Suite à l’excellent reportage sur ARTE, et à l' »incident » de Cadarache, voici une réaction sur les déchets et la « transparence » de notre industrie nucléaire.%%% Remarquons déjà que ARTE est l’une des chaînes les plus fiables parmi les grandes chaînes disponibles. Pour les déchets, on ne parle pas de pièces de monnaie, pas de cuivre, d’or ou d’argent ! Accepteriez-vous de garder cette « pièce » de matière hautement toxique et pathogène dans votre porte-feuille sur vous ? Au risque de développer une pathologie cancéreuse ultérieurement ? Il s’agit de MATIÈRES NUCLÉAIRES. Mais de plus, l’industrie nucléaire elle-même avoue 1 kilogramme par an ET PAR FRANÇAIS pour ces déchets. Et en plus, ce chiffre est très largement sous-évalué. Notons aussi au passage, comme le fait Corinne Lepage, ancien ministre de l’environnement, que EDF ne retraite que 850 tonnes de combustible, et pas la totalité des 1 200 tonnes que ses centrales produisent chaque année. Et encore, il y a un flou volontaire sur la notion de déchets recyclables, mais rarement recyclés ! Sans parler de ceux que nous envoyons en Russie. Regardez aussi la « transparence », la « rapidité » d’information ( connu en juin et déclaré en octobre ) sur le scandaleux incident sur le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône) pas très loin de chez nous. Notez aussi que ce jugement de « scandaleux » est courageusement porté par Chantal JOUANNO, la secrétaire d’Etat chargée de l’écologie. Je partage tout à fait son avis éclairé. » … nous attendons que la justice fasse la transparence », vient aussi de dire aujourd’hui le ministre de l’industrie, C. Estrosi. Alors que c’est quand même aux industriels, à AREVA ici, à faire la transparence sur une filière aussi sensible et difficilement contrôlable avec nos moyens actuels ! Sans parler des risques pathogènes vus plus haut et de notre irresponsabilité vis à vis des ( lointaines ) générations futures. Au fait, pour aborder le thème du nucléaire de façon responsable, on ne peut pas en vouloir loin de chez soi et continuer comme si de rien n’était. Dans les Alpes Maritimes département trop énergivore, qui importe plus de 90% de l’énergie, où faudra-t-il installer notre prochaine centrale nucléaire ? Dans la plaine du Var, la Vallée des Paillons, dans le Mercantour … ??? __Soyons sérieux et abordons ce problème de l’énergie nucléaire sous l’angle scientifique et sanitaire, et pas court-termiste ! Et ce n’est pas LA solution d’avenir, ni la seule à prévoir massivement en France pour l’avenir de nos enfants et petits enfants ( projet qui bloque les 40 à 50 ans à venir, environ ). A Nice Côte d’Azur par exemple, déjà grosse consommatrice, plus de lignes de tramway, plus d’autos électriques, pour l’instant dans la pratique gouvernementale ( et pas l’incantation ), c’est plus de consommation électrique d’origine nucléaire puisqu’on décourage les éoliennes ( 20% de l’électricité au Danemark ), que le solaire est toujours marginal, sans parler des nombreuses autres possibilités.__%%% Extrait d’un article lu sur LEMONDE.FR avec AFP %%% __ » Le CEA se défend d’avoir pris des risques à Cadarache « __ Le CEA a signalé des dépôts de plutonium supérieurs à ses prévisions sur le site de Cadarache, exploité par Areva. Le parquet d’Aix-en-Provence a ouvert une enquête préliminaire, saisi du procès-verbal que lui a fait parvenir l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la suite de l’incident survenu sur le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), indique une source judiciaire.
« Le dossier est entre les mains de la justice, nous attendons que la justice fasse la transparence », a dit le ministre de l’industrie, Christian Estrosi, vendredi à Marseille, en marge de l’inauguration d’un centre d’affaires. __D’où vient ce plutonium ?__ Les responsables du site du CEA à Cadarache, qui fête vendredi ses 50 ans, assurent n’avoir pas pris de risque inconsidéré lors du démantèlement de l’Atelier de technologie du plutonium (ATPu), où les dépôts de poussières résiduelles à l’issue de l’exploitation ont été fortement sous-estimés. L’Autorité de sûreté nucléaire a décidé, mercredi, de classer l’incident au niveau 2 de l’échelle de gravité INES (échelle internationale des événements nucléaires) (qui en compte 7),__ reprochant en particulier au CEA d’avoir attendu le 6 octobre pour signaler officiellement cette sous-estimation connue depuis juin.__ « On a averti par téléphone l’ASN », et attendu de « comprendre d’où ça vient » avant de le faire par écrit, a affirmé jeudi soir devant la presse le directeur du centre CEA de Cadarache, Serge Durand, précisant que l’ATPu a été inspecté « vingt fois en trois ans ». Inauguré en 1964, l’ATPu a produit 345 tonnes de combustible Mox, mélange de plutonium et d’uranium, depuis 1986, selon M. Durand. C’est au cours de cette période que des poussières radioactives se seraient progressivement accumulées dans des recoins totalement inaccessibles, à l’intérieur des 450 « boîtes à gants » ou compartiments étanches servant à manipuler le combustible. Environ 150 boîtes à gants, soit un tiers du total, avaient été démantelées en juin, lorsque les responsables ont constaté que les résidus de plutonium atteignaient 22 kg, au lieu des 8 kg qu’ils avaient prévu de trouver répartis dans les 450 boîtes à gants. Au total, les dépôts pourraient, selon une nouvelle estimation du CEA, s’élever à 39 kg au sein de l’ATPu, en cours de démantèlement depuis mars. Il a aussi relevé que l’écart constaté avait été signalé en juin à l’Euratom – chargé de coordonner les programmes de recherche sur l’énergie nucléaire –, et qu’aucune matière fissile n’avait pu sortir sans autorisation des installations. Quant au risque d’accident, « c’est évident qu’on était loin des limites », a assuré M. Durand, surpris que l’ASN ait demandé l’arrêt des opérations de démantèlement. D’après Thierry Charles, directeur de la sûreté de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui a réalisé une inspection mardi, « on ne craignait pas l’accident », car les poussières « n’atteignaient pas les masses critiques », la limite étant de ne pas dépasser 11 kg par boîte à gants. … L’incident sur le site de Cadarache est « scandaleux », et il est « inadmissible » que le gouvernement ait été informé si tardivement, a jugé jeudi, sur RTL, la secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, Chantal Jouanno. « Il est totalement anormal que sur cette filière que l’on dit extrêmement contrôlée, on découvre que la comptabilité est mal tenue, qu’on ne sait pas exactement combien il y a [de plutonium] et surtout qu’on en soit informé si tardivement », a déclaré Mme Jouanno.