Perturbateurs endocriniens : le Parlement européen n’en veut plus! Le Parlement européen a voté aujourd’hui 14 mars, et à une très large majorité, en faveur d’un rapport demandant des mesures claires pour réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Une avancée dont se félicite Michèle Rivasi, Vice-Présidente du groupe des Verts/ALE au Parlement européen et co-rapporteure de ce dossier. Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui modifient le fonctionnement du système endocrinien et entraînent des effets irréversibles pour la santé. Ils peuvent contribuer à « la survenue de la cryptorchidie (absence d’un ou des deux testicules dans le scrotum) chez le jeune garçon, du cancer du sein chez la femme, du cancer de la prostate, de troubles du développement du système nerveux et d’un déficit de l’attention/d’une hyperactivité chez l’enfant, ainsi que du cancer de la thyroïde », rappelle l’Organisation mondiale de la santé dans un rapport publié le 19 février dernier (1). Pour Michèle RIVASI : « On ne peut plus se permettre d’attendre pour agir. Le risque de maladies dues aux perturbateurs endocriniens est largement sous-estimé, et tous les jours, nous continuons à être exposés à ces substances, par le biais de notre alimentation ou par contact direct, à la ville comme à la campagne. Il est donc urgent de donner une définition claire et large de ces substances dangereuses afin de diminuer le risque d’exposition et de protéger les populations les plus à risque comme les femmes enceintes, le fœtus et les enfants ». « En effet, les femmes enceintes pénalisent sans le savoir la santé de leurs enfants avant même qu’ils naissent. Il faut donc que les pouvoirs publics informent la population par le biais de campagnes d’informations nationales très claires : attention aux revêtements (du sol par exemple) en PVC, aux vernis de certains meubles, des boîtes de conserve qui contiennent du Bisphénol A, ou aux produits cosmétiques qui peuvent également contenir ces perturbateurs endocriniens. Nous nous félicitons que le lobby de l’industrie chimique, puissant et très présent dans les couloirs des institutions européenne, n’ait pas réussi à faire modifier les demandes clés du rapport », souligne l’eurodéputée. Jean-Jacob BICEP, député européen (Les Verts/ALE), membre de la Commission du développement régional, a par ailleurs rappelé une triste réalité : « Le chlordécone, ce pesticide qui a été largement utilisé aux Antilles jusqu’en 1993, véritable poison reconnu cancérigène, est un perturbateur endocrinien. Sa forte persistance le rend, encore aujourd’hui, extrêmement néfaste pour la santé humaine et pour l’environnement. A titre d’exemple, une étude de 2011 explicite des éléments en faveur d’une association causale entre exposition au chlordécone et cancer de la prostate. Si le principe de précaution avait été appliqué, ce scandale n’aurait pas eu lieu. Nous avons le devoir d’en tirer les leçons, de rendre ces scandales simplement impossibles à l’avenir ». (1) http://unep.org/pdf/9789241505031_eng.pdf «