((/images/LOGO_RES-120.JPG.jpeg)) ((/images/Générations Futures.jpeg)) A lire en entier dans __FRANCE SOIR__ » Les édulcorants sont-ils dangereux pour la santé ? A l’instar du plus répandu, l’aspartame, ils sont utilisés abondamment dans l’alimentation dite « light » en substitution du sucre, car moins caloriques. __Vendredi 21 janvier, le Réseau environnement santé (RES) et l’association Générations futures ont demandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de réévaluer les risques liés à leur consommation. Le RES, qui regroupe des médecins et des chercheurs reconnus, s’appuie sur deux études récentes__.%%%
La première, conduite par le chercheur danois Thorhallur Halldorsson, du département de recherche épidémiologique de l’institut Statens Serum, a été publiée, fin 2010, dans la revue The American Journal of Clinical Nutrition. Menée sur 59 334 Danoises enceintes, elle montre un lien entre la consommation de boissons gazeuses light et__ le risque de naissance prématurée__. La seconde, du docteur Morando Soffritti, de l’Institut Ramazzini (centre de recherche en cancérologie environnementale), publiée en décembre 2010 dans l’American Journal of Industrial Medicine, corrobore deux études antérieures menées sur les impacts de l’aspartame chez les rats. __Elle indique un effet cancérigène de l’édulcorant__, régulièrement pointé du doigt pour d’éventuels effets néfastes sur la santé. « Nous allons examiner ces deux études et auditionner des experts, dont les auteurs s’ils le souhaitent, car elles nous posent question, même si nous n’avons aucun doute sur leur sérieux », déclare au Monde Marc Mortureux, directeur général de l’Anses, qui fera un point d’étape fin janvier. De son côté, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) discutera de cette étude le 2 février. L’EFSA avait conclu, en 2009, que, « sur la base de toutes les preuves disponibles – y compris l’étude réalisée par la Fondation Ramazzini, en 2007 -, il n’existait pas d’élément indiquant un potentiel génotoxique ou cancérigène de l’aspartame ». La dose journalière acceptable a été fixée à 40 mg/kg de poids corporel par jour. L’Association nationale des industries alimentaires (ANIA) se veut rassurante. Son président, Jean-René Buisson, affirme : « S’il y a un produit sur lequel nous ne sommes pas inquiets, c’est bien l’aspartame. Les études ont constaté son innocuité. Pourquoi affoler les populations déjà stressées sur l’alimentation ? » Pour le médecin Pierre Azam, président de l’observatoire de l’obésité, « l’étude danoise est un peu insuffisante et nécessite d’aller plus loin. Le sucre est plus dangereux que l’aspartame car il participe au développement de l’obésité, du diabète ». Le sujet est controversé. Le RES demande aussi à l’ANIA et au LEEM (Les entreprises du médicament) qu’une mention explicite des effets soit indiquée à destination des femmes enceintes sur la notice des médicaments et l’emballage des produits alimentaires contenant de l’aspartame. « On ne peut qu’inciter les femmes enceintes à la prudence, compte tenu des données scientifiquesactuelles », insiste le docteur Laurent Chevallier, responsable nutrition du RES, qui conseille à ses patientes enceintes de ne pas en prendre. « Les institutions ne peuvent ignorer ces études et doivent revoir leurs évaluations. Cela pose aussi la question de la déontologie des expertises », questionne le chercheur André Cicolella, porte-parole du RES. Qu’en est-il des autres édulcorants comme l’acésulfame-K (E 950) ou la saccharine (E 954) ? C’est l’ensemble des risques liés aux édulcorants qui doivent être remis sur la table, selon le RES. Quant à la rébaudioside A, présentée comme un édulcorant naturel car extrait de la plante d’Amérique du Sud Stevia, elle est autorisée depuis de longtemps au Japon – où l’aspartame est interdit – mais commercialisée en France depuis seulement un an. En 2010, l’EFSA a conclu à son innocuité. « Il faut être prudent, nuance le docteur Chevallier, car elle n’a jamais été étudiée sous forme d’extraits. » Pour le nutritionniste, les édulcorants sont, par ailleurs, « totalement inutiles ». Des études montrent que leur usage aurait plutôt l’effet inverse en termes de contrôle du poids. « Davantage de recul et des études d’intervention sur le long terme sont nécessaires afin d’établir les bénéfices des édulcorants sur le contrôle du poids », indiquait, en avril 2009, le Centre de recherche et d’information nutritionnelles (Cerin), le département santé des professionnels des produits laitiers. L’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN) avait, quant à elle, mis en garde, fin 2009, « contre la consommation excessive de produits dits « light » ou « allégés ». Trop souvent, « allégé » est considéré comme pouvant être consommé à volonté ». Le toxicologue Jean-François Narbonne, expert à l’Anses – « mais pas sur l’alimentation », précise l’Agence -, appelle, lui, « les consommateurs à arrêter de prendre de l’aspartame ». Pascale Santi [http://www.francesoir.fr/actualite/sante/pr-narbonne-“arretez-consommer-l’aspartame”-64513.html|http://www.francesoir.fr/actualite/sante/pr-narbonne-“arretez-consommer-l’aspartame”-64513.html|fr]