» 2 ans après le début de la catastrophe de Fukushima, le JDD publie aujourd’hui des éléments tirés d’un rapport de l’IRSN qui font froid dans le dos, et montrent l’ampleur de ce qui a été caché aux Français, et notamment aux décideurs, quant à l’ampleur d’un accident majeur en France. Certes, au lendemain de Fukushima, pour la première fois l’Autorité de Sûreté Nucléaire avait reconnu qu’un accident majeur était possible en France. Mais jamais jusque là les conséquences n’en avaient été rendues publiques.
Il apparaît ainsi que la communication effectuée il y a quelques semaines par l’IRSN a sous-estimé ces impacts d’un facteur au moins égal à 10. Et même dans les éléments publiés ce jour, il apparaît que les hypothèses choisies minorent encore la gravité, en présupposant une météo favorable et une catastrophe épargnant les zones urbaines. Malgré ces hypothèses favorables, les conséquences dépassent d’ores et déjà tout entendement : un coût de près de 6000 milliards d’euros (soit le PIB de 3 années de la France, ou encore 30 fois le coût de construction de l’ensemble du parc nucléaire français), 5 millions de personnes évacuées, une zone contaminée équivalent à la superficie de la France et de l’Allemagne… En tant que parlementaires nous ne pouvons accepter que la France continue de sous-estimer les risques et les impacts d’un tel accident majeur. C’est pourquoi nous avons pris une part active à la chaîne humaine qui a été organisée hier 9 mars, c’est pourquoi nous rencontrerons demain nos homologues allemands demain pour discuter d’une politique conjointe, et c’est pourquoi notre groupe déposera mardi 12 mars une proposition de résolution (PPR) à l’Assemblée Nationale demandant notamment : – la transparence sur ces études%%% – un complément des audits de sûreté des installations nucléaires prenant en compte les risques sous-estimés sous les gouvernements Sarkozy – Fillon%%% – la mise en place d’une obligation d’assurance (ou de constitution d’un fonds provisionnant le coût d’un accident majeur) pour l’industrie nucléaire, et l’imputation de ce coût dans l’évaluation du coût réel du kWh nucléaire Nous rendrons public l’ensemble de ces préconisations lors d’une conférence de presse mercredi 13 mars à 11h » Denis BAUPIN, vice-président de l’Assemblée Nationale%%% François De RUGY, Barbara POMPILI, co-présidents du groupe des députés écologistes