((/images/Popielusko A-Huta-WArszawa.jpg_700.jpg)) Le père Jerzy Popieluszko, au centre avec un casque, aux acieries de Huta Warszawa, dont il était l’aumonier. Photo Pélerin Je me souviens de ce terrible épisode de la libération du peuple polonais du joug russo-soviétique. De cette énième victimes de trop qui a réveillé la conscience européenne passablement endormie sur les goulags et autres barbaries sanglantes ou « bureaucratiques » des régimes ayant défigurés pendant trop de décennies la partie orientale de notre continent, de notre Europe, occupée, martyrisée mais non soumise et qui s’était déjà révoltée plusieurs fois dans notre indifférence coupable. J’étais tout jeune praticien et suivait l’actualité de ma planète avec avidité, comme je le faisais déjà depuis l’âge de 11 ans, lorsque j’étais en cinquième. Et je suivais avidement la marche de l’histoire à travers la libération des peuples, sur tous les continents. Déjà la fusion de la géostratégie et des Droits de l’Homme avait un sens pour moi et un recul important. La terrible destinée de ce prêtre, du Père Jerzy Popieluszko, dans cette immonde dictature, m’avait impressionné. Le 19 Octobre 1984, il fut battu, torturé et finalement tué par 3 fonctionnaires des Services Secrets. Ensuite, ils jetèrent son corps dans la Vistule. Le nom de son infect tortionnaire, militaire et chef d’Etat, ne vaut pas la peine d’être retenu. Le mépris pour les immondes, le respect pour les Braves.
Cet homme qui s’est sacrifié pour son peuple et son pays, conforté par sa foi, ce prêtre polonais, aumônier du syndicat Solidarnosc ( Solidarité en français, dirigé par le courageux Lech Walesa, futur Président de la république Polonaise en 1990 ) assassiné en octobre 1984 par la police du régime communiste, vient d’être béatifié à Varsovie lors d’une grand-messe devant près de 150.000 fidèles. Des reliques du prêtre ont été portées en cortège à travers Varsovie pour être déposées au « Temple de la Providence Divine », une imposante église en construction dans le quartier de Wilanow, à 12 km de la place Pilsudski. « C’est un grand jour pour l’Eglise de Pologne et pour notre patrie toute entière », a déclaré l’archevêque de Varsovie Kazimierz Nycz, lors de la cérémonie retransmise à la télévision et concélébrée par une centaine d’évêques autour de Mgr Angelo Amato, envoyé spécial du pape Benoît XVI. Le pape a rendu hommage au père Popieluszko dimanche à Chypre, en l' »heureuse occasion » de sa béatification, soulignant que « son service passionné et son martyr sont un signe spécial de la victoire du bien sur le mal ». « Puisse son exemple et son intercession nourrir le zèle des prêtres et enflammer d’amour les croyants », a-t-il dit, en polonais, à l’issue d’une messe célébrée dans un centre des sports à la périphérie de Nicosie. Né en 1947 à Okopy, petit village du nord-est de la Pologne dans une famille modeste de paysans, il est enfant de choeur dans son village. Il entre à 18 ans au séminaire à Varsovie où il est ordonné prêtre en 1972. Le soutien public de Jerzy Popieluszko à Solidarnosc lui a coûté la vie. L’abbé Popieluszko symbolise aux yeux des Polonais la lutte commune de l’opposition démocratique et de l’Église catholique contre cet ignoble régime totalitaire. Le martyr du jeune prêtre, mort à 37 ans, aura entraîné de nombreuses conversions dans ce pays communiste où les croyants étaient écartés. Heureusement, en 1989 et 1990, tous ces régimes pro-soviétiques d’Europe de l’Est s’effondreront. On peut faire le parallèle avec l’Afghanistan, l’autre pays qui a participé à la chute de l’URSS grâce à la foi et à l’opiniâtreté de ces habitants qui se sont battus seuls contre l’armée la plus puissante du monde dans les années 80. Malheureusement le prix payé par les Afghans depuis 30 ans, broyés ( au sens propre ) par l’armée russo-soviétique, le manque d’aide réelle et le terrible épisode ( et régime ) fabriqué et importé du Pakistan voisin( Omar et ses comparses du régime dit des « Taliban » ), conduira ce peuple dans l’impasse et la désolation où il se trouve aujourd’hui.