((/images/Bariza KHIARI.JPG)) __ » Dans l’immédiat, il est indispensable de soutenir les sociétés civiles de la rive sud qui expriment avec une vitalité et une conviction insoupçonnées leurs aspirations démocratiques. Il convient de leur proposer les outils de cette émancipation afin qu’elles s’approprient les processus démocratiques en renforçant les mécanismes de financement européens dédiés.__%%% __Enfin, il est urgent et salutaire d’ouvrir une séquence positive avec nos citoyens de tradition arabo-musulmane car ils seront les meilleurs passeurs vers la rive sud. « __ %%% Bariza KHIARI A lire dans __LE MONDE__ [La diabolisation de l’islam est une impasse|http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/04/08/la-diabolisation-de-l-islam-est-une-impasse_1504918_3232.html|fr]%%% » Nicolas Sarkozy avait voulu faire de l’Union pour la Méditerranée (UPM) un élément essentiel de la crédibilité internationale de la France, notamment dans son « dialogue » avec les pays du Sud. Après deux ans d’errements et d’improvisations, cette institution a montré ses limites. Ce fiasco était prévisible. Dès sa conception, l’UPM souffrait de trois grands paradoxes. La première contradiction réside dans la méthode : à vouloir faire cavalier seul et s’attribuer la réussite du projet, le président s’est disqualifié en ne jugeant pas nécessaire de convaincre ses partenaires européens, et en particulier l’Allemagne, de la pertinence de l’enjeu méditerranéen. Cette obsession à tout s’approprier, à faire des coups médiatiques au détriment d’une véritable politique, est contraire à l’intérêt général. Deuxième paradoxe : la politique intérieure du gouvernement s’oppose à un projet méditerranéen. N’est-il pas en effet contradictoire de parler d' »union de projets », de « dialogue des civilisations », de « ponts à construire », tout en s’érigeant en citadelle ? La énième loi sur l’immigration contribue, une fois encore, à faire de l’étranger un délinquant.
Au-delà de la question migratoire, comment nouer une alliance fondée sur la confiance avec ces pays tout en stigmatisant, jour après jour, les Français de tradition arabo-musulmane qui vivent sur votre sol ? Ceux-là mêmes qui possèdent toujours des liens très forts avec l’autre rive. La refondation de l’UPM va percuter, avec fracas, le débat voulu par le parti du président sur – ou plutôt contre – l’islam. Car, en France, le musulman est devenu la nouvelle figure de l’Autre. Les petits fils d’immigrés, nés français, sont désignés comme « musulmans » pour mieux les enfermer dans une identité allogène et forcément pathogène. Pour Nicolas Sarkozy, le musulman devient, face à la surenchère électoraliste imposée par le Front national, un enjeu qu’il suffirait de triturer habilement pour en faire une martingale en vue des prochaines élections. __Défiance grandissante__ … » Bariza Khiari, sénatrice de Paris, vice-présidente de l’Assemblée des parlementaires de la Méditerranée