Tribune publiée, dans Le Monde par Serge GUÉRIN, sociologue et élu EELV au Conseil régional d’Ile de France, et Christophe GUILLUY, géographe, directeur du bureau d’études MAPS. Grâce à leurs analyses les questions liées à cette « France des invisibles » sont venues à la surface. Et on en a beaucoup parlé lors de la campagne présidentielle. Son dernier ouvrage, » Fractures françaises « , ou quelques autres sur le même sujet, en particulier les deux derniers livres d’Eric DUPIN, et « Les pieds sur terre », de Sonia KRONLUND par exemple sont à lire pour comprendre ces problèmes graves de la société française. Une analyse fine et un plan d’action détaillé. Il n’y a plus qu’à appliquer ! Deux extraits et le début de l’article à la suite. __ » D’une part, il s’agit de freiner l’étalement urbain, coûteux à vivre au quotidien, destructeur de l’écosystème et nécessitant un recours prioritaire à la voiture, par une politique de densification de l’habitat. D’autre part, il est vital de renforcer la présence des services publics non par une multiplicité des guichets que l’Etat et les collectivités ne sont plus capables d’assumer mais par la concentration des services dans des lieux centraux et identifiés. « __ __ » Mais redonner confiance aux populations vivant dans les zones rurales, périurbaines, les petites villes passe par l’innovation sociale de proximité. Cela implique que l’Etat et les collectivités territoriales soutiennent les initiatives des associations, des entreprises sociales et solidaires et des bailleurs sociaux qui dynamisent les territoires. L’innovation sociale, c’est aussi bien de favoriser l’accès à la compétence numérique des populations que d’organiser du soutien scolaire ou encore la diffusion et la pratique culturelle. Mais c’est aussi de faciliter l’habitat partagé, d’accompagner l’autoconstruction de logements, de soutenir l’organisation du recyclage ou l’échange non monétaire de biens et de services. « __ A lire en entier dans __[LE MONDE|http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/05/28/les-classes-populaires-ont-change_1708439_3232.html|fr]__ __ » Les classes populaires ont changé « __ » Les résultats de la présidentielle font ressortir une fracture géographique et sociale très marquée entre la « France des métropoles » et la France périphérique, celle des espaces périurbains, ruraux, des villes moyennes et petites. Cette France située à l’écart des grandes métropoles mondialisées est celle des fragilités sociales. Si la pauvreté s’y incruste, elle se caractérise d’abord par une forme de « mal-santé sociale » où la précarité et surtout l’absence de perspective sont souvent la norme. Le succès de François Hollande, élu en grande partie grâce à l’antisarkozysme des catégories populaires, peut conduire rapidement les élites politiques de la gauche et des écologistes à oublier la leçon : les catégories populaires en situation de fragilisation sont en augmentation constante et se sentent toujours plus dépréciées socialement et culturellement. Car c’est la « France d’après » qui vient de surgir de l’élection. Une France où les fractures géographiques, sociales et culturelles tendent à effacer peu à peu les représentations traditionnelles. Une France qui ne se structurera pas sur la sociologie ou le système politique d’hier. Ce qui est en jeu, c’est l’émergence de nouvelles classes populaires majoritaires fragilisées par la mondialisation sur les lignes de fracture d’une nouvelle géographie sociale. Le diagnostic est d’autant plus complexe que cette nouvelle question sociale se double aujourd’hui d’une question identitaire d’autant plus sensible qu’elle « travaille » prioritairement l’ensemble des classes populaires et singulièrement les jeunesses populaires, quelles que soient leurs origines. … «