programmation pluriannuelle des investissements électriques (PPI, l’ancêtre de la PPE) prévoyait aussi 25 gigawatts éoliens en 2020. Un objectif qui ne sera jamais tenu. Pas plus que les 3% de baisses annuelles d’émission de GES imposées par la loi du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique. «Avoir une garantie sur un objectif à 10 ans, c’est vrai que je ne sais pas faire», reconnaît d’ailleurs le vice-président de l’Assemblée nationale.
QUID DE LA TAXE NUCLÉAIRE ?
Dernière interrogation: l’ASN aura-t-elle les moyens de mener sa mission à bien? Car avec la multiplication des contrôles à réaliser sur le vieillissement des réacteurs, la prochaine mise en route de l’EPR, le suivi de la construction des noyaux durs «post-Fukushima», l’ouverture de Cigéo, l’hypothétique fermeture de Fessenheim et l’encadrement du Grand carénage, l’ASN et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), son appui technique, manquent de bras.
Au début de l’année, le patron des gendarmes du nucléaire, Pierre-Franck Chevet, estimait à 200 le nombre d’experts à embaucher d’urgence pour que les deux institutions-clés de la sûreté nucléaire puissent faire face à l’accroissement annoncé de leur charge de travail. Soit un budget supplémentaire de 50 millions d’euros. Et pour réduire sa dépendance au budget de l’Etat, Pierre-Franck Chevet proposait de ne plus financer l’ASN qu’au moyen d’une taxe payée par les opérateurs nucléaires (EDF, Areva, CEA). Une taxe qui ne figure pas dans le projet de loi Royal. Pas plus que la proposition de taxe «sur les gains financiers du parc nucléaire», imaginée en septembre dernier par Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre. »
[1] Aujourd’hui, le parc nucléaire français fournit, en moyenne, 75% de l’électricité consommée en France.
Ramallah occupée, 12 juin 2014 – Depuis le 24 avril, plus de 100 détenus et prisonniers palestiniens sont en grève de la faim pour protester contre la politique de détention administrative d’Israël (voir ci-dessous)
Le 9 juin, une proposition de loi d’initiative gouvernementale pour permettre l’alimentation forcée des grévistes de la faim a été adoptée en première lecture au Parlement israélien, la Knesset. Le passage en deuxième et troisième lecture doit intervenir en une procédure accélérée la semaine prochaine.
La police secrète israélienne, le Shin Bet ou Shabak (connue aussi en tant que GSS, ISA) a encouragé le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahu à imposer cette mesure législative aussi vite que possible, avec l’intention explicite de briser la grève de la faim plutôt que dans un souci du bien-être des grévistes.
L’alimentation forcée est considérée comme une torture par la déclaration de Malte de l’Association Médicale Mondiale et a été condamnée par le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture et par d’autres organes des Nations Unies.
L’Association Médicale Israélienne (AMI) a désapprouvé publiquement la mesure législative et a annoncé que ses membres ne s’y soumettraient pas. Cependant, les médecins travaillant pour le Service des Prisons Israélien ne sont pas membres de l’AMI. L’organisme chargé de superviser et de surveiller les médecins en Israël est le Ministère de la Santé, qui, malheureusement, est un des principaux soutiens et promoteurs de la mesure législative.
En accord avec l’approche prise par le Shin Bet et le Premier Ministre Netanyahu, le Ministère de la Santé est aussi en train d’adopter maintenant de nouvelles restrictions plus rigoureuses sur les contacts des médecins indépendants extérieurs avec les grévistes de la faim, malgré le fait que le droit des prisonniers de voir un médecin indépendant est partie intégrante à la fois du droit israélien et des normes internationales.
Qu’est-ce que la Détention Administrative ?
Forme d’internement sans jugement, la détention administrative peut être ordonnée par un commandant militaire israélien dans les territoires palestiniens occupés (tpo), fondée sur « des raisons de sécurité », qui sont assez larges pour englober des activités politiques pacifiques et en pratique tout acte d’opposition à l’occupation israélienne. Au 1er mai 2014, 192 Palestiniens étaient détenus en détention administrative en Israël. Les détenus sont emprisonnés sans jugement, et ni eux, ni leurs avocats, ne sont autorisés à voir les « preuves secrètes » utilisées contre eux. Alors que les détenus peuvent faire appel de leur détention devant un tribunal militaire, un tel droit n’a plus aucun sens en l’absence de la connaissance des renseignements sur lesquels l’ordre de détention est fondé. La validité des ordres de Détention Administrative est de six mois à la fois et ils peuvent être renouvelés indéfiniment. Selon des témoignages recueillis par des organisations de défense des droits de l’homme, des détenus ont été emprisonnés en détention administrative pour des durées allant de un mois jusqu’à six ans. La fréquence de l’utilisation de la détention administrative a été fluctuante au cours de l’occupation israélienne. Elle a été utilisée de façon spécifique en tant que moyen de punition collective à l’encontre des Palestiniens s’opposant à l’occupation. Le Comité des Nations Unies sur l’Elimination de la Discrimination Raciale a récemment exprimé son opinion, selon laquelle la pratique israélienne en cours de la Détention Administrative est « discriminatoire et constitue une détention arbitraire selon le droit international sur les droits de l’homme ». L’Union Européenne a aussi condamné l’usage de cette mesure.
Ce que vous pouvez faire :
Contactez votre association médicale nationale et l’Association Médicale Mondiale et demandez leur de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de retirer la loi : doh@wma.net ; wma@wma.net
Contactez le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture, le Professeur Juan Mendez et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer : urgent-action@ohchr.org
Contactez la Haute Représentante de l’Union Européenne, la Baronne Catherine Ashton, et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer : Catherine.ashton@ec.europa.eu
Contactez votre député-e et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer.
La position de l’AMI : http://www.ima.org.il/ENG/ViewCateg…
Articles de presse récents :
Guardian :
http://www.theguardian.com/world/20…
Haaretz :
http://www.haaretz.com/news/nationa…
http://www.haaretz.com/news/diploma…
http://www.haaretz.com/news/middle-…
Sites Internets relatifs à la question :
http://www.phr.org.il/default.asp?P…
www.Addameer..org
www.Adalah.org
www.stoptorture.org.il
http://www.mezan.org/en/
Tentative d’Israël de briser la grève de la faim : Arrière-plan
En 2012, des détenus et prisonniers palestiniens se sont engagés dans de multiples grèves de la faim, ayant pour but de mettre un terme à la politique de Détention Administrative tout comme de chercher à améliorer les conditions de détention et de rétablir les visites des familles de la Bande de Gaza et de Cisjordanie, qui avaient été interrompues. Malgré les mesures punitives contre les grévistes, les grèves de la faim ont été largement couronnées de succès, menant à la libération de plusieurs détenus administratifs tout comme à un accord sous l’entremise de l’Egypte entre la direction des prisonniers et la Service des Prisons Israélien, qui comprenait un engagement à respecter la plupart des demandes des grévistes. Cette année, comme le nombre des détenus administratifs augmentait à nouveau progressivement et que les conditions de détention ne s’amélioraient pas, une nouvelle grève de la faim collective a été déclarée le 24 avril. Comme la grève de la faim gagnait de l’ampleur et des soutiens, la réponse du Service Israélien des Prisons s’est faite plus hostile. Le personnel pénitentiaire a mis en œuvre des pressions sur les grévistes de la faim, pour casser leur mouvement de protestations, de différentes façons comprenant l’isolement par rapport au monde extérieur par le refus des contacts avec les avocats, les médecins indépendants et la famille, la séparation des autres prisonniers par l’isolement cellulaire et des transferts fréquents d’une prison à l’autre, et des mesures punitives telles que des raids dans les quartiers des prisonniers en grève, la confiscation des biens personnels et des amendes. Le personnel médical du SPI a été impliqué dans ce processus en donnant la préférence aux intérêts du système pénitentiaire plutôt qu’à ses obligations envers leurs patients, en infraction avec les normes médicales professionnelles et éthiques. On a fait aller et venir les grévistes de la faim entre les différents services médicaux du système public de santé.
L’accès à un conseil juridique digne de confiance et à des médecins indépendants est crucial pour que les grévistes puissent prendre en conscience et en étant renseignés les décisions concernant leurs actions, mais les médecins de Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël et les avocats des détenus n’ont pu obtenir de rencontrer que quelques-uns des prisonniers en grève de la faim après des appels répétés devant les tribunaux.
Pour informations et mise à jour sur cette question s’il vous plaît contactez les Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël : Amany Dayif à amanydayif@phr.org.il, ou Hadas ZIv àhadas@phr.org.il «
Cet appel est lancé par :
Adalah – Centre Juridique pour les Droits de la Minorité Arabe en Israël (Haïfa)
L’Association Addameer de Soutien aux Prisonniers et des Droits de l’Homme (Ramallah)
Le Centre Al-Mezan pour les Droits de l’Homme (Gaza)
Le Comité Public contre la Torture en Israël (Jerusalem-Ouest)
Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël (Jaffa – Tel Aviv)
La FRANCE est le 1er pays au monde pour : LES CANCERS SEIN + PROSTATE
Les CANCERS MASCULINS POURQUOI ?
La Santé environnementale est la réponse à la crise sanitaire
DOSSIER DE PRESSE Mardi 17 juin 2014
Contact presse
– André Cicolella, Président et porte-parole du RES, 06 35 57 16 82
1 INTRODUCTION
Aujourd’hui, 2 décès sur 3 dans le monde sont le fait des maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires ou respiratoires, cancers, diabète…). En France, ces maladies progressent 4 à 5 fois plus vite que le changement démographique. Le cancer touche 1 homme sur 2 et 2 femmes sur 5 (1000 personnes par jour). Les surcoûts générés (de l’ordre de 400 milliards € en 15 ans) font imploser le système de santé.
La croissance des maladies chroniques ne peut s’expliquer par les seuls facteurs classiques du vieillissement, du dépistage et du mode de vie : notre environnement est en cause. Mais la réalité de cette crise sanitaire est encore largement niée.
La Stratégie Nationale de Santé, en l’état actuel de sa préparation, n’est pas définie par rapport à cette épidémie.
UN EXEMPLE FRAPPANT DU DENI : LE CANCER
La France est aujourd’hui, selon les données du Centre International de Recherche sur le Cancer, le premier pays au monde pour l’incidence des cancers hormono-dépendants (sein et prostate) et des cancers masculins.
Mais le plan Cancer n’en parle pas et les Perturbateurs Endocriniens, principale hypothèse explicative, ne sont mentionnés que marginalement dans ce plan.
SOMMAIRE
Introduction ………………………………………………………………………………………………………………………………. 2
La France 1er pays au monde pour l’incidence des cancers hormono-dépendants et masculins, JE FAIS LE CALCUL……………………………………………………………………………………..3
La France 1er pays au monde pour l’incidence des cancers hormono-dépendants et masculins, POURQUOI ? ….7 Faire face à l’épidémie de maladies chroniques : un enjeu de santé environnementale …………………………………………………………………………………………. 8
Les demandes du RES …………………………………………………………………………………………….. 8
La France 1er pays au monde pour l’incidence des cancers hormono- dépendants et masculins, JE FAIS LE CALCUL…
Réalisé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à partir des données du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), le site Globocan fournit de nombreuses données sur l’incidence, la mortalité et la prévalence de différents type de cancer et ce à l’échelle nationale pour 184 pays. Les estimations sont présentées pour chaque sexe et par groupe d’âge pour l’incidence et la mortalité.
La base Globocan est mise à jour annuellement à partir des estimations et statistiques de l’année précédente. Elle constitue une source d’information importante pour comprendre l’épidémie de maladies chroniques dans le monde.
Connectez-vous sur : http://globocan.iarc.fr/Default.aspx
Cliquez sur l’onglet ONLINE ANALYSIS puis dans TABLES sur Incidence/Mortality Populations by cancer
Pour le cancer du sein
Cliquer sur breast, puis sur > et sous l’item Results sorted by sélectionner ASR(W)
ASR(W) Age Standardized Rate est le taux standardisé sur l’âge, c’est-à-dire le taux correspondant au taux d’une population standard au niveau mondial. Cela permet d’éliminer l’effet lié à la structure démographique d’un pays et donc de faire des comparaisons entre pays.
Cliquer sur Execute : la liste des pays apparaît par ordre décroissant. Les chiffres en caractères gras sont ceux des différentes zones.
A comparer à d’autres pays : USA : 347 ; Allemagne : 324 ; Italie : 313 ; Grande-Bretagne : 284 ; Pologne : 269 ; Japon : 260 ; Grèce : 195 ; Qatar 104 ; Oman : 79
Ces chiffres sont des chiffres correspondants à une population standard mondiale. Cela élimine le facteur vieillissement comme facteur explicatif.
Un pays européen comme la Grèce a donc 2 fois moins de cancers masculins, 4 fois moins de cancers sein + prostate. A Oman, 5 fois moins de cancers masculins, 6 fois moins de cancers sein + prostate …
Ces chiffres concernent la France métropolitaine. Les chiffres à la Réunion sont nettement plus bas respectivement de 101 (cancers sein + prostate) et 243 (cancers masculins). Pourtant même système de santé, même système d’accès aux soins.
AVC : + 58 % ; Artériopathie : + 62 % ; Insuffisance cardiaque : + 105 % ; Diabète + 54 % ; + 31 % ; Insuffisance respiratoire grave : + 32 % ; Parkinson : + 54 % Cancer : + 22 % ;
En région, les taux les plus élevés sont retrouvés pour :
Maladie coronaire :
Les disparités entre pays apportent un éclairage sur l’épidémie de cancers dans le monde
Quelques exemples (les pays cités sont des pays ayant un système de santé classé dans les premières catégories selon le CIRC) :
Faire face à l’épidémie de maladies chroniques : un enjeu de santé environnementale
L’OMS organise à New York la Conférence New York + 3, les 10 et 11 juillet 2014. L’objet de cette conférence est de faire le point sur l’avancée par rapport aux objectifs définis lors de la conférence de New York le 21 sept 2011 par les 184 chefs d’Etat et de gouvernement.
La France peut se prévaloir d’avoir fait avancer le dossier perturbateurs endocriniens en prenant des décisions d’interdiction du bisphénol A dans les biberons et dans les contenants alimentaires, ainsi qu’en adoptant le 29 avril dernier la Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens.
Le 12 juin dernier, la France a réuni autour des principes de la SNPE une coalition de 6 pays : la France + Autriche, Belgique, Danemark, Pologne, Suède. La Suède a poursuivi la commission européenne de la Cour Européenne de justice pour manquement à ses obligations en n’ayant pas retenu une définition des Perturbateurs endocriniens comme elle s’y était engagée.
Les demandes du RES
La France doit s’affirmer comme le pays leader dans la lutte contre l’épidémie de maladies chroniques à l’occasion de la Conférence New York + 3 les 10 et 11 juillet 2014
1 Collectif Interassociatif Sur la Santé : http://www.leciss.org/
Les écologistes demandent ainsi que les engagements de plafonnement de la production d’électricité d’origine nucléaire à 50% en 2025 soient inscrits dans la loi, que la durée de vie des centrales soit actée, que la fermeture de réacteurs et centrales anciennes et moins sûres comme Fessenheim précisée et que l’État ait la main sur la politique énergétique et puisse réellement l’imposer à EDF.
En matière de logement, les mesures annoncées pour favoriser la réhabilitation thermique vont dans le bon sens en facilitant l’accès au financement à court terme, mais pêchent sur le développement d’une vision stratégique à long terme. Sur les énergies renouvelables, l’enjeu est autant industriel que de production et de consommation. L’ambition est là aussi de mise pour changer de braquet.
Un seul exemple illustre facilement cette mécanique : l’obligation de rénover les bâtiments est un outil formidable et structurant pour notre économie pour tout à la fois créér des emplois non-délocalisables, baisser les factures des ménages et réduire les émissions de gaz à effets de serre. Mais l’obligation sans les aides au financement, c’est faire peser une lourde charge sur les ménages. L’épargne et les moyens doivent être réorientés pour faciliter ces investissements, et le tiers financement – qui permet la prise en charge des travaux de rénovation d’un logement par un opérateur sans que le propriétaire ne débourse un euro – doit être facilité.
Chômage, urgence climatique, péril nucléaire, risques d’insécurité énergétique liés à notre dépendance aux ressources fossiles… Face à ces défis, les écologistes rappellent que la loi sur la transition énergétique est une opportunité historique, qu’il est urgent de changer notre trajectoire de consommation et de production. Pour cela il faut s’en donner les moyens. »
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux d’EELV
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Bruxelles, le 18 Juin 2014 – L’exposition à des perturbateurs endocriniens pourrait coûter jusqu’à 31 milliards d’euros par an à l’Union européenne (UE), selon un rapport publié aujourd’hui par l’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL). (1)
Les calculs ont établi une liste de maladies et troubles identifiés par les scientifiques experts des PE des perturbateurs endocriniens comme hormono-dépendants :
Nombre de ces pathologies connaissent une augmentation rapide. Par exemple, hormis les pays où la prévalence était déjà élevée comme les Pays-Bas et l’Autriche, le cancer de la prostate est en augmentation rapide dans tous les pays de l’UE et on assiste à une hausse dramatique des cas de cancer du sein dans les pays du Sud et de l’Est (2). La prévalence élevée de l’autisme et du ADHD est devenue alarmante. Par ailleurs, les experts estiment que les perturbateurs endocriniens ont un impact particulier sur la baisse de QI qui empêche les enfants d’exploiter tout leur potentiel. Les effets d’une exposition fœtale aux perturbateurs endocriniens, ne sont pas visibles tout de suite, à l’image des risques plus élevés de cancer hormono-dépendant et de baisse de la qualité du sperme.
HEAL a sollicité le Dr Alistair Hunt de l’Université de Bath, économiste environnemental, et le Dr Julia Ferguson, professeure invitée à la UK Cranfield School of Management pour calculer les coûts globaux associés à ces maladies. Selon leurs estimations, ces coûts s’élèveraient entre 636 et 637 milliards d’euros par an (3). Des chiffres très probablement sous-estimés à cause par exemple de l’absence de données sur les coûts associés aux pathologies identifiées.
Seule une partie des coûts liés aux troubles hormono-dépendants peut être attribuée à l’exposition aux perturbateurs endocriniens. D’autres facteurs majeurs tels que la susceptibilité génétique, le mode de vie – régime alimentaire, tabagisme ou manque d’activité physique – doivent aussi être pris en compte. Cependant, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a noté que la « charge environnementale des maladies » liée aux produits chimiques est très probablement sous-estimée à cause du manque de données (4).
Une récente étude américaine (USA) a ainsi estimé que le seul bisphénol A (BPA) migrant à partir des contenants alimentaires vers les aliments contribuerait à hauteur de 1,8% à l’obésité infantile (5). Sur cette base, on peut estimer raisonnablement que la contribution de toutes les expositions à des perturbateurs endocriniens est comprise entre 2 et 5%. Une contribution de 5% des expositions à des perturbateurs endocriniens aux troubles hormono-dépendants serait équivalente à environ 31 milliards d’euros par an pour les 28 Etats membres de l’UE (1).
Ces dix dernières années, les données faisant état de liens entre expositions à des perturbateurs endocriniens et troubles de la santé chez l’être humain se sont multipliées, comme le montre un rapport de l’OMS paru en 2013. En tant que plus haute autorité de santé sur le plan international, l’OMS conclut clairement que l’exposition humaine aux perturbateurs endocriniens représente une « menace globale » à laquelle il faut réagir. (6)
Les chiffres pour la France
Le rapport de HEAL estime pour la France le coût des pathologies hormono-dépendantes, indépendamment des facteurs de risque associés, à près de 82 milliards par an (tableau 1). Si 5% de ce total était directement lié à une exposition aux perturbateurs endocriniens, on peut estimer les coûts de l’exposition aux perturbateurs endocriniens pour la France à près de 4 millions par an (tableau 2).
HEAL demande que l’ensemble des réglementations européennes évoluent pour réduire les expositions aux perturbateurs endocriniens. L’UE doit également mettre en place un calendrier pour permettre d’identifier puis de remplacer les perturbateurs endocriniens par des alternatives plus sûres.
“Nous attendions de la part de la Commission européenne un paquet législatif perturbateurs endocriniens il y a un an déjà, comprenant une nouvelle stratégie perturbateurs endocriniens, ainsi que des critères de définition pour appliquer les règlements pesticides et biocides qui interdisent les perturbateurs endocriniens. Nous attendons toujours ces mesures. Alors que les données scientifiques sur les effets néfastes des perturbateurs endocriniens se multiplient, des pays de l’UE prennent les devants en interdisant certains PE. La Suède a décidé d’attaquer la Commission européenne devant la Cour de Justice de l’UE pour son retard dans ce dossier. Par ailleurs, lors du conseil des ministres de l’environnement de l’UE du 12 juin dernier, cinq pays ont soutenu la délégation française qui, forte de sa récente Stratégie nationale, a obtenu l’inscription des risques des perturbateurs endocriniens pour la santé à l’ordre du jour de la réunion (7). Le temps écoulé sans réduction des expositions est autant de temps pendant lequel les populations payent l’addition par la dégradation de leur état de santé. « , conclue G. Jensen.
L’UE a certes adopté des mesures législatives ciblées sur certains perturbateurs endocriniens, sur la base du principe de précaution, à l’image de l’interdiction du BPA dans les biberons en plastique dans en 2011. Plusieurs pays ont également pris des mesures nationales sur d’autres substances. Le recul et les nouvelles données scientifiques disponibles montrent clairement que les actions législatives pour protéger et améliorer la santé mises en œuvre par le passé – même en l’absence de 100% de preuves d’effets néfastes – sont justifiées (8). Les mesures de contrôle du tabagisme, prises avant la mise en évidence par les scientifiques d’une explication biologique du lien causal, en sont une bonne illustration. »
Notes
1. Dépenses de santé en Europe : quelle part liée à l’exposition aux perturbateurs endocriniens ? http://www.env-health.org/news/latest-news/article/health-costs-in-the-eu-how-much-is (en anglais)
2. Déclaration de Berlaymont signée par 89 scientifiques en faveur de mesures sur les perturbateurs endocriniens,http://www.env-health.org/resources/press-releases/article/heal-responds-to-berlaymont
3. Estimation des coûts économiques par pays des maladies et troubles liés à l’exposition aux perturbateurs endocriniens, rapport technique du Dr Alistair Hunt de l’Université de Bath, économiste environnemental, et du Dr Julia Ferguson, professeure invitée à la UK Cranfield School of Management
Tableau 1 : coûts totaux des pathologies hormonaux-dépendantes par pays (millions d’euros)
|
Tableau 2 : Chiffres estimés par pays d’une contribution possible des expositions aux PE à 5% des coûts liés aux maladies et troubles hormono-dépendants, estimations de HEAL
|
4. Prüss-Ustün et al. 2011, “Knowns and unknowns on burden of disease due to chemicals: a systematic review”, Environmental Health 2011, 10:9. http://www.ehjournal.net/content/10/1/9
5. Personne ne connaît la contribution exacte de l’exposition aux perturbateurs endocriniens dans le coût global des maladies chroniques Trasande L, 2014,“Further limiting Bisphenol A in food uses could provide health and economic benefits” disponible sur content.healthaffairs.org/content/early/2014/01/16/hlthaff.2013.0686 estime que
que le seul bisphénol A (BPA) migrant à partir des contenants alimentaires vers les aliments contribuerait à hauteur de 1,8% à l’obésité infantile. Il semble donc raisonnable d’estime ce chiffre entre 2 et 5%.
6. État de la Science sur les perturbateurs endocriniens, rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 2012. Rédigé par Ake Bergman, Jerrold J. Heindel, Susan Jobling, Karen A. Kidd et R. Thomas Zoeller
7. Conseil des ministres, Communiqué de presse, 3320ème réunion du Conseil Environnement, Luxembourg, 12 juin 2014 http://consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/envir/143188.pdf
8. « Signaux précoces et leçons tardives », Vol I & II. http://www.eea.europa.eu/publications/late-lessons-2
Contacts presse:
Lisette van Vliet, senior policy advisor, HEAL, lisette@env-health.org +32 2 234 36 45/ +32 484 614 528
Elisabeth Ruffinengo, responsable plaidoyer, WECF France, elisabeth.ruffinengo@wecf.eu, 04 50 83 48 13 / 06 74 44 77 00
Pauline Barthellemy, chargée de communication, Réseau Environnement Santé,pberthellemy.res@gmail.com, 06 11 41 13 54
Nadine Lauverjat, chargée de mission, Générations Futures, nadine@generations-futures.fr, 06 87 56 27 54
» Europe Ecologie Les Verts apporte son soutien aux professionnels du spectacle en grève pour dénoncer la signature de l’agrément de l’accord Unédic par le Ministre du travail. Sur l’ensemble des territoires, les intermittents en grève, pourront compter sur le soutien des élus et des militants écologistes.
Plutôt que de fragiliser les conditions de vie des intermittents, le rôle des pouvoirs publics et partenaires sociaux doit être de travailler à la sauvegarde et l’amélioration d’un régime qui joue un rôle fondamental dans le maintien d’un tissu culturel riche sur l’ensemble des territoires.
EELV appelle à la réouverture de négociations basées sur les travaux des commissions parlementaires et propose la contribution de sa Commission culture au débat. «
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole
Mardi 24 juin 18h30-20h Place Masséna RESF 06 organise un cercle exceptionnel.
2004 : création de RESF par des parents et enseignants scandalisés de l’intrusion de la police venue arrêter des enfants dans des écoles. Un élan extraordinaire dans toute la France, une opinion alertée, des familles libérées, des expulsions empêchées, des enfants scolarisés, mais aussi des échecs et des durcissements, des promesses non tenues, l’esprit des lois détourné.
Après 10 ans de résistance citoyenne, de démarches, de parrainages, de veilles, de manifs, d’appels aux politiques, de pleurs, de sourires d’enfants, de victoires partielles, de déceptions, de rencontres merveilleuses, nous sommes encore là, notre détermination reste intacte, nous continuerons notre action et manifesterons fermement notre colère tant que des familles et des jeunes, maintenus dans l’irrégularité, seront maltraités et humiliés.
Merci de partager cet événement.