((/images/Stop-Diesel-Pollution-camion.jpg)) Vous pouvez relire un de mes nombreux articles sur le diesel comme l’article du 26 novembre 2012 : __La conférence environnementale doit régler rapidement le coût exorbitant du diesel en France : une bonne partie des 42 000 morts annuel dus à la pollution atmosphérique et plus de 40 milliards d’euro__ Le Réseau Environnement Santé (RES) s’alarme des pics inquiétants de pollution à répétition que les grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Nice…) et les zones industrielles à fort trafic routier connaissent actuellement. Dans de nombreuses régions (PACA, Ile de France, Rhône-Alpes…), le nombre de jours de dépassement de la valeur limite journalière pour la protection de la santé pour les particules PM10 et PM2.5 devient très préoccupant. Ces épisodes extrêmes soulignent combien le problème de la pollution de l’air liée aux transports urbains et extra urbains devient un véritable enjeu de santé publique. Selon les niveaux de référence de l’OMS, qui sont encore plus stricts que ceux imposés par la législation de l’Union Européenne, respectivement jusqu’à 81 % et 95 % des citadins en Europe ont été exposés à des concentrations de particules PM10 et PM2.5 qui dépassent les valeurs de référence fixées pour la protection de la santé humaine [1]. La pollution atmosphérique tue prématurément 42 000 personnes par an en France et plus de 2 millions dans le Monde, ce qui classe la pollution atmosphérique comme l’un des facteurs de risque sanitaire majeur [2]. Le diesel, à juste raison, est accusé de cette pollution et des risques sanitaires associés (cancérigène avéré selon l’OMS, maladies cardio-vasculaires et respiratoires),
mais le moteur à essence est-il propre pour autant ? Non. Certes, il émet moins de PM2.5 et PM10 et de NO2 que le diesel mais il émet plus de particules ultrafines (PM<0.05µm), plus de composés organiques volatils et plus d’hydrocarbures aromatiques polycycliques que le diesel (source ADEME). « Adouber la voiture électrique ou hybride ne résoudra pas non plus la pollution qui sera déplacée ailleurs qu’au pot d’échappement et changera de nature : production nucléaire de l’électricité pour recharger les batteries, extraction dévastatrice pour l’environnement des métaux précieux pour fabriquer les batteries et les filtres, risque de pollution lié au recyclage des batteries, prélèvement accru des ressources pour renouveler le parc automobile… » souligne Gilles Nalbone du RES. « Nous ne rejetons pas les innovations technologiques (hybride, air comprimé…) comme stratégie de transition mais leurs utilisations devraient être restreintes aux transports en commun ». Nous payons depuis quelques années la politique du tout-voiture et du tout-camion. Le rapport de l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) estime que la pollution atmosphérique liée aux seuls poids-lourds coûte entre 43 et 46 milliards d’euros par an aux États membres de l'AEE [3]. Réduire le parc diesel ou les limites de vitesse sont des mesures nécessaires mais insuffisantes à régler le problème de la pollution de l’air liée au transport car c’est examiner le problème par le petit bout de la lorgnette. « C’est toute la politique du déplacement urbain, interurbain et routier à laquelle il faut s’attaquer et vite » renchérit G. Nalbone. Cela concerne les transports, l'organisation du travail, le commerce et la vie quotidienne ce qui nous oblige dans le cadre de la crise énergétique, économique et écologique à repenser le système dans ses fondements. Il faut revenir aux activités de proximité qu’elles soient commerciales, professionnelles ou de loisir, ne plus investir dans les rocades, autoroutes et tunnels de dégagement qui au lieu de diminuer le trafic, contribuent au contraire à l’augmenter inévitablement. Il faut rationaliser l’utilisation de la voiture en proposant à la population de vraies solutions alternatives de déplacement : investir massivement dans les transports en commun, réhabiliter le service public des petites lignes ferroviaires régionales, les pistes cyclables, les voies douces de déplacement… et promouvoir la marche, un des outils de prévention des maladies cardio-vasculaires et métaboliques ! L’année 2013 est l’année européenne de l’air. Le RES est cosignataire avec une soixantaine d’associations d’une plate-forme appelant la DG Environnement de la Commission européenne à entamer une politique audacieuse sur la qualité de l’air [4]. « Face au fléau sanitaire de la pollution de l’air, nous avons besoin d’engagements ambitieux en matière de réduction des émissions. Il est également urgent de renforcer les valeurs-limites de qualité de l’air ambiant, car les valeurs actuelles ne protègent pas suffisamment la santé publique, et il faudra veiller au respect de ces normes par les États-membres peu diligents en la matière » conclut Anne Stauffer, directrice adjointe du réseau européen HEAL, l’Alliance pour la Santé et l’Environnement.