((/images/BH dans-la-bouche-d-un-president-de-la.jpg))%%% AFP/FABRICE COFFRINI%%% Les nomades, qui on un mode de vie différent mais respectable, ont du mal à survivre de partout. La remarque stupide faite sur » les voitures de grosses cylindrée » et leur financement montre un mépris pour ce groupe humain et une ignorance de leur mode de vie qui est stupéfiante, ou une mauvaise foi scandaleuse et populiste !%%% En Europe, la solution miracle de la cohabitation dans le respect mutuel n’a pas été trouvée, bien que la sédentarisation soit de plus en plus la règle ( 85 % en France par exemple ).%%% Mais les « gens du voyage », quel que soit le nom donné ( bohémien, romanichel, tzigane, manouche, gitans, rom … etc ), ont été des victimes peu ou pas reconnues et pas réhabilitées, du régime nazi en Allemagne et des régimes pro-hitlériens en Europe occidentale, puis des régimes communistes en Europe orientale, et sont toujours les victimes des démocraties d’Europe. La France venant de monter d’un palier dans l’ignominie, à travers des mots gravement démagogiques et stupides de son président, et ceci uniquement pour raccoller un certain électorat pour 2012 en remplacement de tout l’électorat sensé perdu depuis 2007 ! Après les autres dérapages verbaux et le pétard mouillé de « l’identité nationale », ça commence à faire trop.%%% Vous pouvez aussi relire mon article 16 septembre 2008, hélas toujours d’actualité, car la réponse européenne est timide et inaudible :%%% » L’U.E. prend enfin en compte la situation précaire des 7 millions de Roms: Vers une réponse européenne pour leur intégration « %%% Voici la prise de position de Bernard-Henri LÉVY à lire en entier dans « Le Monde » :%%% [http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/04/les-trois-erreurs-de-nicolas-sarkozy_1395439_3232_1.html|http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/04/les-trois-erreurs-de-nicolas-sarkozy_1395439_3232_1.html|fr] %%% Les trois erreurs de Nicolas Sarkozy%%% Bernard-Henri Lévy, philosophe On ne touche pas, fût-ce par ruse ou tactique, à cette sorte de principe. Car, que l’on s’y risque, que l’on joue avec ce postulat fondateur, et c’est le socle de la République, ce bien commun des Français, qui se met à vaciller.
On part, fleur au fusil, à la chasse aux casseurs de gendarmeries. On se retrouve, à l’arrivée, dans la peau d’un casseur de ce dont les gendarmeries sont censées être, aussi, les gardiennes : l’esprit des lois, le génie du droit, la lettre d’une Loi fondamentale dont tout le sens est de nous dire ce qu’être Français veut dire… Et je ne parle même pas des suiveurs qui, l’imagination des imbéciles n’ayant pas plus de limites que l’autre, se sont engouffrés dans la brèche d’une politique dont on leur serine, en haut lieu, à tout bout de champ, qu’elle doit être « sans tabou » et brisent, en effet, les derniers tabous de l’honneur et du bon sens en lançant, par exemple, cette proposition ahurissante, presque démente : coller en prison les parents de mineurs délinquants n’ayant pas respecté, notamment, leurs « obligations en termes de résultats scolaires » ! Et puis la troisième faute, enfin, tient à l’usage même du mot de « guerre » dans la « guerre nationale » déclarée par le président, toujours à Grenoble, aux nouveaux voyous. Le mot était déjà problématique quand il servait à George Bush à déclarer, aux Etats-Unis, la guerre à un terrorisme dont son prédécesseur, Bill Clinton, fit opportunément observer qu’il ne se serait pas mieux sorti d’une classique mais implacable traque policière. Il l’était, en France, au moment des émeutes de 2005 dans les banlieues, quand le premier ministre du moment, Dominique de Villepin, exhuma un arrêté datant de la guerre d’Algérie pour imposer le couvre-feu à des quartiers dont il devint clair, en un instant, que les plus hautes autorités de l’Etat, celles qui avaient pour mission de calmer le jeu, d’apaiser les esprits, de refuser l’escalade et la surenchère, bref de doser répression et discours pour isoler les délinquants et, à terme, les punir, les tenaient pour des zones ennemies. Eh bien, il est tout aussi choquant quand c’est le président Sarkozy qui le reprend et qui, ce faisant, chaussant ces bottes de va-t-en-guerre, entérinant l’idée que la France serait engagée dans une véritable guerre intérieure, bref, répondant à l’outrance par l’outrance, à l’escalade par une autre forme d’escalade, prend un double et même un triple risque : celui, en dramatisant ainsi les choses, de distiller dans le pays une autre sorte de tension, de fièvre, peut-être de peur et, au fond, d’insécurité ; celui de venir sur le terrain des voyous, d’accepter le défi qu’ils lui lancent et de consentir, par conséquent, à cette montée aux extrêmes qui est leur imaginaire en même temps que leur projet secret ; et puis celui, enfin, de s’engager dans une bataille dont les démocraties, ces royaumes du droit et du scrupule, ont toujours su qu’elles ne sont pas équipées pour la mener et dont il n’est pas du tout certain, du coup, qu’elles sachent la gagner. Quand les voyous parlent de guerre, c’est une provocation. Quand les Etats disent « chiche, la guerre ! », cela s’appelle la guerre civile. Et c’est précisément parce que la guerre civile menace, c’est précisément parce que le lien social, partout, commence de craquer, qu’il faut tout faire pour éviter ce que les mafias-terreurs nous présentent comme inévitable – et, inlassablement, répéter : les délinquants ne sont pas des ennemis, ce sont des criminels ; les gens chargés de les neutraliser ne sont pas des soldats, ce sont des policiers ; et si cette neutralisation est difficile, si les systèmes d’incivilité contemporains ont gagné en sophistication et contraignent ceux qui s’y opposent à plus d’habileté mais aussi de fermeté, la pire des solutions serait d’en revenir à la langue martiale, rustique et, encore une fois, hautement risquée de la militarisation de l’action policière : parler de « guerre aux voyous », c’est déjà l’avoir perdue. Alors ce sont des mots, dira-t-on. Ce ne sont que des mots, probablement dictés par des considérations politiciennes. Sauf que, dans la bouche d’un président de la République, les mots sont toujours plus que des mots et donnent à une société son souffle, son rythme, ses réflexes. Face à la montée de l’insécurité et de la haine, face à la nécessité, comme disait Michel Foucault, de défendre la société contre des hommes dont tout le programme est le nihilisme, face à l’ardente obligation, n’en déplaise à l’angélisme ambiant, de lutter contre les voyous publics et leur violence sans limite, il y a, en vérité, deux solutions. Monter aux extrêmes donc, tenir le langage de la déchéance, de l’œil pour œil dent pour dent et de la guerre : ce ne sera jamais que la version sophistiquée du tristement fameux « casse toi, pauv’con » – et, l’exemple venant d’en haut, les comportements des citoyens s’indexant mystérieusement mais constamment sur ceux des princes, c’est la garantie d’une société fiévreuse, inapaisée, où chacun se dresse contre chacun et où le ressentiment et la haine seront très vite les derniers ciments du contrat social. Ou éviter le piège, cesser de faire assaut de déclarations fracassantes, prétendument viriles et qui ne font, je le répète, que souligner l’impuissance des Etats, sortir, en un mot, du rang des matamores et de leur bouillante passion pour la rivalité mimétique et l’esprit de revanche – et s’en aller fouiller dans l’autre corps, celui qui, selon l’historien américain Ernst Kantorowicz (1895-1963), est fait, non de passion, mais de distance, pour y puiser audace, fermeté, mais aussi sagesse, finesse, mesure et, surtout, sang-froid. Ce sont, en la circonstance, les seules vertus qui vaillent. Mais ce sont celles dont Nicolas Sarkozy paraît, hélas !, ces jours-ci, le plus tragiquement dépourvu. Bernard-Henri Lévy, philosophe