La flottille humanitaire repart cette année et c’est très bien ! Espérons qu’elle ne subisse pas à nouveau l’arbitraire, les crimes et les massacres perpétrés comme l’an dernier par l’armée israélienne. Ayons une pensée pour les innocentes victimes de 2010. Lettre ouverte à l’ambassadrice d’Israël Josy Dubié Sénateur honoraire » Madame, Dans un courrier envoyé au journal Le Soir de ce mardi vous m’accusez de mensonges et de « manipulation de l’opinion publique » à propos de la situation des populations civiles de la bande de Gaza qui, selon vous, contrairement à ce que j’affirme, ne manquerait de rien. Un véritable « Club Med » baigné par la Méditerranée en quelque sorte. Vous conviendrez que pour départager le fait de savoir qui de vous ou de moi ment, il y a lieu de recourir à un acteur impartial et neutre. Il existe, vous le citez d’ailleurs. C’est le CICR, le Comité International de la Croix-Rouge de Genève, qui, depuis les premières Conventions humanitaires de 1864, puis celles de 1949 est chargé de surveiller leur application. %%%
Or, il y moins d’un mois, exactement le 28 mai 2011, __Mme De Rietmaten, membre du CICR, en poste à Gaza__ décrivait ainsi la situation dans la bande Gaza :%%% __« … un million et demi de Gazaouis ne peuvent pas mener une existence normale et digne (…) Gaza est plus tributaire que jamais de l’aide extérieure.(…) Les limites strictes sur les importations et l’interdiction quasi absolue sur les exportations imposées par Israël rendent impossible la reprise économique. Le taux de chômage est actuellement de près de 40 pour cent et restera très élevé tant que l’économie ne pourra pas reprendre (…) Comme Israël conserve un contrôle effectif sur la bande de Gaza, en particulier en maintenant l’autorité sur le mouvement des personnes et biens, il doit s’acquitter des obligations qui lui incombent en vertu des règles du droit applicable en cas d’occupation et permettre à la population civile de mener une vie aussi normale que possible.(…) »__ Madame l’Ambassadrice, mes trois compagnons et moi, qui embarqueront sur cette flottille chargée d’aide humanitaire à destination de Gaza, n’avons d’autre but que démontrer pacifiquement la violation par votre pays de la 4e Convention de Genève, base du Droit Humanitaire, relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre (12 août 1949). Elle interdit en effet explicitement dans son article 33 « les peines collectives » ce qui est bien le résultat du blocus imposé par votre pays à la population civile de Gaza depuis des années. De plus, nous entendons nous conformer à la recommandation du Conseil de Sécurité des Nations Unies, responsable, en vertu de la Charte des Nations Unies, signée par Israël, du maintien et du rétablissement de la paix. En effet dans sa résolution 1860 du 8 janvier 2009, qui a mis fin à la sanglante attaque israélienne « plomb durci », le Conseil de Sécurité « se félicite des initiatives visant à créer et ouvrir des couloirs humanitaires et autres mécanismes permettant un acheminement ininterrompu de l’aide humanitaire » (sic). C’est bien le but de notre flottille. Madame l’Ambassadeur, votre gouvernement a annoncé qu’il empêcherait par la force notre flottille de rejoindre Gaza. __Nous n’avons à vous opposer que « la force du Droit ». Vous avez effectivement, vous, gouvernement israélien, le « droit de la force ».__ Sachez cependant que, pastichant Boris Vian, dans sa célèbre chanson « Le déserteur » : « Prévenez vos gendarmes, que nous n’aurons pas d’armes et qu’ils pourront tirer ! »