Archives de catégorie : Civilisation – Humanisme – Laïcité

Respect et grande admiration pour le courage nos sœurs et nos frères juifs qui ont commencé à dire « Pas en notre nom » jusqu’au sacrifice terrible et ultime de leur Vie

La Résistance est une des constantes et une mesure du degré d’humanité et d’empathie d’un individu.

La Solidarité avec ceux qui souffrent de la façon le plus terrible est un degré supplémentaire d’Humanité : par exemple les Justes qui ont aidé le peuple juif dans la tourmente de l’Europe tombée dans le nazisme, en sont le soleil qui illumine notre monde. De même pour ceux qui ont aidé les autres nombreuses victimes de tous ces régimes totalitaires extrémistes.

A lire dans Le Monde :

 » La « protestation extrême » d’Aaron Bushnell, qui s’est immolé pour la Palestine à Washington

Une veillée et une manifestation sont organisées à New York, le 27 février, devant un centre de recrutement de l’armée américaine pour le jeune soldat Aaron Bushnell, qui s’est immolé par le feu devant l’ambassade d’Israël à Washington, le 25 février, dans un acte de protestation contre la guerre entre Israël et le Hamas.

Décès de « Michel Rocard, grand homme politique, député européen, homme de conviction et de dialogue »: rappel de mon article du 15 avril 2009

Je remets mon article du 15 avril 2009 sur Nice Ecologie, suite au décès de Michel Rocard. Un grand Homme qui disparait.

Il n’en reste plus beaucoup de cette énorme stature dans la France de 2016 🙂

« Dans ce déferlement de méconnaissance, d’ignorance ou de bêtise, de mensonges, de racisme qui n’ose même pas dire son nom, il y a quand même beaucoup d’hommes politiques qui raisonnent, réfléchissent et agissent en France et en Europe.

A l’opposé du Président Français, Michel Rocard en fait partie. Comme l’ancien secrétaire d’état aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet.

Quand Michel Rocard aborde la future adhésion turque, c’est avec raison. Car il a une excellente connaissance de la géostratégie, de l’économie mais aussi des atouts apportés par ce pays à l’UE et une vision saine de notre avenir commun d’Européens et d’Euro-Méditerranéens.

J’ai lu sur son blog :

 » Merci également à tous les blogueurs qui y ont consacré un billet. Je pense par exemple à Michel Cavallier, Nelly Margotton, André Minetto, Henry Moreigne et Daniel Riot, et tant d’autres encore que je ne peux tous nommer ici. Enfin merci à ceux qui sont venus sur ce blog débattre de ce «Oui à la Turquie ». Soyez assurés que toutes ces contributions nous sont utiles, à ma co-auteur Ariane Bonzon et à moi–même. Elles nourrissent notre réflexion et nos prochains écrits sur le sujet. » Michel Rocard

Une remarque: parmi les pseudos arguments souvent agités avec frénésie contre la Turquie, sa localisation en Asie; et Chypre, pays d’UE, ce qui est une bonne chose, ils la situent où ? De toute façon, c’est d’Eurasie qu’il faut parler en géographie physique ( discipline scientifique ), le reste n’est que vue de l’esprit; alors …

Voici son article complet sur son blog :

http://www.ouialaturquie.fr/2009/01/michel-rocard-se-retire-de-la-vie-politique-mais-pas-du-débat-public-.html?cid=6a00e54f0222c0883401156ee1f4cd970c

 » Les médias ont rendu public mon retrait de la vie politique. Mon mandat de député européen s’achève ce mois-ci. Mais je ne quitte pas la vie publique, et comme chacun d’entre vous le sait, je reste plus que jamais un homme engagé. Simplement, je vais pouvoir me consacrer entièrement aux questions qui me paraissent urgentes et décisives, comme celle de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, qui m’a conduit à écrire Oui à la Turquie et à ouvrir ce blog.

Ecrit pour mieux se connaître et se comprendre, entre France, Turquie et Europe, « Oui à la Turquie » sera bientôt publié en turc. Je m’en réjouis car il a rempli l’un de ses objectifs: établir une passerelle entre nos deux pays.
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Nice le Conseil municipal de trop lundi 25 avril 2016 : « Nous ne sommes pas dupes des intentions du maire. Ce conseil municipal extraordinaire n’a pas lieu d’être

Conseil municipal de lundi Nice: « Nous ne sommes pas dupes des intentions du maire.
Ce conseil municipal extraordinaire de lundi n’a pas lieu d’être.

En utilisant tous les prétextes pour refuser l’implantation d’une mosquée dans la plaine du Var, le Maire attise et instrumentalise le climat délétère qui règne ces derniers mois en France.
Les 5 délibérations qui nous sont proposées n’ont pour seule et unique intention que de pointer du doigt une communauté.

En s’immisçant dans les affaires d’un culte, le Maire transgresse la loi de 1905 sur la séparation de l’église et de l’Etat qui assure non seulement la liberté de conscience mais aussi celle des moyens des organisations religieuses à pratiquer leur culte sous le contrôle des services de l’Etat afin d’éviter toutes dérives sectaires comme la loi l’exige.

En ces temps difficiles pour notre pays, traversé par une crise sociale, politique et économique, il appartient aux élus de la république, que nous sommes, d’apaiser les débats et d’être des fédérateurs du vivre ensemble en respectant scrupuleusement la laïcité.

Nous ne pouvons pas accepter que Monsieur le Maire joue avec les institutions de notre république à des fins électoralistes.

Le débat qui se prépare sur les élections partielles dans la 5ème circonscription des AM, qu’il entend préserver du FN, n’a rien à gagner dans des surenchères nauséabondes. Nous le ferons savoir lundi et ne tomberons pas dans le piège d’un faux débat sur la laïcité que le maire de Nice nous tend. »

« Vu du Sénat #46: Quand les « Arabes » prennent le pouvoir par la plume: ces rapports qui font trembler le gouvernement » par Esther Benbassa, Sénatrice ( EELV )

A lire en entier dans le Huffingtonpost

http://www.huffingtonpost.fr/esther-benbassa/quand-les-arabes-prennent_b_4451281.html?utm_hp_ref=france

« Cinq rapports, des centaines de pages, qui dormaient sur le site du Premier Ministre depuis un mois. L’un des auteurs de ces textes, avec qui je travaille depuis des années, m’a confirmé au téléphone qu’il pensait depuis longtemps déjà qu’ils étaient enterrés. Mais, contexte préélectoral oblige, la droite s’en est emparée ce vendredi pour mettre le feu et tenter de déstabiliser l’exécutif et de se gagner quelques voix à sa propre (extrême) droite. Et elle a concentré toutes ses attaques, comme elle en a l’habitude depuis des lustres, sur un tout petit passage relatif à la suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires, concernant, notamment, le « voile ». Tout juste neuf lignes. Rien de plus. Mais c’était déjà trop ! En tout cas suffisant…

La France a mal à son islam

Ce qui fait mal à la France, c’est son islam. Et la bronca des derniers jours nous le rappelle. Le voile, toujours le voile, agité comme un épouvantail, brandi à nouveau à chaque échéance électorale pour pallier l’absence de contenu des programmes politiques ! L’excitation est générale, touchant aussi bien les copéistes que les marinistes (ou néo-lepénistes) en perpétuelle concurrence.

La laïcité, « valeur suprême » de la République, est sollicitée inlassablement par les uns comme par les autres. Une laïcité qui, on l’oublie, émerge finalement assez tard dans l’histoire de cette République, et qui relève plus d’un contrat que d’une valeur. Mais quand on est bien à court d’arguments et de projets, voilà qu’elle sert d’armure pour cacher – ou pour se cacher – son islamophobie.

Je dirai en un mot qu’il y a une laïcité éthique, qui est le ciment de notre vivre-ensemble, et une autre, qui divise, synonyme, dans le meilleur des cas, d’une crispation, guère nouvelle, à l’endroit de l’islam en France, et dans le pire des cas, d’un rejet profond, voire d’une haine, des musulmans.

Cette instrumentalisation de la laïcité par nos responsables politiques de droite et d’extrême droite à des fins purement électoralistes n’illustre rien d’autre que leur impuissance, leur manque d’imagination, leur incapacité à produire un discours crédible. Ce qui donne une justification de plus au désamour des Français à l’égard de tous leurs élus.

A gauche, l’invocation de la laïcité ne sert ordinairement pas les mêmes objectifs, le rejet de l’islam ne lui est pas aussi consubstantiel. Mais ne nous cachons pas la face : les motifs d’inquiétude sont réels là aussi, lorsque la laïcité est mise en avant comme valeur « non négociable ». Non négociable en quoi ? Pourquoi ? La laïcité n’est-elle pas aussi ce qui doit permettre la libre expression des religions, tant quelle ne menace pas la neutralité de l’Etat ?
En quoi, par exemple, une mère de famille musulmane à la tête couverte d’une écharpe menace-t-elle cette neutralité lorsqu’elle demande à accompagner des élèves dans une sortie scolaire? La question du port du voile à l’école justifiait-elle une loi, et une interdiction sans recours, alors que ce dont nous avons besoin, pour faire société, est d’abord d’espaces de dialogue et de négociation ? Ne pouvait-on convaincre les élèves par des arguments plutôt que d’interdire et de sanctionner sans explication?

J’abandonne cet épineux sujet à la réflexion de M. Peillon, patron de l’éducation. Mais cela ne m’empêche pas de me demander quels sont les moyens à mettre en œuvre pour que l’islam sorte du registre de la polémique et de la stigmatisation, qui mène directement au repli.

Courage, fuyons !

Bien sûr, le Président de la République a pris la parole de Guyane où, par malchance, il se trouvait quand Paris était en ébullition, pour assurer à ses détracteurs que la question du voile avait été définitivement « tranchée par le législateur » et qu’on n’avait pas à y revenir. Le Premier Ministre, très mal à l’aise, a fait ce qu’il a pu, lui aussi, pour calmer le jeu. Et voilà. Et voilà comment cinq rapports ont été sacrifiés sur l’autel de l’islamophobie des uns et de la frilosité des autres.
Puisque chaque fois qu’on propose une idée intéressante ou novatrice, notre exécutif, les yeux fixés sur la droite et l’extrême droite, se montrant vite effarouché, fait marche arrière sans hésiter, histoire de ne pas risquer de perdre trop de voix au centre, et même à gauche, bien sûr, une gauche pas toujours moins conservatrice que la droite.

Et tout cela, cette fois-ci, quand on annonce, pour les municipales, des triangulaires avec le FN qui sauveront (peut-être) le PS. In fine, une crainte alibi justifiant de ne pas prendre trop de « risques ». Le résultat ? L’impopularité qui touche de plein fouet le cœur même de la gauche. On pourrait parler là du serpent qui se mord la queue… A force, ça devrait lui faire mal.

La vérité qui blesse

Mais revenons aux rapports, que peu de ceux qui s’en offusquent ont lus, probablement. Alors, ces rapports, ils disent quoi, ils proposent quoi ? Rien de plus et rien d’autre que ce qui se dit et que ce qu’on propose, depuis des années, dans les milieux universitaires. Rien de bien révolutionnaire.

Utiliser le mot « intégration » à propos de personnes issues de l’immigration mais nées en France est évidemment un non-sens. Thierry Tuot, conseiller d’Etat, le disait avec éloquence dans un autre rapport, présenté au Premier Ministre en février 2013… et lui aussi aussitôt enterré (il y a beaucoup de places au cimetière des rapports) ! Sa liberté de parole lui a coûté son poste. Ne savait-il donc pas qu’on préfère la langue de bois ? Titre de son œuvre ? La Grande Nation. Pour une société inclusive.

Ca s’annonçait mal, c’est sûr. M. Tuot, qui avait dirigé le Fasild et qui, à ce titre, connaissait bien le sujet, appelait déjà à une refonte de la politique d’intégration, il utilisait déjà le mot « inclusion ». Or les rapports qui font jaser aujourd’hui abordent de la même manière certaines des questions soulevées par M. Tuot. Les auteurs de Vers une politique française de l’égalité demandent ainsi qu’on travaille le sentiment d’appartenance, plaident pour un « Nous inclusif et solidaire », et pour cela préconisent de reformuler la question nationale. Ils ajoutent, avec raison, que l’altérisation des populations perçues comme « étrangères » a pour conséquence immédiate et nocive de restreindre la définition du « Nous ». La stigmatisation de l’immigration, de l’islam ou des populations dites Roms renforce et relégitime le « Nous » nationaliste qui périphérise d’emblée des groupes entiers tenus pour des « outsiders ».

« La récurrente instrumentalisation politique de quelques populations construites en ‘bouc émissaire’, insistent les auteurs du même rapport, se retrouve à peu de choses près dans les discours de tout l’échiquier politique ». Qui pourrait dire le contraire ? Mais cela ne plaît évidemment pas à ceux qui se croyaient vertueux en la matière et découvrent qu’ils ne le sont guère… Allons, encore une belle phrase qui froissera les mêmes, je suppose : « le grand retour du thème de la laïcité est moins lié à un enjeu de religion (et de rapport de l’Etat avec les religions, problème qui est globalement réglé) qu’avec un enjeu idéologique pour le nationalisme: utiliser la question de la religion pour maintenir à distance la reconnaissance des populations vues comme ‘musulmanes’. » Cela me semble assez clair.

La grande peur des élites

Ce diagnostic est posé par les concernés eux-mêmes. Pas par des technocrates à la langue de bois. Pas par des chercheurs théorisant dans leur cabinet sans avoir à salir leurs mocassins dans les quartiers. Cette parole-là, les politiques ont du mal à l’entendre. Ils préfèreront toujours, sur ces sujets, un autisme protecteur à la prise de conscience, qui oblige à faire retour sur ses préjugés et qui dérange. Ceux qui parlent là savent de quoi ils parlent, ils l’approchent avec les outils de la critique, mais ils l’ont aussi vécu dans leur chair. Insupportable prise de parole qui est une prise de pouvoir.

C’est sans doute ce qui fait dire au chercheur Hervé Le Bras, de son bureau du 6e arrondissement de Paris, dans le JDD du 15 février : « aucun des chercheurs qui font autorité sur ces questions à droite comme à gauche, n’y a participé ». C’est sûr : ces chercheurs aux noms à consonance arabe (à côté, tout de même, de quelques autres aux noms « bien français »), ces associatifs qui sont sur le terrain, tous ces auditionnés venus d' »en bas » ne sont de toute évidence pas les mieux placés pour parler de ce dont ils parlent… On le sait depuis longtemps, et on n’est pas étonné : les élites sont un vrai frein pour l' »inclusion », le grand « Nous » préconisé par les rapporteurs leur fait peur. Et si ces gens-là, si mal-nommés, venaient un jour leur prendre leurs places ?

Décolonisons l’action politique

Ils dénoncent pourtant avec raison la discrimination et l’ethnicisation à l’école et dans l’orientation scolaire, dans la formation professionnelle et universitaire et dans l’accès à l’emploi, l’inégalité dans l’accès aux mesures d’aide à l’emploi, la discrimination et la racialisation dans le travail, l’effet négatif des étiquettes, le rapport négatif des populations minorisées à la société française. « C’est l’expérience de la discrimination et de la racialisation qui fabrique de la désidentification, précisément car celle-ci fonctionne comme un refus de reconnaissance de la ‘normalité’ ici et maintenant. Le vécu quotidien d’un renvoi à une altérité contribue au sentiment d’être perçu comme un étranger, et finalement de se sentir étranger ».

Voilà qui permettrait à certains de comprendre qu’il arrive qu’on siffle la Marseillaise ou qu’on parade, dans les matchs France-Algérie, avec des drapeaux algériens. Pour faire une société commune, pour éteindre ces accès de fièvre « antifrançaise », ne faut-il pas descendre à la racine du mal et le guérir vraiment ? Il est temps d’y voir clair, et de s’atteler à une approche politique de la question, au lieu de jouer les vierges effarouchées. Les problèmes existent et les auteurs ne les cachent pas. Leur diagnostic n’a rien d’exceptionnel. Ce qui serait exceptionnel, ce serait de se donner les moyens de faire la politique autrement et d’agir aussi bien au niveau de l’Etat qu’à la base. « Une politique qui vise à changer les ‘règles du jeu' », qui « dédramatise l’altérité et décrispe le rapport à l’immigration ».

Les préconisations formulées ne sont pas moins intéressantes que le diagnostic posé : enseigner une histoire plurielle, mettre l’accent sur l’enseignement de l’arabe et d’une langue africaine, créer une « cour des comptes de l’égalité » (mais là c’est peut-être trop : donner le nom de cette honorable institution à un organisme s’occupant de l’égalité des filles et fils d’étrangers avec les Français « de souche » !), formation des enseignants, accès facilité à l’enseignement supérieur (là où se forment les élites!), etc. La liste est longue et riche.

N’enterrons pas ces rapports ! Enrichissons-nous de leur contenu ! N’ayons pas peur ! C’est un devoir de la gauche que de décrisper la société et d’œuvrer à la construction de ce grand « Nous ». Entendre ces voix reviendrait à entamer la décolonisation de l’action politique. Avant d’engager les réformes demandées pour qu’une autre France soit possible demain. Les socialistes manqueront-ils par pur calcul politique ce rendez-vous si attendu ? Vont-ils encore, par faiblesse, nourrir un peu plus les rangs du désormais premier parti de France, celui des déçus et des abstentionnistes ? On peut le craindre. Mais pas s’y résoudre.  »

 » Roms, uniques objets de mon ressentiment… (Acte I)  » par Maître EOLAS

Je viens de tomber par hasard sur un excellent article de Maître Eolas. Je ne résiste pas au plaisir de vous le faire partager !

Très bonne lecture !

http://www.maitre-eolas.fr/post/2010/08/28/Roms,-uniques-objets-de-mon-ressentiment…-(Acte-I)

 » Roms, uniques objets de mon ressentiment… (Acte I)

Par Eolas le samedi 28 août 2010 à 17:49 :: Actualité du droit :: Lien permanent

Le Gouvernement a donc décidé, pour des motifs d’opportunité politique assez évidents sur lesquels je ne m’étendrai pas, ayant assez de choses à dire par ailleurs, de mettre en œuvre une politique d’expulsion, au sens premier du terme : « pousser dehors », les Roms étrangers vivant en France.

Ils sont fous, ces Roms, hein ?

Avant d’aller plus loin, qu’est-ce qu’un Rom ? Rom vient du mot Rrom, en langue romani (l’orthographe a été amputé d’une lettre en français, la double consonne initiale n’existant pas dans cette langue), qui signifie « homme » au sens d’être humain (féminin : Roma ; pluriel : Romané). Il s’agit d’un peuple parti, semble-t-il (la transmission de la culture étant orale chez les Roms, il n’existe pas de source historique fiable, mais tant la langueromani parlée par les Roms que la génétique confirme l’origine géographique indienne), du Nord de l’Inde (Région du Sindh, dans l’actuel Pakistan, et du Penjab pakistanais et indien) aux alentours de l’an 1000 après Jésus-Christ, sans doute pour fuir la société brahmanique de l’Inde qui les rejetait comme intouchables (c’est donc une vieille tradition pour eux que d’être regardés de travers par leur voisin).

Ils sont arrivés en Europe via la Turquie au XIVe siècle, suivant les invasions des Tatars et de Tamerlan, et s’installèrent dans l’Empire byzantin (qui les appelle Ατσίγγανος , Atsinganos, « non touchés », du nom d’une secte pré-islamique disparue, dont les zélotes refusaient le contact physique ; quand les Roms arrivèrent, les byzantins, qu’on a connu plus rigoureux dans leur réflexion, les prirent pour des membres de cette secte), ce qui donnera tsigane, Zigeuner en allemand et Zingaro en italien. Ceci explique que leur foyer historique se situe dansles actuelles Turquie, Roumanie, Bulgarie, pays qui restent les trois principales populations de Roms, et dans les Balkans (ex-Yougoslavie).

Outre des professions liées au spectacle ambulant, les Roms se sont spécialisés dans des professions comme ferronniers et chaudronniers, Γύφτοs, Gyftos, ce qui donnera Gypsies en anglais, Gitano en espagnol, et Gitan et Égyptien en Français (dans Notre Dame de Paris, la Recluse appelle Esmeralda « Égyptienne » ; et Scapin appelle Zerbinette « crue d’Égypte »).

Le roi de Bohême (actuelle république Tchèque) leur accordera au XVe siècle un passeport facilitant leur circulation en Europe, d’où leur nom de Bohémiens. De même, le Pape leur accordera sa protection (Benoît XVI est donc une fois de plus un grand conservateur) Leur arrivée en France est attestée à Paris en 1427 par le Journal d’un Bourgeois de Paris (qui leur fit très bon accueil) — C’est d’ailleurs à cette époque que se situe l’action du roman d’Hugo Notre Dame de Paris.

Pour en finir avec les différents noms qu’on leur donne, Romanichel vient du romani Romani Çel, « groupe d’hommes », Manouche semble venir du sanskrit manusha, « homme », soit le mot Rrom en romani, et Sinti semble venir du mot Sind, la rivière qui a donné son nom à la province du Sindh dont sont originaires les Roms. Sinti et Manouche désignent la même population rom établie dans les pays germanophones et presque intégralement exterminés lors de la Seconde guerre mondiale C’est pourquoi le mot Tsigane, évoquant l’allemandZigeuner, d’où le Z tatoué sur les prisonniers roms, est considéré comme blessant aujourd’hui .

Il convient ici de rappeler que les Roms ont été, aux côtés des Juifs, les cibles prioritaires de la politique d’extermination nazie. Le nombre de victimes du génocide, que les Roms appellent Samudaripen (« meurtre collectif total »), se situe aux alentours de 500 000, avec pour les Sinti allemands entre 90 et 95% de morts.

Ces mots peuvent être utilisés indifféremment pour désigner les Roms, encore que les siècles d’installation dans des pays différents ont fait apparaître des différences culturelles profondes. Même la langue romani n’est plus un dénominateur commun, puisque les Roms d’Espagne et du sud de la France, les Gitans, parlent le kalo, un sabir mâtiné d’espagnol, depuis qu’une loi espagnole punissait de la mutilation de la langue le fait de parler romani (les espagnols ont un atavisme profond avec les langues, mais c’est un autre sujet).

En 1971 s’est tenu à Londres le Congrès de l’Union Rom Internationale (IRU) qui a adopté le terme de « Rom » pour désigner toutes les populations du peuple rom, d’où l’usage de ce terme dans ce billet (ce que les gitans refusent, eux se disent kalé). Le mot rom ne vient donc absolument pas de Roumanie, ni de Rome, bien que ce peuple se soit installé en Roumanie et auparavant dans l’Empire romain d’Orient.

Je ne puis conclure ce paragraphe sans vous inviter à lire les commentaires de cet article, où je ne doute pas que des lecteurs plus érudits que moi apporteront de précieuses précisions ou, le cas échéant, rectifications.

Tous les chemins mènent aux Roms

Les Gens du voyage sont-ils des Roms ? En un mot, non. Le nomadisme n’est pas une tradition chez les Roms, mais une nécessité historique. Aujourd’hui , entre 2 et 4% des Roms sont du voyage, c’est-à-dire ont fait le choix d’une vie nomade. Et beaucoup de gens du voyage ne sont pas roms, comme les Yéniches, que l’on prend souvent pour des Roms. Les forains sont aussi nomades, mais du fait de leur profession, et pour la plupart ne sont pas Roms. Et si demain, il vous prenait la fantaisie de vivre une vie nomade, vous deviendriez aussitôt Gens du Voyage, sans pour autant devenir Rom (sauf aux yeux des lecteurs du Figaro). Un abus de langage est apparu du fait que la Constitution française interdit toute distinction sur une base ethnique. Le terme de Gens du Voyage, neutre de ce point de vue, est souvent employé aux lieu et place du mot Rom. Or ce ne sont pas des synonymes.

Ce qui d’emblée montre que le problème des occupations illégales de terrains, publics ou privés, par des Roms ne vient pas uniquement du fait que la loi Besson (pas Éric, non, celui qui est resté de gauche, Louis) du 5 juillet 2000, qui oblige les communes de plus de 5000 habitants à prévoir des aires d’accueil, est allègrement ignorée par la majorité des maires.

Quand un Rom viole la loi, c’est mal. Quand l’État viole la loi, c’est la France. Laissez tomber, c’est de l’identité nationale, vous ne pouvez pas comprendre.

La majorité des Roms en France sont Français, et leur famille l’est même depuis plusieurs siècles. Les Roms ont de tout temps adopté le style de vie des pays où ils se sont installés, jusqu’à la religion (ils sont catholiques en France, protestants en Allemagne, musulmans en Turquie et dans les Balkans), et il ne viendrait pas à l’idée d’un Rom de donner à ses enfants un prénom qui ne soit pas du pays où il nait (lire les prénoms des enfants d’une famille rom permet parfois de retracer leur pérégrination ; exemple : Dragan, Mikos, Giuseppe, Jean-Pierre). Cela ne les empêche pas de garder vivace la tradition rom, à commencer par la langue romani, et l’importance primordiale de la famille élargie (la solidarité n’est pas un vain mot chez les Roms). Il est d’ailleurs parfaitement possible qu’un de vos collègues de travail soit Rom et que vous ne l’ayez jamais soupçonné.

Naturellement, ces Roms ne sont pas personnellement menacés par la politique actuelle, même s’il est probable qu’ils la vivent assez mal.

Les Roms étrangers sont donc quant à eux des migrants qui veulent une maison qui ne bouge pas, et habitent des habitations de fortune, triste résurgence des bidonvilles. Ils viennent de pays qui ont toujours refusé l’intégration des Roms, en faisant des parias dans leur propre pays. Même si l’intégration à l’UE de ces pays a conduit à un changement total de politique, les états d’esprit, eux n’ont pas changé, et le rejet répond hélas souvent au rejet. Certains Roms se sont sédentarisés et tant bien que mal intégrés, comme les Kalderashs (du roumain Căldăraşi, chaudronniers, habiles travailleurs du métal, en particulier du cuivre) ; d’autres, comme les nomades, forment une société fermée et hostile aux gadjé — aux non-Roms. La plupart des Roms de Roumanie qui viennent en France sont des kalderashs, et non des nomades, fuyant la misère et le rejet dont ils font l’objet dans leur pays. Donc, pas des gens du voyage.

Les roms des Balkans (ils sont nombreux en Serbie et au Kosovo) fuient eux aussi la misère, même si certains demandent l’asile (très peu l’obtiennent) prétendant faire l’objet de persécutions. Il faut reconnaître que lors de la guerre du Kosovo en 1999, des Roms ont été recrutés par les troupes serbes pour se livrer à des opérations militaires de nature à intéresser le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), et se sont acquittés de cette tâche avec un zèle qui n’a pas laissé de très bons souvenirs auprès des populations kosovares (j’entends par là : albanais du Kosovo).

Des Roms, des stats et de la bière nom de Dieu

Une question se pose, et je ne tiens pas à l’éluder : celle des Roms et de la délinquance. Le lien est certain, les chiffres ne mentent pas. Partout en Europe, les Roms sont bien plus victimes de la délinquance que les autres populations. Destructions de biens, agressions racistes, sur lesquelles les autorités ferment bien volontiers les yeux, d’autant plus que les Roms, on se demande pourquoi, ont développé à leur encontre une certaine méfiance, quand ce ne sont pas des pogroms. Sans compter les crimes contre l’humanité subis par ce peuple, que ce soit le génocide nazi ou la réduction en esclavage en Valachie et en Moldavie —oui, des esclaves en Europe— jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle.

Ce n’est pas une boutade, c’est une réalité : la délinquance, les Roms en sont d’abord victimes. On a déjà vu que même en France, État de droit imparfait mais État de droit, l’État ne respecte pas la loi Besson. Vous verrez dans la suite de ce billet qu’au moment où je vous parle, il fait encore pire à leur encontre puisque la politique d’expulsion mise en œuvre est illégale. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les juges administratifs. L’Union européenne l’a remarquéLe Conseil de l’Europe l’a remarquéL’ONU l’a remarquéLe Pape l’a remarqué. L’UMP n’a rien remarqué.

Mais n’esquivons pas la question de la délinquance de Roms. De Roms, pas DES Roms. Elle existe, c’est indéniable, ne serait-ce du fait qu’aucun groupe humain n’est épargné. Est-elle plus élevée que dans les autres groupes sociaux ? C’est probable.

Évacuons rapidement une question sur laquelle je reviendrai dans le prochain billet : l’occupation sans droit ni titres de terrains publics ou privés. Il ne s’agit pas de délinquance, puisqu’au pire (occupation d’un terrain public), ces faits sont punis d’une contravention de grande voirie.

Les causes premières de la délinquance, au-delà du mécanisme intime et personnel du passage à l’acte, qui fonde la personnalisation de la peine, sont la pauvreté (liée au chômage ou à la précarité de l’emploi ; un CDD est aussi rare dans une audience correctionnelle que la vérité dans la bouche d’Éric Besson), l’exclusion (qu’entraîne mécaniquement le fait d’être sans-papier, notamment), le faible niveau d’instruction (qui empêche d’accéder aux professions rémunératrices), outre le fait que la délinquance concerne surtout des populations jeunes (le premier enfant a un effet remarquable sur la récidive).

Vous avez remarqué ? Je ne viens pas de vous dresser un portrait du jeune versaillais. Plutôt celui du jeune Rom des terrains vagues. Ou du jeune des cités, soit dit en passant pour la prochaine fois ou on tapera sur eux. À vous de voir avec votre conscience si vous voulez y ajouter une composante génétique.

Parce qu’aucune statistique n’existe sur la délinquance des Roms. Aucune. Tout simplement parce que ce serait interdit : Rom est une origine ethnique, or la loi prohibe la constitution de fichier sur des bases ethniques ou raciales — suite à un précédent quelque peu fâcheux.

Donc quand le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux, que l’on a connu plus méticuleux en matière d’arithmétique ethnique, prétend présenter des statistiques de la délinquance des Roms pour justifier la politique du Gouvernement, il ment. Je sais, ça devient une tradition de ce Gouvernement, mais que voulez-vous, je n’arrive pas à m’y faire. Quelqu’un, je ne sais plus qui, m’a mis dans la tête l’idée saugrenue de République exemplaire, du coup, je fais un blocage.

Le ministre de l’intérieur a cru devoir présenter publiquement (sur RTL) le 25 août des statistiques fondées sur « une étude des services de police », non sur l’origine ethnique, interdite, mais sur la nationalité du délinquant, roumaine en l’occurrence.

Mes lecteurs ayant suivi jusqu’ici ont déjà compris l’inanité de l’affirmation. Rom ne veut pas dire Roumain, et le ministre joue ici sur la ressemblance des termes, et l’inculture de son auditoire. Mes lecteurs sachant faire la différence entre un mot sanskrit et un mot latin, je ne m’attarderai pas sur ce stratagème grossier, qui ne trompera que qui veut être trompé.

De plus, les services de police, même si on leur fait perdre un temps précieux depuis des années à collectionner des statistiques inutiles hormis à la communication gouvernementale, ne sont pas un service de statistique. La méthode de récolement des données n’a rien de scientifique et n’a jamais eu la prétention de l’être. Elle repose sur les délits constatés ou dénoncés, ayant donné lieu à élucidation. Donc préalablement à enquête. Or la distribution des effectifs et des moyens (limités, et de plus en plus du fait de ce même Gouvernement) dépend pour l’essentiel des directives données par ce même Gouvernement.

Je m’explique. Le Gouvernement estime que l’opinion publique, qu’il confond hélas trop volontiers avec le peuple souverain, est particulièrement remontée contre les vols à la tire (les pickpockets) ou à l’arraché (qui en est une variante un peu plus bourrin) dans les transports en commun. Le ministre de l’intérieur va demander aux forces de police de mettre la pression contre cette délinquance. Le commissaire de police va recevoir cette instruction et va redistribuer ses effectifs, qui préalablement luttaient contre les violences faites aux personnes, sur les voleurs du métro. Mécaniquement, le nombre d’interpellation pour des faits de violence va baisser. Les policiers interviendront toujours lors d’une bagarre, mais n’arrêteront personne pour des faits de violences légères, puisque leur mission est de surveiller les voleurs à la tire. Un délit constaté de moins = baisse de la statistique correspondante, sans que la réalité n’ait changé en quoi que ce soit. En revanche, plus de voleurs à la tire seront arrêtés (car la police reste malgré tout plutôt efficace dans son boulot). Augmentation de la statistique, sans lien avec l’évolution de la réalité. Voilà la méthodologie qui préside à la confection de ces statistiques.

C’est pourquoi le ministre peut proclamer des chiffres aussi aberrants, et sans hélas faire tiquer qui que ce soit, qu’une augmentation de 138% en un an de la délinquance roumaine. Personne ne fait le lien avec une autre donnée, qui indique que 13,65% des auteurs de ces vols seraient Roumains (sous-entendu : Roms). C’est-à-dire que 13,65% des délinquants sont responsables d’une augmentation de 138% des délits. Qui a dit que les Roms étaient des feignants ?

D’autant plus que pour fréquenter un peu les prétoires parisiens, je suis assez bien placé pour savoir qu’il existe aussi une délinquance roumaine non-rom, assez active ces derniers mois, dite de l’escroquerie aux « Yes-card ». Une Yes-card est une fausse carte de crédit qui, quel que soit le code que vous tapez, renvoie toujours une réponse positive au lecteur, faisant croire que la banque a accepté la transaction. Des Roumains achètent ainsi des vêtements de marque et des parfums, et vont les revendre à Bucarest. C’est une atteinte aux biens, commise par des Roumains, mais pas par des Roms. Sauf dans les statistiques de M. Hortefeux.

Brisons là, ce billet mérite je pense d’être soumis à vos commentaires. Le deuxième volet sera centré sur le droit des étrangers et portera sur les mesures actuelles d’expulsion, pour lesquelles le Gouvernement use selon les cas de deux méthodes : soit violer la loi, soit se payer votre tête.

Et fort cher, si ça peut vous consoler.  »

Cycle de conférences consacrées à l’égalité femmes/ hommes à l’ESPE (Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education) à Nice

 

 » Programme :

23 OCTOBRE 2013 :

15h30-17h30 : ESPE, avenue Liégeard

Michèle Riot Sarcey

« Qu’est qu’être libre ?
Le long chemin de la liberté au féminin »

Michèle Riot-Sarcey est professeure à l’université Paris VIII-Saint Denis, Ses travaux portent sur l’histoire politique et celle des utopies au XIXème siècle. Elle est également l’auteure de plusieurs ouvrages et articles sur le féminisme et sur la question du genre parmi lesquels :
La Démocratie à l’épreuve des femmes, trois figures critiques du pouvoir (1830-1848), Albin Michel, 1994.

Histoire du féminisme, La Découverte, 2006.
De la différence des sexes. Le genre en histoire, (dir.), Larousse, 2010

6 NOVEMBRE 2013 :

15h30-17h30 : ESPE, avenue Liégeard André Rauch

« Trois figures de la virilité. Le militaire, le sportif, le père »

André Rauch, professeur à l’Université de Strasbourg, spécialiste d’histoire culturelle des XIXè et

XXème siècles, est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels

L’identité masculine à l’ombre des femmes. De la Grande Guerre à la Gay Pride, Hachette Littérature, 2004
Histoire du Premier sexe de la Révolution à nos jours, Hachette Littérature, 2006
L’amour à la lumière du crime ( 1936-2007), Hachette Littérature, 2009

Paresse, Histoire d’un péché capital, Armand Colin, 2013.

28 NOVEMBRE 2013 :

13h30-15h30, amphithéâtre de la villa ARSON, avenue Liégeard Catherine Vidal

« Le cerveau a-t-il un sexe ? »

Catherine Vidal est neurobiologiste, directrice de recherche à l’Institut Pasteur. Ses principales recherches portent sur la douleur, le rôle du cortex frontal dans la mémoire et l’attention, les fonctions cognitives associées au SIDA, et dans les maladies à prions, sur les questions concernant le cerveau, le sexe et le déterminisme en biologie. Ses principales publications sont :

Hommes, femmes : avons-nous le même cerveau ?, Le Pommier, 2007 Le cerveau évolue-t-il au cours de la vie ?, Le Pommier, 2009
Les filles ont-elles un cerveau fait pour les Maths ?, Le Pommier, 2012

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Entrée libre et gratuite sous réserve des places disponibles

« Trop c’est trop ! Halte à la stigmatisation des Roms » communiqué d’EELV ( Europe Ecologie Les Verts )

Publié le  dans Actualités Communiqués
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Ces derniers jours, des représentants politiques de tous les bords se sont lancés dans une surenchère dans la mise à l’index de la communauté Roms : « overdose », refus de voir Paris « se transformer en campement géant », « citoyens harcelés par les Roms »… certains vont jusqu’à légitimer par avance les gestes de violence de leurs administrés qui « commettraient l’irréparable ».

Le coup d’envoi de la chasse aux Roms avait été donné par Manuel Valls lui-même cet été, avec ses discours prônant la fermeté dans la poursuite du démantèlement des camps. On l’a vu, la circulaire interministérielle du 29 août 2012 a fait long feu, et l’action du gouvernement en la matière semble s’inscrire dans la continuité de la politique de Brice Hortefeux ou de Claude Guéant.

Hier, un pas de plus a été franchi par le Ministre de l’Intérieur qui a déclaré que seule une minorité de Roms pouvait ou voulait s’intégrer en France, que l’insertion des Roms était impossible pour la majorité en raison « de leurs modes de vie extrêmement différents des nôtres ». Et d’affirmer que les Roms avaient vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie…

Cette stigmatisation constante, et de plus en plus violente, d’une communauté par un ministre de la République est inacceptable et scandaleuse. Ceci d’autant plus qu’on saisit aisément les motivations qui percent à travers ces discours : les prochaines échéances électorales, et la volonté de Manuel Valls de se poser en champion de la lutte contre l’insécurité. Certes, l’intégration des Roms est difficile. Mais c’est bien parce que la France applique toujours un régime transitoire aux ressortissants roumains et bulgares que les roms n’ont pas accès au marché du travail ; c’est bien parce qu’ils sont parmi les populations les plus vulnérables, les plus exclues, que les familles roms et leurs enfants sont contraints de vivre à même le trottoir des grandes villes. C’est bien parce que la politique d’expulsion des camps est une impasse, que cette communauté de 15.00 à 20.000 personnes focalise tant l’attention des collectivités locales et de leurs élus.

Non seulement ces déclarations mettent à l’index une communauté discriminée à laquelle la France ne donne pas les moyens de vivre, mais de plus, elles s’opposent aux principes de libre circulation des ressortissants au sein de l’Union Européenne, et aux principes de citoyenneté d’une Union européenne dont les Roms sont pleinement membres.

EELV condamne fermement les propos du ministre de l’intérieur qui renforcent la stigmatisation d’une communauté discriminée et portent atteinte à la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne ;

EELV appelle le gouvernement Ayrault à se mettre en conformité avec les engagements européens de la France en matière de droits de l’homme, et à mettre un terme à l’exclusion de cette population déjà particulièrement discriminée dans ses pays d’origine ;

EELV, toujours aussi étonné que le Ministère de l’Intérieur gère seul un dossier de nature interministériel, souhaite que l’Etat renforce les actions définies dans la stratégie nationale d’inclusion des Roms (5/04/2011), notamment en termes de scolarisation des enfants roms, d’accès au marché du travail et au logement. »

Elise LOWY, Porte-parole

SHANA TOVA 5773/2012 (…1433) – Le Dr André MINETTO, Président de CIVILIZATION INTERNATIONAL : « Léchana tova tikatévou ( que vous soyiez inscrits pour une bonne année ). Avec tous mes voeux de santé, de bonheur et de paix »

Rosh-Hashana-9-1

« La mitsva est d’écouter le son du chofar  « Léchana tova tikatévou ( que vous soyiez inscrits pour une bonne année ). Avec tous mes voeux de santé, de bonheur et de paix »

Dr André MINETTO

Président de CIVILIZATION INTERNATIONAL

Créateur et animateur du Magazine d’information Géostratégique sur RADIO CHALOM NITSAN

Vice Président PACA de la Fédération MOSAÏC

Pôle Civilisation – Dialogue interculturel

Rappel de la devise de CIVILIZATION INTERNATIONAL :

« Unir nos espérances et respecter nos différences pour servir un idéal commun de paix et de respect mutuel »

association de géostratégie solidaire et de dialogue inter-culturel

Préambule

Le monde Euro-Méditerranéen est un creuset qui peut donner le meilleur ou le pire. Son histoire est marquée par ces deux extrêmes de façon indélébile mais en tendant vers l’infini des deux côtés ( avec la Shoah notamment vers l’infini néant ). Et selon l’utilisation que nous ferons de ce formidable potentiel et les décisions que nous prendrons ( ou ne prendrons pas ! ) notre avenir, proche et plus lointain, sera très différent. Le judaïsme, l’Islam, mais aussi le christianisme y ont joué, et joue encore un rôle majeur, mais ils sont trop souvent souvent détournés de leur éthique originelle et utilisés à des fins bassment matérielles d’instrument décisifs de pouvoir, de domination et d’écrasement. L’inquisition espagnole, quintescence du crime contre l’humanité poussé au délire, en est une abominable illustration dur de très longs siècles. La demande de béatification de celle qui l’a instauré et imposé démontre que le mensonge, l’indifférence et la persuasion qui il avait AUSSI de très bonnes choses qui en sont sorties, sont de redoutables alliés de ces abominations qui n’osent pas s’assumer comme telles.

Et là, les politiques en auront la plus grande responsabilité. Car ni la démagogie, ni la fuite en avant, ou en arrière, avec l’ultra-nationalisme archaïque qui renaît et se banalise de plus en plus chez les peuples européens (au sens large, incluant russes, états-uniens …etc ) ou l’intégrisme sectaire qui se diffuse lentement et sûrement en miroir dans les sphères encore fortes et victimes des premiers, ne créeront les conditions d’une vie future harmonieuse. Car les deux sont mortifères pour nos sociétés et nos citoyens de ces deux sphères qui se regardent de travers avant le fantasme de l’attaque finale portée par une infime minorité de chaque côté. Mais minorités très agressives, parfois meurtrières et toujours très activistes en paroles ou en actes, malheureusement.

Alors que cette vie matérielle doit être bâtie dans le respect mutuel et la coopération sans arrière pensées. Le triste blocage ( prévisible ) de l’UPM ( Union Pour la Méditerranée ) doit nous pousser à rebondir et à agir très vite. Le Printemps arabe doit être aidé. Mais il doit l’être sans AUCUNE arrière pensée mercantile ou géostratégique de bas étage et court thermiste ! Aucune nouvelle manoeuvre politicienne venant de pays d’Europe ( ou d’ailleurs ) n’est tolérable, car l’issue dans les trois pays où les dictateurs ont été chassés est très incertaine ( Tunsie, Egypte, Libye ).

La courageuse et laborieuse volonté de Barack Hussen Obama, pour le Moyen Orient notamment, était un des éléments fondateur de ce processus ( et qui prenait la suite du travail accompli par Bill Clinton ). Ce processus pouvait aboutir à une zone stable, prospère économiquement et pionnière dans les énergies renouvelables et novatrice dans l’utilisation soutenable des ressources : eau, pêche, agriculture raisonnable, extraction des matières énergétiques dans le respect des populations locales et de l’environnement ( Niger par exemple ), et plus active dans la protection de la nature. Les forces économiques locales disponibles peuvent aussi encore se rejoindre ( Pays arabes, du Golfe notamment, Turquie, Israël, Sud de l’Europe, U.E. ). C’est à des années lumières des terribles désastres créés par la politique de G. W. Bush et dont les séquelles actuelles vont durer de trop nombreuses décennies dans le Sud Ouest de l’Asie, mais aussi dans le monde entier. %%% Mais cette affirmation d’une suprématie états-unienne irréaliste, cette volonté de croisade et de dressage des peuples qui ne l’acceptent pas ( ou plus ) et la suite de l’action mondiale du rouleau compresseur des complexes industriels, ou issu de certaines multinationales hors industries, allié au complexe militaire ( et du poids de services comme la CIA par exemple ) ont fini par retrécir et de rendre infime l’action de Barack Hussen Obama. Et de faire le deuil de l’espoir qu’il avait fait naître. %%% On a hélas à faire face à l’alliance, devant des intérêts communs, de ces complexes et d’extrémistes en tout genre.

Nous devons nous réveiller et travailler TOUS ENSEMBLES, avant qu’il ne soit trop tard, car les défis sont énormes et toutes les bonnes volontés de quelque origine qu’elles soient sont les bienvenues
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Tueries de Montauban et de Toulouse :  » La haine n’est pas une voie saine. Ni l’appel à la haine, une voix saine  » Dr André MINETTO

 » A mes yeux, toute récupération politique est déplacée et stupide.

Mais :

– l’origine politique monstrueuse de l’endoctrinement de l’assassin ne semble pas faire de doute.

– il est aussi temps en France de ressouder la communauté nationale après des années d’égarement politique et d’orientation vers des pentes scabreuses et délétères.

Un appel à se tourner tous ensemble vers notre avenir commun dans le respect mutuel, le respect des lois, le civisme et l’apprentissage de la courtoisie s’impose.

De même la fermeté vis à vis des sectes assassines qui polluent des esprits troublés ou égarés doit aussi être une ligne de conduite déterminé et permanente, sans parasitage politicien. De même, tous les pêcheurs en eau trouble politisés doivent être empêchés de nuire à la paix civile et au bien-être de tous.

Il est temps aussi de travailler, sans arrière pensée politicienne, à construire enfin rapidement une véritable Union pour la Méditerranée qui aide, sans arrière pensée mercantile, les pays à sortir de la dictature. Et qui aide ceux qui en sortent à ne pas retomber dans un autre piège.

Il est impensable de laisser des peuples face à la barbarie et à la répression sanglante en Syrie, à Bahrein ou ailleurs.

Il est impensable de se désintéresser de l’avenir de peuples qui ont fait fuir leur dictateur par leur lutte et leur courage. L’évolution difficile en Tunisie ( frappée par des débordements sectaires et des agressions inadmissibles et non réprimés de journalistes, d’avocats, d’universitaires, de syndicalistes notamment ) et dans d’autres pays doit retenir toute notre attention bienveillante et notre mobilisation constante et rapide.

Enfin, il est temps que notre politique extérieure soit enfin responsable et majeure. Qu’elle soit débarrassée du syndrome de la FrançAfrique, du néocolonialisme ou du suivisme. Et qu’une géopolitique et une défense européenne voit réellement le jour.

La haine n’est pas une voie saine. Ni l’appel à la haine, une voix saine.

Une seule communauté : la communauté française. Une seule race : la race humaine.

Une seule voie : une Méditerranée solidaire, démocratique, paisible et laïque. Et le plus rapidement possible !

Dr André MINETTO

Président de CIVILIZATION INTERNATIONAL

Créateur et animateur du Magazine d’information Géostratégique sur RADIO CHALOM NITSAN

Vice Président PACA de la Fédération MOSAÏC, Fédération laïque des Français de sensibilité musulmane

Pôle Civilisation – Dialogue interculturel