L’ Islande avait déposé sa demande d’adhésion en juillet 2009, afin de stabiliser son économie desorganisée par la crise de 2008 avec l’idée d’adhérer à la zone euro. Et fin février, l’Union Européenne a estimé le pays suffisamment avancé dans sa préparation à l’adhésion, au niveau politique, économique et législatif.%%% Rappelons aussi qu’elle participe au » marché commun » depuis plus de quinze ans par le biais de l’EEE ( Espace Economique Européen ). Elle est aussi membre de l’espace Schengen sans passeport et applique environ les trois quarts des lois européennes nécessaires pour une adhésion.%%% Enfin pour être complet , il faut savoir que les négociations ont été freinées par le conflit financier avec les Pays-Bas et le Royaume-Uni ( indemnisation des victimes de ces 2 pays de la faillite de la banque islandaise en ligne Icesave ). Londres et La Haye avaient avancé les sommes et souhaitent à juste titre être remboursées. Mais en mars, 94% d’électeurs Islandais ont rejeté massivement par référendum une loi d’indemnisation. L’autorité de surveillance de l’Association européenne de libre échange (AELE) a depuis lancé une procédure en infraction contre Reykjavik à propos d’Icesave. L’Islande a ensuite demandé l’aide du FMI pour rembourser les Britanniques et les Néerlandais. %%% Comme le peuple grec, bien que l’origine de leur triste situation respective soit très différente, le peuple islandais ne voulait pas non plus être le dindon de la farce ( comme on veut faire porter le chapeau au peuple grec, dans la crise en partie due à un problème de gestion, et comme l’on veut pénaliser aussi le peuple bulgare ou roumain victime du manque d’empressement de leurs dirigeants, à un moment donné, à lutter cointre la corruption ).%%% C’est cette expérience négative de l’adhésion mal préparée de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007, nécessaire mais baclée, et dont les dirigeants, maintenant qu’ils sont membres de l’UE, ne font plus le nécessaire pour se débarasser de cette corruption, voir les sanctions financières infligées à la Bulgarie, et mon article du 19 juin 2009 :%%% » Crise UE – Bulgarie: « L’approche de la Commission européenne … reste insuffisante, car le mécanisme de coopération et de vérification a favorisé, … une lecture strictement technique et statique » Dominique de VILLEPIN « %%% qui justifie que les adhésions futures doivent être mieux préparées. %%% C’est ce qui est fait avec la Turquie ( accord d’association avec la CEE en 1963 déjà ! ), mais là, on fait l’excès inverse, puisque l’on constate un excès de zèle injustifié !%%% Vous pouvez aussi relire mon article du 3 février 2009 :%%% » L’Union Européenne est toujours aussi attractive ! Et encore plus depuis la crise financière. Velkominn á the Íslendingur ! « %%% __D’où le communiqué de Jean-Luc BENNAHMIAS et Marielle de SARNEZ » Jouer carte sur table ! » et le retard que peut subir cette adhésion__
» Nous avons toutes les raisons de nous réjouir de l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Islande à l’Union européenne. Pays à la longue tradition démocratique et déjà lié par de nombreux accords à l’UE, l’Islande semble être un cas facile. Pour autant, le processus d’élargissement de l’Union européenne a trop longtemps souffert de faux-semblants. Nous avons perdu un temps astronomique à divaguer sur d’obscurs conflits territoriaux (Croatie/Slovénie), à compter les points d’un duel éternel sur le nom de la Macédoine, après avoir bien mal négocié l’adhésion d’une moitié seulement de Chypre et accueilli avec trop d’empressement des Etats où la corruption reste encore un fléau. Raison de plus pour mettre les points sur les « i » dès le début avec nos amis Islandais. C’est ce qu’a fait le Parlement européen en envoyant un message d’accueil chaleureux à l’Islande, tout en rappelant par un amendement que l’île ne pourra devenir membre de l’Union sans devenir un acteur constructif dans l’abandon de la chasse industrielle à la baleine (323 voix pour, 272 contre et 67 abstentions). L’Islande, comme la Norvège et le Japon, continue de pêcher le mammifère marin en dépit du moratoire décrété depuis 24 ans par la commission baleinière internationale. Reste maintenant à convaincre les 300000 Islandais, secoués par la crise, qu’ils ont tout à gagner à nous rejoindre dans le projet européen. «