» Concernant le compromis conclu aujourd’hui par les chefs d’État et de gouvernement lors du Conseil européen Daniel COHN-BENDIT et Rebecca HARMS, Coprésidents des Verts au Parlement européen, ont estimé que: Daniel COHN-BENDIT : « Il est regrettable que les dirigeants européens n’aient pas placé l’intérêt européen avant leurs intérêts nationaux. L’enveloppe budgétaire globale pour les 7 prochaines années et sa composition telles que décidées aujourd’hui ne permettent pas de développer de nouvelles politiques communes en réponse à la crise que connaissent les citoyens européens. Cet accord se fait donc aux dépens de l’UE alors qu’il est indispensable de pouvoir développer de nouvelles initiatives. » Rebecca HARMS: Nous n’accepterons pas la proposition du Conseil au Parlement européen. Le Parlement européen n’a pas vocation à répercuter les différents intérêts nationaux mais doit au contraire privilégier l’intérêt commun européen. Ceci signifie qu’en temps de restrictions des budgets nationaux, il est d’autant plus nécessaire de mettre en commun des ressources qui seront utiles pour l’ensemble des Etats membres.
Nous proposons de faire des économies dans certains domaines du budget européen qui touchent uniquement des intérêts particuliers, comme par exemple les subventions pour l’industrie agro-industriel. Nous voulons investir dans l’avenir, dans les politiques de recherche, de l’éducation et de la culture afin de promouvoir un développement durable et d’offrir à la jeunesse européenne de véritables perspectives. » Ndlr – A l’occasion de ce Sommet européen, les présidents des 4 plus grands groupes du PE – PPE, S&D, ADLE et Verts ont adopté une déclaration commune : Sommet UE/Accord sur le cadre budgétaire – Déclaration commune » C’est maintenant que les véritables négociations vont commencer, avec le Parlement européen Déclaration commune de Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit au nom du Groupe des Verts/ALE, Joseph Daul, au nom du Groupe PPE, Hannes Swoboda, au nom du Groupe S&D, et Guy Verhofstadt, au nom du Groupe ADLE. Commentant les résultats du Conseil européen, les présidents des quatre principaux groupes politiques du Parlement européen ont publié la déclaration commune suivante: « La priorité qui sous-tend les choix du Parlement européen est l’ambition de promouvoir la croissance et l’investissement dans l’UE, et donc de contribuer à ce que l’Europe sorte de la crise, de manière soutenable. Cet accord ne renforcera pas la compétitivité de l’économie européenne. Au contraire, il ne fera que l’affaiblir. Ce n’est pas dans l’intérêt des citoyens européens. Le Parlement européen ne peut accepter en l’état l’accord trouvé aujourd’hui au Conseil européen. Nous regrettons que Monsieur Van Rompuy n’ait pas parlé, ni négocié avec nous au cours des derniers mois. C’est maintenant que les véritables négociations vont commencer, avec le Parlement européen. Nous maintiendrons les priorités que nous avons clairement indiquées à plusieurs reprises. Nous constatons avec étonnement que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se sont accordés sur un budget qui mènerait à un déficit structurel. Des écarts importants entre les paiements et les engagements ne feraient que reporter les problèmes à plus tard et ne résoudraient en rien les problèmes existants. Nous restons fermes sur le respect de l’article 310 du Traité qui requiert un équilibre budgétaire. S’ajoutent à cela quatre points importants que nous n’abandonnerons pas: Premièrement, nous appelons à la flexibilité: entre les années et entre les catégories de dépenses. C’est une approche sensée qui permettra d’utiliser au mieux nos ressources financières. Deuxièmement nous resterons fermes également sur la clause de révision obligatoire, avec vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil, qui nous permettrait de réviser le cadre financier dans deux ou trois ans. Nous n’acceptons pas un budget d’austérité pour sept ans. Troisièmement, avec le même sens des responsabilités, nous appelons à la mise en place de véritables nouvelles ressources propres pour le budget européen qui remplaceraient progressivement le système actuel fondé sur les contributions nationales. Enfin, nous ne pouvons accepter un budget uniquement fondé sur les priorités du passé. Nous devons maintenir le soutien aux politiques orientées vers l’avenir, qui renforcent la compétitivité et la recherche européennes. Le résultat du budget final déterminera si la deuxième décennie du XXIe siècle restera dans les mémoires comme un moment d’approfondissement de l’intégration, au bénéfice de l’ensemble des Européens, ou comme une impasse pour l’Europe, ou même un recul pour l’Europe dans un monde globalisé. » [http://www.greens-efa.eu/sommet-ueaccord-sur-le-cadre-budgetaire-declaration-commune-9195.html|http://www.greens-efa.eu/sommet-ueaccord-sur-le-cadre-budgetaire-declaration-commune-9195.html|fr]