« Le candidat à la mairie de Nice Olivier Bettati a convié, hier soir, dans l’auditorium du Mamac, le géologue niçois Eric Gilli, pour une conférence publique sur le projet de ligne 2 du tram défendu par le maire sortant Christian Estrosi. Un tracé dont la partie la plus orientale (sur 3,2km) devrait être enterrée. L’expert a notamment mis l’accent sur les risques d’une telle entreprise par rapport à la grande diversité du sous-sol niçois, avec la présence de cours d’eau et de gypse. « Cette roche friable n’est rien d’autre que de la pierre à plâtre », a prévenu Eric Gilli. «C’est la présence de cette roche, alliée à la modification du cheminement des cours d’eau souterrain qui ont conduit à la fissuration d’un immeuble de la rue Foresta ou encore de celui la chapelle de la miséricorde, sur le Cours Saleya », se souvient-il.
Tassements et liquéfaction`
Pendant près d’une heure et demie, le spécialiste en géologie et hydrologie a dénoncé les problèmes de tassement et de liquéfaction des sols que pourraient engendrer le creusement d’un tunnel parfaitement étanche. «A Nice, nous ne sommes pas en présence de l’environnement simpliste qui est présenté dans le projet de la métropole », a précisé Eric Gilli. Au port, l’eau présente en sous sol ne vient pas seulement de la mer, mais aussi du Paillon, assure t-il. Pour lui, « le projet n’est pas impossible mais il entrainerait des surcouts importants». Des frais supplémentaires que le candidat Olivier Bettati juge « insupportables » pour les finances de la Métropole Nice Côte d’Azur « déjà très désendettée ». « En 2005, lorsque j’ai voté le projet, j’ai cru les études qui m’ont été présentées (…) Après avoir rencontré monsieur Gilli, ça été une véritable douche froide».
« Une mécanique sans fin » ?
Pour l’expert, le tracé engendrera des dégâts matériels sur de nombreux bâtiments. Ce qui débouchera sur des recours devant la justice. De plus, les études officielles étant, selon lui, trop peu approfondis, des imprévus seront rencontrés par Bouygues, l’entreprise en charge du creusement du tunnel et des stations. « C’est une mécanique sans fin », prévient-il, estimant que le milliard d’euros de budget pourrait être dépassé pour le projet global. »