((/images/Logo_Modem.jpg)) » Du point de vue de la forme, ce qui était le plus frappant, c’était le contraste entre la rhétorique parfaitement au point de Nicolas Sarkozy et la force de l’expression des Français, sincères, directs parce qu’ils disaient leur vie. Il y a eu multiplication d’annonces de sujets de discussion, prévues pour trois à six mois, avec les syndicats, comme s’il s’agissait d’abord de gagner du temps. Certains de ces sujets sont essentiels, comme le partage des fruits de l’entreprise, et ne se prêtent pas à des affirmations trop simples, ou simplistes. Mais plus frappant encore, pour embrouiller le spectateur, sans être contredit par les journalistes, les affirmations grossièrement fausses : sur la nomination des présidents de l’audio-visuel public, trois contrevérités en trois phrases. La « nomination en Conseil des ministres », ce n’est pas une nomination du gouvernement, c’est évidemment une nomination du président.
L’approbation du CSA, on ne peut pas la présenter comme un rempart alors qu’on vient d’affirmer que l’institution a été pendant des années aux ordres. Enfin, il est absolument faux d’affirmer que l’opposition doit donner son accord au parlement: la majorité qualifiée n’est requise que pour un veto, ce qui la rend d’ailleurs totalement hors de portée. Enfin, plus grave, plus inquiétant: tout le discours d’hier soir engage le pays vers des déficits abyssaux. Et cela, nous devrions tous avoir le courage de le refuser. Autant, on doit envisager des interventions de relance fortes, mais ponctuelles, investissements et consommation pour ceux qui vont avoir le plus de mal, autant nous ne devrions pas accepter de dégrader durablement les finances publiques. Or, la suppression de la taxe professionnelle, de la première tranche de l’impôt sur le revenu, la multiplication d’interventions nouvelles et de long terme, tout cela nous entraîne vers une situation catastrophique, de laquelle le pays aura le plus grand mal à sortir. Abandonner les équilibres de long terme pour les effets d’annonce d’une seule émission, ce n’est pas responsable