((/images/Générations Futures.jpeg)) Un scandale de plus qui bien sûr ne fait pas la Une des JT des grandes chaînes TV ! » Les risques liés aux perturbateurs endocrinens comme le bisphénol A font régulièrement la » une » des journaux. Pourtant, le programme consacré à la santé environnementale, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), vient d’être rayé des tablettes pour 2012. C’est la mauvaise surprise que l’Agence a réservée à l’appel à projets » Contaminants et environnement : métrologie, santé, adaptabilité, comportements et usages » (CESA). Une décision qui provoque la colère des chercheurs concernés. » Alors que la détérioration de l’environnement et ses conséquences sur la santé humaine constituent une question centrale pour les citoyens et que des engagements solennels avaient été pris lors du Grenelle de l’environnement pour en faire une priorité nationale, la seule opération ciblée sur ce thème est frappée à peine un an après son lancement « , s’indigne Bernard Jégou, directeur de l’Institut de recherche sur la santé, l’environnement et le travail (IRSET, Rennes) et président du conseil scientifique de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. » Pas dupes »
Certes, dans le courriel qu’ont reçu les chercheurs le 14 novembre, le responsable du programme CESA se veut rassurant. Il évoque une » réflexion sur ce programme » destinée à mieux redéfinir ses buts et ses objectifs par rapport aux programmes de l’ANR et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement et travail (Anses) qui sont proches. Le programme, » revu dans son périmètre, devrait être proposé pour un appel à projet au cours du dernier trimestre 2012. » Les chercheurs s’inquiéteraient-ils pour rien ? » Nous ne sommes pas dupes. Tout le monde a ressenti une menace sur le programme. Il y a un problème de continuité. Les financements du programme de recherche santé environnement de l’Anses sont deux fois plus petits que celui du CESA « , affirme le toxicologue Robert Barouki, le directeur de l’unité 747 de l’Inserm (Université Paris-Descartes). Ces chercheurs sont d’autant plus en colère qu’ils ont le sentiment que le programme lançait véritablement » la communauté des toxicologues et des écotoxicologues « , comme le souligne Robert Barouki . Les spécialistes de la discipline et de son application aux contaminants dans l’environnement sont » atomisés en France « , pour reprendre les termes de Bernard Jégou. » Nous avons un retard dans la formation, dans l’expertise et dans l’innovation « , constate-t-il. Selon lui, les chercheurs doivent en particulier développer de nouveaux outils pour mesurer la présence des substances. » Un responsable de département à l’ANR nous a indiqué que la décision avait été prise à la demande du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche « , précise l’écotoxicologue Eric Vindimian, directeur régional à l’Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement (Irstea, Montpellier). » Ce n’est pas très cohérent et pas très correct. Le conseil scientifique de l’ANR, dont je fais partie, n’a pas été associé en amont de ce report « , regrette-t-il. Paul Benkimoun Le Monde « __Générations futures rejoint l’indignation de chercheurs comme Bernard Jégou et demande le rétablissement immédiat du programme consacré à la santé environnementale financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour 2012 ! » déclare François Veillerette, porte parole de Générations futures !__ « . François qui était à Nice il y a quelques jours pour un débat sur ces thèmes.