Le Liban est un phénix car lorsque la situation parait désespérée, il réagit et son peuple possède la pugnacité nécessaire pour chasser les nuages qui barrent son avenir et pour briser les chaînes qu’on essaie de lui imposer ! Nuages actuellement envoyés par les régimes syriens ou iraniens.%%% La coalition de partis politiques dite « du 14 mars », dirigée par Saad Al-Hariri et Walid Jumblatt, a remporté __71 des 128 sièges__ du parlement. Cette coalition a été ainsi baptisée pour rappeler la date du 14 mars 2005 quand les Libanais avaient tenu une manifestation importante pour protester contre la présence militaire de la Syrie au Liban.%%% Et la coalition du « du 8 mars », en relation avec le rassemblement qui s’est tenu le 8 mars 2005 en faveur de la Syrie, __57 sièges__. %%% __L’effet Obama touche-t-il enfin le Moyen Orient après l’effet catastrophique de la politique de son prédécesseur ?__
Réussira-t-il à enfin, par le dialogue et la compréhension de l’Autre, à aider les démocrates locaux, à faire chuter les régimes répressifs et à marginaliser les mouvements extrémistes minoritaires mais démagogues ?__ %%% Dans son communiqué du 8 juin, Barak Hussein Obama a déclaré : « Le taux élevé de participation et les candidats – dont un nombre bien trop grand ont fait l’expérience personnelle de la violence qui a sévi au Liban – sont le signe le plus important à ce jour de l’aspiration des Libanais à la sécurité et à la prospérité. »%%% Car malgré toutes les prévisions, la majorité anti-syrienne du 14-Mars au Liban est sortie renforcée du scrutin législatif de dimanche. Le parti chrétien du général Michel Aoun et son allié le Hezbollah, la coalition du « du 8 mars », n’ont pas réussi à obtenir les suffrages d’une majorité de Libanais. Mais malheureusement le Hezbollah continuera de peser militairement dans le pays et il ne veut pas se laisser désarmer, au sens propre. En effet dimanche, le député du Hezbollah Mohammad Raad affirmait que le puissant arsenal du parti chiite n’était pas « un sujet négociable ». « Il faut que la majorité s’engage à ce que la ’Résistance’ soit un sujet non négociable ». « Ses armes sont légitimes et Israël est un ennemi », rappelle-t-il.Mais sur le plan politique, Saad Hariri, le fils de l’ancien premier ministre assassiné en 2005, est reconduit avec sa majorité, malgré le découpage électoral imposé par le Hezbollah. La campagne bien menée par la majorité sortante avait dénoncé l’alliance du général chrétien Aoun avec Hezbollah. C’est le premier échec politique de ce parti en pleine ascension et qui imposait jusque là ses choix et cela est aussi dû à la la mobilisation de l’électorat sunnite ou au rapatriement de dizaines de milliers de libanais vivant à l’étranger. Mais la situation est complexe et explosive, car la légitimité de ces « armes de la Résistance » du parti chiite n’est pas remise en cause par le président de la République Michel Sleimane. Et en plus de ses 40 000 lance-roquettes Katioucha qui arme sa milice, le Hezbollah reste un « État dans l’État », qui possède une infrastructure sociale incontournable qui lui assure un électorat. Il a eu l’habileté de créer des hôpitaux, des écoles, une chaîne de télévision et même des entreprises diverses. Et dans la banlieue sud de Beyrouth, ou dans le sud du pays, c’est lui qui fait la loi. La coalition du 14-Mars ne veut plus accorder à l’opposition une minorité de blocage au gouvernement, comme c’est le cas aujourd’hui, depuis l’accord de Doha qui a mis fin l’an dernier aux affrontements armés entre les partisans des deux bords. Le Hezbollah fait du chantage en exigeant la formation d’un gouvernement d’union nationale avec cette minorité de blocage, ou des garanties sur son arsenal, en contre-partie. La solution pourrait venir du président, le chrétien Michel Sleimane, élu il y a plus d’un an après une longue période de vacance de cette Présidence, le 25 mai 2008 à la suite de ces accords de Doha. Il propose que les portefeuilles qui lui seraient attribués dans le futur gouvernement s’additionnent à ceux de l’opposition pour former ensemble le tiers de blocage. Un scénario qui donnerait au chef de l’État un rôle d’arbitre lorsque les dossiers cruciaux seront sur la table. En cas d’échec, des événements comme ceux de mai 2008, où le Hezbollah avait fait un coup de force à Beyrouth ouest, sont tout à fait possibles dans un pays où le spectre de la guerre civile (1975-1990) n’est malheureusement jamais loin. Sur le plan régional, il semble qu’un nouvel affrontement Israël-Hezbollah n’est pas exclu, comme en juillet 2006. %%% Et pour les pays arabes divisés, une partie de la donne va se jouer en dehors des territoires arabes, à Téhéran, où l’élection présidentielle aura lieu vendredi. %%% __Mahmoud Ahmadinejad affronte le modéré Mir-Hussein Moussavi, soutenu par les partisans du dialogue avec les Occidentaux. Là aussi, contrairement aux élections européennes, une participation record est attendue. L’effet Obama, qui commence aussi à troubler les certitudes du gouvernement Israélien, va-t-il agir à nouveau ? Souhaitons-le pour les peuples du Moyen Orient et pour apaiser notre monde Euro-Méditerranéen.__