» je me rends compte que faire de la politique consiste moins à agir selon ses convictions qu’à servir des intérêts qui ne sont pas forcément ceux des Français… mais ceux de leurs élus ! Quelle tristesse ! »
A lire en entier dans le Huffingtonpost :
» Vous allez encore dire que je suis en colère aujourd’hui. Mais non, je suis seulement dépitée. Je me demande ce que je fais au Sénat. Oui, je ne fais que travailler sans obtenir le moindre résultat. A chaque jour qui passe, je me rends compte que faire de la politique consiste moins à agir selon ses convictions qu’à servir des intérêts qui ne sont pas forcément ceux des Français… mais ceux de leurs élus ! Quelle tristesse !
Et dire que j’ai quitté pour cela le confort policé de l’Université et l’espace de combat qui est naturellement celui d’une intellectuelle engagée dans la cité. J’ai cru qu’en entrant en politique, j’allais réussir, avec un tant soit peu d’efficacité, à faire avancer un peu la société. A lutter mieux encore que je ne le faisais jusque-là contre les discriminations.
Eh bien, même pas ! Rien à faire ! Telle qu’elle est menée par certains, l’action politique se résume à des palabres, à des promesses sans lendemain, et à pas mal de je-m’en-foutisme. Ce qui rend – j’y insiste, parce que je ne cède pas à la tentation populiste – ce qui rend, dis-je, plus estimables encore les politiciens encore capables de croire à quelques principes et valeurs, qui n’utilisent pas les mots de « République » ou de « républicain » pour cacher la misère de leurs propos et leur manque d’engagement. Ceux qui ont ne serait-ce qu’un brin de courage finissent par devenir mes héros. Ils ne sont pas légion, mais quand ils existent – et Dieu merci ils existent – je les adore !
Le droit et ses abus
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