» En session plénière à Strasbourg, les eurodéputé(e)s se sont prononcé(e)s à la grande majorité pour la levée de l’immunité de Mme Le Pen. Ce vote a été demandé par le ministère français de la Justice. Cette affaire est liée à un dépôt de plainte pour ‘incitation à la haine raciale’, faisant suite aux propos tenus par Mme Le Pen lors d’un meeting public à Lyon le 10 décembre 2010. L’élue avait alors établi un parallèle entre les ‘prières de rue’ des musulmans et ‘l’occupation’ nazie lors de la deuxième guerre mondiale. Malika Benarab-Attou, Eurodéputée les Verts/ale, affirme : » La Commission des affaires juridiques du Parlement européen s’est déjà prononcée au mois de juin pour la levée de l’immunité de Mme Le Pen. Car, s’il est vrai que Les Eurodéputés « ne peuvent être recherchés, détenu ou poursuivis en raison des opinions ou votes émis par eux dans l’exercice de leurs fonctions »[1], Mme Le Pen n’a pas tenu ce discours dans l’exercice de ses fonctions d’Eurodéputée, mais lors de la campagne pour la Présidence du Front National en 2012 : elle n’a donc en aucun cas droit à l’immunité parlementaire. Cette fois, Mme Le Pen ne pourra pas se cacher derrière son statut d’Eurodéputée pour éviter les poursuites judiciaires. Cette levée d’immunité est importante car elle permettra que l’élue aille répondre de ses propos devant la justice. Ces propos antimusulmans s’inscrivent dans l’héritage paternel : Le Pen père ayant été tortionnaire de musulmans pendant la guerre d’Algérie. Ce signal est essentiel à l’heure où en France, et plus largement en Europe, une montée du racisme anti-musulmans est inquiétante et doit être combattue, comme toutes les autres formes de racisme. Que ce soit en dehors ou dans l’exercice de leurs fonctions, les élu(e)s ne devraient pas pouvoir profiter de leur statut pour tenir des propos aussi scandaleux en toute impunité ! » » [1] http://eur-lex.europa.eu/fr/treaties/dat/12004V/htm/C2004310FR.01026101.htm