((/images/Cecile Duflot-.jpg)) ((/images/Pascal Canfin .jpeg)) » Augmentation du prix du pétrole, explosion du prix des céréales, affolement climatique en Sibérie où le thermomètre est monté à 35 oC, diminution des pluies de 30 % au Sahel qui concourt à aggraver la situation alimentaire… la crise écologique est plus que jamais une réalité, dans le Nord comme dans le Sud. Depuis l’échec du sommet de Copenhague et l’aggravation de la crise économique, les questions environnementales semblaient être passées au second plan. Mais la réalité reprend ses droits et impose une évidence : il ne peut y avoir de sortie de crise durable sans l’invention d’une nouvelle économie. Nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait mais, une chose est sûre, nous ne sortirons pas de la crise avec les recettes du passé.
Les prix des carburants battent des records. La réponse politique que nous portons articule le court et le moyen terme. A court terme, il faut atténuer les conséquences sociales de cette hausse par exemple en bloquant les prix. Mais, dans le même temps, il faut oser le dire : oui, les prix de l’énergie vont continuer à augmenter, et il faut donc mettre en place une protection de moyen terme en réorientant les politiques urbaines pour lutter contre l’étalement urbain, déployer sur l’ensemble du territoire les expériences réussies de mobilité durable et écologique, mettre en place des normes d’isolation thermique pour réduire la facture de chauffage et introduire progressivement une obligation de rénovation énergétique comme il existe une obligation de rénovation des façades qui est entrée dans les mœurs et rend nos villes plus belles. Nos industries souffrent, le chômage augmente. Notre réponse est l’économie verte qui organise une réindustrialisation sélective et une relocalisation des modes de production. Selon l’Insee, isoler des logements crée cinq fois plus d’emplois que d’importer du gaz pour se chauffer, et pour la même valeur ajoutée, autrement dit pour le même PIB. Une politique d’isolation des bâtiments est donc non seulement nécessaire sur le plan écologique mais elle fortement créatrice d’emplois non délocalisables et peut être financée grâce aux économies réalisées sur la non-consommation d’énergie. Au lieu de nourrir les formidables excédents commerciaux des pays producteurs, nous payons le salaire des artisans sur nos territoires. Par ailleurs, plus nous mettrons de normes environnementales d’accès aux marchés, et de clauses environnementales dans nos marchés publics, plus nous favorisons une offre économique responsable et localisée. Notre budget est en déficit, or l’Etat continue de subventionner des activités contraires à l’objectif partagé de la transition environnementale. Les écologistes portent des propositions de modernisation de notre système fiscal et la réduction d’un certain nombre de niches fiscales défavorables à l’environnement, ce qui permettrait de dégager des économies conséquentes. Ces idées – et bien d’autres –, nous les portons aujourd’hui au gouvernement et nous en sommes fiers. Notre responsabilité est triple : agir de la manière la plus ambitieuse possible dans les champs ministériels qui sont les nôtres, influencer les politiques du gouvernement en participant aux débats en amont des décisions, imaginer des solutions nouvelles complémentaires à celles de la gauche traditionnelle. Europe Ecologie-Les Verts a fait le choix de contribuer à l’action et pas de commenter les actions des autres. En politique comme en sport, il est plus facile d’être dans les tribunes ou sur son canapé que sur le terrain. Mais nous ne nous sommes pas engagés en politique pour faire ce qui est facile ou plaisant, mais ce qui est utile. C’est un choix exigeant, mais c’est à nos yeux le seul choix responsable face à l’urgence écologique. » Cécile Duflot, ministre de l’égalité des territoires et du logement, et Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement