((/images/N Hulot Libétion diff ac E Joly.jpeg)) Nicolas Hulot, le 4 juin 2011 à La Rochelle. (© AFP Jean-Pierre Muller) A lire en entier dans __[LIBERATION|http://www.liberation.fr/politiques/01012344290-le-choix-entre-le-repli-ou-l-ouverture|fr]__ __«Le choix entre le repli ou l’ouverture»__ Par MATTHIEU ECOIFFIER Nicolas Hulot, photojournaliste, est l’ancien animateur de l’émission Ushuaïa et ex-président de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH). __La passe d’armes à Lille entre vous et Eva Joly, qui a récusé l’étiquette d’«écologie punitive» que vous lui avez collée, a-t-elle écorné l’image de la primaire ?__ Je crois que cela ne change rien en ce qui concerne l’issue de la primaire. Cela conforte ceux qui sont pour Eva et ne dissuade pas ceux qui sont pour moi. Mais à l’extérieur, pour les non-initiés, cela offre un spectacle affligeant. Cette agression délibérée m’a déstabilisé, car je ne comprenais pas à quoi Eva faisait référence, m’étant obligé à un code de conduite sans mots blessants à son égard. C’était le monde à l’envers, car ça fait deux mois qu’on se prend des rumeurs et des suspicions et qu’on s’interdit de répondre.
Vous avez bien parlé d’«écologie punitive». J’ai employé ce terme pour désigner une écologie de la dénonciation qui n’est pas la mienne, puisque je défends une écologie d’action, de proposition, positive. Celle la même que porte Europe Ecologie-les Verts [EE-LV]. Je ne comprends pas pourquoi Eva s’est sentie visée. Cela n’a-t-il pas servi à clarifier vos positionnements respectifs ?__ Cela a permis d’établir une vraie distinction dans la façon dont nous voulons porter nos convictions et nos propositions. Nous devrons affronter la coalition des profiteurs du système et des partisans du statu quo quand nous serons associés au pouvoir. Mais pour l’instant nous n’y sommes pas ! Il nous faut convaincre le plus grand nombre pour construire une majorité alternative, donc aller vers des gens qui sont souvent dans la précarité, la souffrance ou l’ignorance de nos sujets. Sans les brusquer ni les blesser. La conviction ne se gagne pas avec des formules ou une radicalité de façade. __L’enjeu de votre candidature est-il de faire faire un nouveau saut qualitatif à EE-LV ?__ Le rapport de force électoral va être essentiel si on veut convaincre nos partenaires socialistes. Soit on s’accommode d’être leur filiale écologique, soit on passe à une autre étape pour remettre en cause le système. Notre objectif est d’avoir un score qui entraîne le PS sur nos propositions. __Qu’est-ce qui vous différencie d’Eva Joly ?__ Sur le fond et les objectifs, pas grand-chose. Ce qui nous distingue ce sont les modalités, l’état d’esprit, la manière de porter les choses avec deux tempéraments, deux cultures différentes. Entre Eva Joly et moi, il y a un choix entre une forme de repli doctrinaire ou une dynamique d’ouverture. __Vous avez tous les deux flirté avec le centre avant de vous engager dans EE-LV…__ On a fait un pataquès de ma petite phrase sur Jean-Louis Borloo. Quoi de plus banal que de s’asseoir à une table pour envisager une hypothèse et de la refermer. Eva Joly est allée en son temps demander une tête de liste à François Bayrou. Moi, je ne suis pas choqué qu’après EE-LV l’accueille sans sourciller. Il ne s’agit pas de confondre cette ouverture avec une auberge espagnole. Nous avons une maison commune sur des bases que les partis occultent. Ce qui m’intéresse, c’est le chemin des gens, et non pas d’où ils viennent. Toute mon énergie est de maintenir l’unité de ce parti et de convaincre que nous sommes capables d’apporter des solutions socialement désirables et économiquement efficaces. __Elu président, quelle serait votre première loi ?__ … «